Pauline Ferrand-Prévot : "Quand je suis arrivée chez INEOS la première fois, c'était un grand 'waouh'"

ParFabien Esvan

Mis à jour 12/05/2023 à 14:26 GMT+2

La cannibale a faim mais ne veut pas griller les étapes. Championne du monde à quatre reprises en 2022 (cross country, short track, marathon et gravel), Pauline Ferrand-Prévot ouvre un nouveau chapitre de son immense carrière ce week-end. Nouvelle tête d'affiche d'INEOS Grenadiers, la Française aborde cette reprise de la Coupe du monde sereinement et avec l'envie de prendre ses marques.

Ferrand-Prevot écrit l'histoire : sa victoire au sprint sur les Mondiaux de Gravel en vidéo

Son palmarès est l'un des plus beaux du sport français. Ses ambitions sont à la hauteur de ce dernier. Quelques mois après une cuvée 2022 XXL, marquée par quatre titres de championne du monde, trois en VTT et un en gravel, Pauline Ferrand-Prévot attaque sa campagne 2023 dans une configuration inédite, en rupture quasi-totale avec tout ce qu'elle a connu jusqu'à présent.

Première fois à étrenner la tunique d'INEOS Grenadiers, "PFP" aborde les tout nouveaux UCI Mountain Bike World Series, successeurs de la Coupe du monde, avec de l'appétit et l'envie de se situer par rapport avec la myriade de changements qui l'ont accompagné lors de l'intersaison. Détendue, mais tout de même impatiente, avant sa reprise à Nove Mesto, en République Tchèque, elle s'est confiée à Eurosport.

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UCI Mountain Bike World Series

Action et émotion : les vainqueurs de la saison 2023

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01/01/2024 à 11:46

Pauline Ferrand-Prévot sur le podium avec le maillot arc-en-ciel après sa victoire lors des Mondiaux 2022 aux Gets (Haute-Savoie)

Crédit: Getty Images

INEOS pour changer de dimension…

Pour cette saison 2023, Pauline Ferrand-Prévot se savait à un tournant à quelques mois des Jeux olympiques. INEOS Grenadiers lui a offert la possibilité de se lancer un sacré challenge. Pour son plus grand plaisir. "INEOS Grenadiers, c'est 130 personnes. Quand je suis arrivée là-bas la première fois, être la première femme de l'équipe, c'était un grand 'waouh'. C'était vraiment impressionnant pour moi."

J'ai tout changé. L'entraîneur, le vélo, les transmissions, le pédalier, les suspensions : tout est nouveau pour moi

La championne se fond vite dans l'écosystème britannique et y trouve clairement son compte. "Je suis super contente de tout ce qu'il y a dans l'équipe. C'est dingue comme ils travaillent dur pour nous. Presque tout ce que vous demandez, vous l'obtenez. J'ai déjà le sentiment que quelqu'un me comprend." Avec son lot de changements, évidemment. "J'ai tout changé. L'entraîneur, le vélo, les transmissions, le pédalier, les suspensions : tout est nouveau pour moi."

"PFP" a aussi revu sa copie et ses méthodes d'entraînements comme elle nous le confie. "Les coureurs auraient pu dire 'qu'est-ce qu'elle fait ici ?' Mais ils étaient vraiment gentils et je pouvais aussi aller aux camps d'entraînement avec eux. Pour moi, c'est positif parce que je m'entraînais seule jusqu'à présent…"

… avec une préparation forcément axée sur Paris 2024

Cette arrivée chez INEOS, c'était surtout l'opportunité de repartir sur un nouveau rythme de travail pour progresser. Avec les Jeux olympiques de Paris en ligne de mire. "Le but de cette année est d'avoir une bonne stratégie et de s'en servir pour faire de même l'année prochaine pour les JO de Paris. C’est pas mal de nouvelles choses pour moi, mais c’est un défi et j’aime vraiment ça."

Avoir Tom Pidcock dans l'équipe, c'est également une bonne chose

Il a fallu commencer par une intersaison studieuse. "Cet hiver, j'ai aussi eu envie de faire du cyclo-cross car j'ai généralement peur de m'ennuyer. Je voulais aussi travailler dur parce que l'année dernière, je suis partie de zéro." Ces World Series 2023 sonnent comme une préparation de choix. "Je sais que j'ai deux ans pour être la meilleure athlète et m'améliorer. Paris 2024, c'est l'objectif principal de ma carrière, donc je travaille déjà dessus pour être la meilleure."

Au sein de l'équipe de Sir Dave Brailsford, "PFP" côtoie également Tom Pidcock, son alter-ego chez les messieurs qui vise les mêmes objectifs. "Avoir Tom (Pidcock) dans l'équipe, c'est également une bonne chose. C’est un gars drôle, mais il est vraiment attentionné et serviable avec moi. C'est bien de l'avoir comme coéquipier."

Une première étape pour se jauger

Les deux stars devraient d'ailleurs être au départ ce week-end en République Tchèque. "Je me sens plutôt bien et heureuse de commencer la saison de Coupe du monde. C'est toujours un moment excitant de voir où on en est", annonce la décuple championne du monde toutes disciplines confondues.

"L'objectif principal est d'être au top l'année prochaine. C'est un long processus, c'est pourquoi je ne suis pas stressée par ce week-end

Mais pas question de se mettre la pression d'entrée prévient la native de Reims. "J'ai eu un hiver chargé avec mon arrivée chez Ineos et je me suis entraîné dur. Je sais que je ne suis pas à 100%, mais même si je suis à 85-90%, je peux toujours performer, donc j'ai hâte de voir où j'en suis."

Cette étape tchèque doit servir à poser les bases. "L'objectif principal est d'être au top l'année prochaine. C'est un long processus, c'est pourquoi je ne suis pas stressée par ce week-end car je sais que ce n'est pas l'objectif principal. C'est juste la prochaine étape pour atteindre mon objectif. On ne peut pas être bon toute la saison. On ne peut pas être à 100% pendant sept mois, ce n'est pas possible."

Vous l'avez compris, Pauline Ferrand-Prévot vise surtout une montée en puissance progressive dans la durée. "L'année dernière, j'ai été performante pendant une courte période. Et cette année, j'aimerais être plus régulière et essayer de développer ma forme notamment pour le grand objectif qu'est le championnat du monde." Cette sortie à Nove Mesto est une première opportunité pour la patronne de se situer. Mais elle peut très vite taper du poing sur la table, à n'en pas douter.