Grönholm marque le coup

Marcus Grönholm (Ford Focus RS), déjà vainqueur il y a 15 jours du Monte-Carlo, premier rallye de la saison, a enfoncé le clou en remportant dimanche le rallye de Suède devant Sébastien Loeb (Citroën Xsara), au terme d'une bagarre prometteuse pour la suite de la saison.

Au bout de 19 épreuves spéciales, le Finlandais a conservé 30 sec 9/10 d'avance sur le Français. Mais il a eu très peur, dimanche matin, de perdre tout le bénéfice de ses efforts depuis vendredi, à cause d'abord d'un petit écart de conduite dans l'ES14, puis d'une fuite de son circuit hydraulique dans l'ES16.

Suite à cette fuite, Grönholm ne pouvait plus utiliser correctement sa boîte de vitesses et son différentiel central. Comme si cela ne suffisait pas, son pare-brise était maculé d'huile, le tout permettant à Loeb de lui reprendre neuf secondes et de revenir à un peu plus de 14 secondes. La fuite a été réparée au parc d'assistance suivant, puis Grönholm a réalisé

le meilleur temps dans les trois dernières spéciales, histoire de montrer qui était le patron en Suède, et accessoirement de gagner le duel avec Loeb au nombre de temps scratch: 10 à 8 en faveur du Finlandais, sur 19 spéciales parcourues.

Une bonne manière de montrer aussi que les histoires de pneumatiques et de clous plus ou moins longs ne changeaient rien à l'affaire: le grand Marcus était le plus fort ce week-end et personne, même pas Loeb, ne pouvait l'empêcher de s'imposer pour la quatrième fois de sa carrière en Suède, le jour-même de son 38e anniversaire, après avoir déjà gagné en 2000, 2002 et 2003 sur une Peugeot 206.

Cette victoire permet aussi à Grönholm et Ford d'arrondir certains chiffres : 20e victoire de Marcus dans un rallye de Championnat du monde, six ans après la première... en Suède aussi. Et 50e victoire de Ford en championnat du monde des rallyes, mais la première en Suède depuis le grand Bjorn Waldegaard en 1978.

L'essentiel est ailleurs. En se livrant à nouveau un combat fantastique dans le seul rallye hivernal du calendrier WRC, 15 jours après le rallye le plus atypique de la saison, Grönholm et Loeb ont rassuré les amateurs. Il va y avoir du spectacle pendant toute l'année, car ces deux champions hors-normes vont continuer à se rendre coup pour coup, sans prendre de gants.

Comme au Monte-Carlo, leur grand rival norvégien, Petter Solberg (Subaru Impreza), a été accablé par les ennuis mécaniques. Ce week-end pourri s'est terminé dimanche par une exclusion pure et simple du vainqueur l'an dernier, coupable d'avoir pris trop tard le départ de l'ES18... parce qu'il avait été obligé de pousser sa voiture pour qu'elle démarre.

Pour le plus grand plaisir du public local, la troisième place sur le podium de Karlstad a été prise par un Suédois, Daniel Carlsson, au terme d'un combat homérique contre l'Italien Gigi Galli.

Les deux pilotes des Mitsubishi Lancer, au coude à coude depuis vendredi, n'étaient séparés que de 2/10 avant la dernière spéciale. C'est la mécanique qui a permis à Carlsson de prendre le dessus, Galli, meilleur temps dans l'ES3, étant soudain privé de son 3e rapport... et de la 3e place.