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24 Heures du Mans 2023 | Poussé par Toyota à prendre "tous les risques" derrière la Ferrari, Hirakawa a craqué

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 11/06/2023 à 22:25 GMT+2

Il ne pouvait y avoir qu'un vainqueur et ce fut Ferrari. Dimanche, à moins de deux heures de l'arrivée des 24 Heures du Mans, Ryo Hirakawa a laché prise en plein duel avec la 499P italienne d'Antonio Giovinazzi. Sous la pression de sa propre équipe Toyota, qui lui en a peut-être trop demandé.

Edition d'exception et vainqueur à la hauteur : les 24 Heures résumées en trois minutes

La mission de Ryo Hirakawa était peut-être impossible. L'histoire retiendra que c'est lui qui a mis fin aux espoirs de Toyota de remporter une sixième victoire consécutive aux 24 Heures du Mans, qui aurait hissé la marque japonaise au niveau des records de… Ferrari (1960-1965) et Porsche (1981-1987). Le pilote de 29 ans, vainqueur en 2022 dans la Sarthe, a tapé à Arnage dimanche à 14h16, à moins de deux heures de l'arrivée. Il pourchassait la Ferrari 499P n°51 d'Antonio Giovinazzi, futur vainqueur en compagnie d'Alessandro Pier Guidi et James Calado.
Il s'avère qu'à cet instant, le natif de Kure, lauréat des 24 Heures en 2022, était à l'attaque maximale, sur ordre de son équipe, comme l'a révélé l'un de ses coéquipiers, à l'arrivée. "Nous avons tout donné, a confié Brendon Hartley, pilote de la GR010 n°8, à Eurosport. Nous étions les outsiders, l'une des voitures les moins rapides pendant toute la course."
Ça aurait pu arriver à n'importe qui d'entre nous
"Cela s'est amélioré un peu à la fin, avec la température plus élevée de la piste, et les derniers relais que j'ai faits ont été les meilleurs que j'aie faits, en alignant tour de qualification après tour de qualification. Je savais que nous pouvions les mettre sous une sorte de pression - ils avaient l'avantage du rythme - mais nous avons tout fait, nous leur avons tout donné", a indiqué le Néo-Zélandais.
Et de révéler que Ryo Hirakawa devait tout tenter lors de son double relais final. "Nous avons mis Ryo mis dans la voiture et nous lui avons dit : ‘Ecoute, prend tous les risques, attaque au maximum (ndlr : on lui a demandé de tourner en moins de 3'30"), nous voulons gagner' et il a eu ce petit accident. Ça aurait pu arriver à n'importe qui d'entre nous, comme c'est arrivé à beaucoup pendant les 24 Heures. Ryo était dans la situation la plus difficile. Nous avons l'impression d'être passés près, mais nous étions loin du compte en réalité."
J'apprendrai de mon erreur
Lestée de 37 kg avant ce quatrième rendez-vous de la saison, la GR010 a paru difficile à piloter. Sébastien Buemi s'est plaint en particulier des freins dès les premiers tours, samedi. La situation ne s'est jamais arrangée et Brendon Hartley a lui-même confié avoir connu deux alertes à Arnage, au freinage.
"C'était très dur de défier Ferrari mais nous n'avons jamais perdu espoir et nous avons tout essayé pour gagner à nouveau au Mans, a réagi Ryo Hirakawa. Personnellement, j'apprendrai de mon erreur et je reviendrai plus fort. Il reste trois courses dans la saison, nous allons donc nous concentrer sur le championnat du monde, c'est tout ce que nous pouvons faire pour le moment." Le WEC va effectivement faire étape à Monza, le 9 juillet, puis à Fuji, circuit propriété de Toyota le 10 septembre, avant la clôture à Sakhir, le 4 novembre.
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La tournant de la fin de course : la Toyota n°8 tape à Arnage et voit la Ferrari n°51 s'envoler

La n°7 éliminée dans un fait de course

"Ferrari était plus rapide que nous, nous avons donc dû attaquer très fort pour rester avec eux et cela signifiait ne prendre aucune marge, a reconnu Sébastien Buemi, le troisième pilote de la n°8 et quadruple vainqueur au Mans. Nous avons tout essayé donc nous n'avons aucun regret. Félicitations à Ferrari pour sa victoire : ils ont été très impressionnants dès les qualifications."
Toyota a ainsi cédé sa couronne dans un un-contre-un décisif, alors qu'au départ, samedi, pas moins de 16 Hypercar composaient la liste des vainqueurs potentiels. Ferrari a eu son lot de problème sur la n°50, et Toyota a perdu l'autre GR010 sur un coup du sort. "Nous avons été frappé de malchance avec la n°7 quand j'étais au volant, a rappelé Kamui Kobayashi, pilote de l'autre GR010 et directeur d'équipe. C'est difficile de croire ce qui s'est passé. Lors d'une procédure de slow zone (neutralisation sur une portion du circuit), une voiture devant moi a freiné et j'ai réagi pour éviter une pénalité, mais j'ai été percuté par derrière. Cela a endommagé la voiture et il n'y avait pas de solution pour retourner au garage. C'était dur pour nous parce que nous avions fait du bon travail jusque-là."
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4 voitures impliquées, la Toyota n°7 hors jeu : revivez le gros crash de minuit

Cette défaite met fin à la période dorée de Toyota dans la Sarthe mais la marque a du mal à l'accepter car elle espérait dominer ce plateau exceptionnel réuni cette année, après ses succès de 2018 à 2022, où la concurrence avait objectivement manqué. Elle a aussi un peu "payé" ses victoires lors des trois premières manches du championnat du monde car les 37 kg ajoutés à ses GR010 ont pesé lourd au plus mauvais moment.
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