Eurosport
Joshua Dubau, privé de JO : "Les Mondiaux deviennent le gros objectif de ma saison"
Par
Publié 05/07/2024 à 00:10 GMT+2
Blessé au coude le 20 avril au Brésil, en tout début de saison, Joshua Dubau va effectuer sa reprise ce week-end, en France, aux Gets. Le pilote tricolore, fils de notre consultant sur Eurosport, aborde la fin de saison avec beaucoup d’envie. Et notamment les Mondiaux en Andorre fin août qui deviennent, de facto, l’objectif majeur de son exercice 2024.
Joshua Dubau. Crédit : Noam Méresse.
Crédit: Eurosport
Joshua, vous vous êtes blessé le 20 avril dernier au Brésil. A Araxa, vous avez souffert d’une sévère luxation du coude droit. Comment allez-vous deux mois plus tard ? Comment va ce coude droit ? 
Joshua Dubau : Ça ne va pas trop mal. Je ne suis pas encore remis à 100%. Il y a eu une grosse évolution depuis la chute mais on ne sait pas encore comment ça peut bouger encore dans le futur. Je fais le maximum pour revenir au top. Les médecins m’ont dit d’être patient et que l’intégralité de l’extension n’était pas simple à retrouver. C’est pour cette raison que j’ai été longtemps immobilisé : pour me donner toutes les chances de retrouver une extension normale. Pour l’instant, ce n’est pas encore le cas…
Comment se sont passés les jours qui ont suivi votre blessure ? 
J.D. : Au Brésil, j’ai été vite pris en charge par le médecin de l’équipe Décathlon Ford (Jacky Maillot). Là-bas, on m’a remis en place la luxation et j’ai eu droit à un plâtre en gouttière. Je suis ensuite resté avec l’équipe sur place puis vol retour classique vers la France le lundi. J’ai ensuite dû attendre le 23 avril pour voir un chirurgien (Dr Fontes) sur Paris. On a retiré le plâtre très vite mais il fallait attendre que les abrasions se retirent pour éviter toute bactérie pendant l’opération. J’avais des soins réguliers et puis la dernière étape : j’ai été opéré le 7 mai. 
Vous avez manqué trois week-ends d’épreuves, à Nove Mesto, Val di Sole et Crans-Montana. Comment se sont articulées vos semaines entre Araxa et aujourd’hui ? Comment avez-vous occupé votre temps ? 
J.D. : J’ai très vite attaqué le home trainer. Dix jours après l’opération, j’étais dessus. La première sortie sur route s’est faite le 3 juin. Je n’ai pas eu la moindre appréhension. Je voulais surtout voir si la douleur était présente pendant l’effort puis après. Cela a été positif sur toute la ligne. Le seul bémol, c’était une position un peu particulière sur le vélo. Ce n’était pas top. J’ai dû m’adapter car je sentais que je compensais de l’autre côté. Mais pour résumer, c’était très positif et il n’y a pas eu de gonflement derrière. 
/origin-imgresizer.eurosport.com/2024/07/05/3998139-81138488-2560-1440.jpg)
Joshua Dubau. Crédit : Noam Méresse.
Crédit: Eurosport
Vous avez enchaîné les séances de kiné, avec votre frère Lucas, notamment… 
J.D. : C’est vrai (sourires)… J’ai commencé la kiné deux semaines chez ISOS après l’opération, avec en moyenne trois-quatre séances par semaine à Reims. Il y a même eu des semaines où j’y allais tous les jours. Je pense que ça va durer encore quelques temps. J’en ressens le besoin. Aujourd’hui, mon coude n’est pas comme je le souhaite. Je vais donc continuer d’aller voir mon frère (sourires)…
Il y a un an, vous décrochiez un premier podium en Coupe du monde Elites à Nove Mesto (2e derrière Tom Pidcock). Etait-ce un crève-cœur de ne pas y retourner cette saison ? 
J.D. : Très clairement… Mais c’est comme ça. J’ai eu un pincement au cœur aussi pour Val di Sole où j’avais bien réussi la saison dernière (3e sur le XCC et 4e sur le XCO).  
Votre blessure a condamné vos chances pour les JO 2024. Et ce sont donc Victor Koretzky et Jordan Sarrou qui ont obtenu les deux sésames olympiques. Une sélection logique ?
J.D. : En étant honnête, le dernier ticket se jouait entre Jordan et moi. Comme j’ai été mis hors-jeu au moment de la qualification, ça me semblait logique que Jordan hérite du second billet. Personne ne peut critiquer cette sélection. C’est ce que je pense, en tout cas.
Vous pourriez avoir le statut de remplaçant aux Jeux… Vous devez donc rester disponible en cas de forfait de l’un de vos deux compatriotes ?
J.D. : Pour l’instant, il n’y a pas encore de remplaçants définis. Mais en gros, à tout moment, le sélectionneur peut venir piocher dans cette liste. S’il y a blessure, chose que je ne souhaite pas évidemment, ça sera sûrement le plus compétitif du moment qui sera choisi. Les Gets seront prépondérants pour établir cette liste de remplaçants. Il y a aussi une Coupe de France la semaine prochaine. Mais j’avoue que je n’ai pas trop d’information sur ce sujet. 
Un mois après les Jeux, il y aura les Mondiaux en Andorre fin août… 
J.D. : Ça devient le gros objectif de ma saison. Au départ, les JO l’étaient. S’il y avait eu les Jeux, les Mondiaux n’auraient pas été un objectif. Tout a changé maintenant. Après ma chute, j’ai eu un peu de temps pour revenir. La seule interrogation concerne le niveau que j’aurai. Mais l’envie est énorme. C’est un lieu que j’aime. J’y ai déjà lors de ma dernière année Espoirs (en 2018). Le parcours est sympa et généralement, l’altitude ne me dérange pas. 
/origin-imgresizer.eurosport.com/2023/05/14/3704565-75381228-2560-1440.jpg)
Pidcock trop fort pour Dubau : l'arrivée du cross-country olympique en images
Video credit: Eurosport
Votre père, Ludovic, ancien vététiste, est consultant à Eurosport. Vous avez d’ailleurs récemment commenté le week-end de Crans-Montana avec lui. De quelle nature est votre relation ? 
J.D. : Il joue deux rôles : entraîneur et papa. On se croise énormément même si je ne vis plus à la maison depuis quelques temps. Ce qui est bien, c’est qu’on se dit les choses, ce qu’on ressent. On analyse beaucoup. Et c’est vrai qu’il y a parfois quelques engueulades, mais on essaye d’avancer. Moi, je n’aime pas ressasser le passé et je ne veux retenir que le positif d’une situation. Mon père est parfois chiant (sic) en tant que coach, car il est plus exigeant avec moi qu’avec d’autres athlètes dont il s’occupe. Il peut être parfois dans l’exagération. Il en fait des caisses et ça nous arrive souvent de lui dire qu’il est un peu "marseillais" sur les bords (sourires). Il a une grosse expérience, et il compare souvent les situations du moment avec celles de son époque. Et c’est parfois compliqué de sortir de ça. Le monde du cyclisme évolue. Il a fait sa carrière. Moi, je fais la mienne. 
Vous retrouvez la compétition ce week-end aux Gets. Hâte d’en découdre ? 
J.D. : On est arrivé mercredi pour faire les premières reconnaissances le jeudi. C’est un profil qui sied à mes qualités de grimpeur. Ça me correspond bien. J’adore quand un tracé fait ressortir l’aspect physique de notre sport. En début de saison, au Brésil, c’était difficile de faire des différences. La descente est plutôt ludique. Et puis, l’atmosphère y est folle. Les Mondiaux 2022 étaient incroyables. En 2023, j’avais signé deux belles courses (6e et 5e). J’ai hâte d’être sur la ligne de départ du short-track vendredi. J’aime bien les Gets…
Sur le même sujet
Publicité
Publicité