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"Les meilleurs du monde"

Eurosport
ParEurosport

Publié 17/09/2009 à 11:30 GMT+2

Citroën durement sanctionné en Australie, Olivier Quesnel promet une réaction d'ampleur en Espagne. Hirvonen (Ford) pourra y devenir champion, Citroën aussi. Et le directeur de Citroën Racing d'accentuer la pression en rappelant : "Il y a très longtemps que Mikko n'est pas sorti de la route"…

Le grand public et les fans de WRC jugent sévère, totalement disproportionnée la pénalité d'une minute infligée aux Citroën à l'arrivée, en Australie...
Olivier Quesnel : Le public a raison. Quant à nous, nous restons sous le choc. Une erreur administrative a été sanctionnée par une pénalité sportive et je ne comprends pas. Mais ainsi est fait le sport auto. Le plus simple est de faire avec et maintenant de montrer que nous sommes les plus forts, en réalisant un doublé lors de la prochaine épreuve, en Espagne (2-4 octobre). La meilleure réponse est à donner est sur la route.
En 2007, au Portugal, Ford avaient roulé sous le poids légal après avoir monté des vitres plus légères en cours d'épreuve. La sanction qui vous a frappés est comparativement plus importante...
O.Q. : A l'époque, les Ford avaient pris 5 minutes de pénalité et ça faisait suite à une histoire de voitures qui n'étaient pas au poids. On peut presque dire qu'il y avait eu récidive. Là, en ce qui nous concerne, il s'agissait d'une photo mal reproduite (dans le dossier d'homologation de la C4) et ça n'a eu aucune influence sur la performance. Nous sommes surpris de la dureté de la pénalité.
Le Rallye d'Espagne va se dérouler dans un contexte particulier : Mikko Hirvonen pourra se couronner champion du monde, tout comme Citroën WRT chez les Constructeurs...
O.Q. : J'espère que Citroën sera champion Constructeurs car si c'est le cas, cela signifiera que Mikko aura terminé derrière Sébastien. La finale du championnat aura alors lieu en Grande Bretagne. Clairement, nous irons en Espagne pour faire premier et deuxième…
Sébastien Loeb bénéficiera-t-il de nouveautés pour cette avant dernière manche du Mondial ?
O.Q. : Non, il aura sa C4 habituelle. Nous avons prévu deux ou trois journées de test sur asphalte pour lui et Dani. En Catalogne, nous serons les favoris et nous l'acceptons volontiers dans le sens où nous avons signé le doublé ces trois dernières années.
Quelles sont selon vous les possibilités de Mikko Hirvonen sur asphalte ? Il aura la pression de pouvoir devenir champion...
O.Q. : Mikko a fait d'énormes progrès et il est beaucoup plus à l'aise en Espagne qu'en Corse. L'Espagne s'apparente plus à une conduite circuit. Je sais qu'il est allé prendre des leçons avec Heikki Kovalainen (pilote McLaren en F1) sur une piste pour s'améliorer. Mais je reste convaincu que la C4 reste la meilleure voiture sur asphalte, et que Sébastien et Dani sont les deux meilleurs pilotes du monde sur cette surface. Je suis confiant.
C'est un peu inhabituel pour Citroën d'arriver sur un rallye en sachant qu'un rival peut être champion Pilotes.
O.Q. : Non, nous avions été dans le même cas de figure en 2007, en Irlande, avec Marcus Grönholm. Marcus était sorti dans la troisième spéciale et, du coup, nous avions gagné. Ça va être intéressant d'observer la réaction de Mikko. Jusqu'à présent, il a montré qu'il résistait très bien à la pression, mais j'ai tendance à dire que les statistiques plaident pour nous, dans le sens où il y a très longtemps qu'il n'est pas sorti de la route. La pression est chez lui comme chez nous, certes, mais le fait est qu'il n'aura pas le droit de se louper.
Seb le répète : "Je vais avoir besoin de Dani en Espagne". Comment Dani gère-t-il la pression supplémentaire de devoir assurer une deuxième place ?
O.Q. : Très bien. Dani est là, il a montré qu'on pouvait compter sur lui pas plus tard qu'en Australie. Il a poussé Mikko au maximum, ce qui a obligé Seb à rouler encore plus vite. Dani est revenu 2e à trois spéciales de la fin, avant une spéciale technique qui a redonné l'avantage à Mikko. Mais je lui fais totalement confiance sur le goudron.
Quel rôle pourrait jouer Sébastien Ogier ? Pourra-t-il surprendre ?
O.Q. : Il est venu en Australie pour apprendre et j'avoue que je n'avais pas du tout prévu de le retrouver à ce niveau (ndlr : 4e avant sa pénalité). Il a gagné toutes les superspéciales sur goudron mais en pneus "terre". Il a très peu d'expérience sur la terre mais il s'est bagarré avec les quatre meilleurs pilotes du monde et il a rendu coup pour coup. Il a commis des petites fautes mais rien de dommageable. Il a fait quelque chose d'hallucinant ! Maintenant, sur le goudron, il a encore moins d'expérience, ce qui est bizarre pour un pilote français. Mais il m'a dit : "Olivier, tu peux compter sur moi, je ferai tout ce que je peux". Nous avons prévu pour lui des séances d'essais pour qu'il s'habitue à la voiture sur le goudron car il n'a jamais roulé avec une C4 sur ce type de revêtement. Je vais aussi l'envoyer sur circuit améliorer son pilotage. Mais quoiqu'il arrive il ne faut pas se tromper d'objectif : je lui demanderai surtout de nous protéger de Latvala.
Enfin, il y a le facteur Petter Solberg, qui disposera pour la première fois d'une C4 en Catalogne. Sera-t-il un peu dans cette ambiance "Citroën contre Ford" ?
O.Q. : Petter est un champion du monde (2003) mais il ne faudra pas lui demander l'impossible en Espagne. En revanche, je pense qu'il aura un rôle d'électron libre au pays de Galles. Effectivement, il pourra nous aider à faire la différence là-bas…
Conscients que Solberg pouvait jouer un rôle en cette fin de championnat, Citroën et Ford se livrés à une entreprise de séduction pour l'avoir. Ford lui a même dit qu'il pourrait avoir uen place en 2010...
O.Q. : Je connais les termes de l'offre de Ford. Petter roulera chez nous dans l'activité Citroën Sport Technologie, qui a clairement une vocation commerciale. Je n'oublie pas ce paramètre. Et si Petter a choisi Citroën, c'est qu'il estime qu'il a plus de chances avec la C4 car mon offre est plus commerciale que sportive. Il aura une C4 de 2008, car la réglementation le veut ainsi, mais il y a eu très peu d'homologations et la différence en termes de chrono est franchement minime. Ça se joue sur du confort de conduite, un peu plus d'élasticité dans le moteur. Sébastien Ogier l'a montré en Australie avec, je vais dire, une "2007 trois-quarts".
Le titre Pilotes pourrait se jouer au pays de Galles, Hirvonen n'a jamais vraiment bien réussi.
O.Q. : Il a gagné en 2007 mais, c'est vrai, Sébastien et Marcus ne faisaient plus la course. Mikko est devenu redoutable sur toutes les surfaces et Seb pourra le confirmer : il est devenu un compétiteur encore plus redoutable que ne l'était Marcus Gröhnolm.
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