"On se fait plaisir"

Sébastien Loeb : Par nature, j'ai tendance à intérioriser mes sentiments. Je peux toutefois affirmer que cette victoire m'a rempli d'une grande joie, d'une intense satisfaction et cela pour de nombreuses raisons. Peu de temps après avoir 'hérité' de dix points à Chypre, il était bon de montrer que je pouvais aller chercher moi-même une victoire sur terre. Avoir réussi cela en devançant à la régulière Marcus [Grönholm] et Petter [Solberg] bonifie cette victoire. Je savais que j'étais capable de le faire. Daniel et moi avions déjà terminé trois ou quatre fois au deuxième rang, il était temps de concrétiser. Dans ce résultat, il y a de plus une revanche sur l'abandon de l'an dernier, et surtout un aspect prometteur. Ma Xsara en Turquie était tellement bien équilibrée&hellip J'étais bien dans mon rythme, en totale confiance, je pouvais entrer dans les courbes sans crainte de souvirage, la placer exactement où je voulais. Depuis Chypre, et même depuis la Grèce, j'ai noté une progression nette. Intéressante pour la suite&hellip

S.L. : Bon, sans hésiter ! J'ai aimé le côté totalement dépaysant du décor, la variété des spéciales. Dans ce rallye, on se fait plaisir au volant, on s'amuse vraiment. J'ai envie de retrouver tout cela. Le fait qu'entre les changements de sens de certaines spéciales et les tronçons réintroduits au programme je vais avoir cent kilomètres à prendre en notes ne gâche pas mon plaisir. Pour revenir à l'an passé, il est sûr que ma sortie de route dans la poussière qui stagnait n'est pas le souvenir le plus agréable que je conserve. Je préfère me remémorer le fait que pour la première fois, avant cet épisode malencontreux, j'avais signé sur la terre des temps très proches des meilleurs&hellip

S.L. : Pourquoi pas ? Le problème c'est que la victoire en Argentine semble tout aussi possible pour Marcus, Petter, Markko [Märtin], sans oublier Carlos qui court quasiment &lsquoà la maison'. Il n'y a pas de favori, ou alors il y en a plusieurs ! Tout est très serré, au fil des rallyes l'un ou l'autre domine légèrement. Marcus à Chypre, Petter à l'Acropole, Daniel et moi en Turquie. C'est très ouvert ! Avec quelques ajustements du set-up, la Xsara que je pilotais en Turquie devrait être performante en Argentine. Les bosses et les gués ne lui posent pas de problème, les parties cassantes non plus, elle motrice désormais très bien sur les portions de type &lsquotôle ondulée'. A nous d'exploiter ces qualités, après avoir traversé au mieux la première boucle de quatre spéciales, que nous allons sans doute &lsquobalayer'...