Rétro : Berlin 2009

Les Championnats du monde de Berlin, organisés sur le sol allemand pour la deuxième fois de l'histoire après l'édition de 1993, qui avait eu lieu à Stuttgart, ont avant tout été ceux d'un homme pas comme les autres, Usain Bolt. Lors des Jeux Olympiques de 1936, dans cette même enceinte, Jesse Owens avait défié une dictature. Soixante-treize ans plus tard, son lointain successeur jamaïcain a lui contesté le temps. Moins périlleux, évidemment. Remarquable, assurément. A défaut d’entrer dans la grande Histoire, Usain Bolt est entré un peu plus dans la légende de son sport. 

Vainqueur et seul au monde sur 100 mètres et 200 mètres avec, comme à Pékin, deux records du monde à la clé, sacré également sur 4x100 mètres, Usain Bolt a marqué les Mondiaux d'une empreinte indélébile. Bolt et son charisme, sa fraicheur et sa foulée inimitable pour un sprinteur ont entrainé toute la Jamaïque dans son sillage. Avec 13 breloques glanées, dont 7 en or, l'île s'est classée deuxième au tableau des médailles, derrière l'intouchable sélection US.

Les rois américains ont vu leur domination rognée. Un peu. Mais avec 22 médailles, dont 10 titres, les Etats-Unis sont restés les patrons grâce à Allyson Felix (voir ci-dessous) ou Lashawn Merritt qui, avant d'avoir des problèmes de "taille", a été sacré sur 400 mètres et 4x400 mètres. Ces Mondiaux de Berlin auront également été ceux de la polémique. Une polémique qui a pris les traits de Caster Semenya. Après la compétition, on découvrira que la Sud-Africaine, sacrée sur 800 mètres, est hermaphrodite. Elle gardera son titre. L'un des deux décrochés par l'Afrique du Sud. Soit deux de plus que l'équipe de France, revenue avec trois médailles.

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On dit que la foudre ne frappe jamais deux fois au même endroit. Depuis les Jeux Olympiques de Pékin, on sait que ce n'est pas vrai. Berlin en a donné la confirmation ultime avec Usain Bolt qui a réussi le tour de force de doubler 100 et 200 et, comme une année auparavant, signer deux nouveaux records du monde en 9''58 et 19''19. Le Jamaïcain n'a aucune concurrence. "Je ne sais pas où je peux m'arrêter, j'essaie juste de courir le plus vite possible, même si je me sentais un peu fatigué", dira-t-il après son 200 mètres victorieux. Il ajoutera un nouveau titre sur 4x100m avec ses partenaires jamaïcains. Intouchable.

Sa ligne droite finale du 5 000m restera comme l'une des images de ces Mondiaux de Berlin. A la lutte avec l'Américain Bernard Lagat, le petit Ethiopien (1,61m) est parvenu à s'arracher pour signer le premier doublé 5 000-10 000m de l'histoire des Championnats du monde. Si, sur la plus longue des deux distances, il avait reçu le soutien de ses compatriotes, sur la plus courte, il a dû se débrouiller tout seul. Il l'a fait. Et de quelle manière...

A 23 ans, l'Américaine est également entrée dans l'histoire de son sport. Avec ses cinquième et sixième titres mondiaux, la Californienne est devenue l'athlète féminine la plus titrée en Championnats du monde. Après avoir égalé sa compatriote Gail Devers à l'issue de sa victoire sur le demi-tour de piste, Allyson Felix l'a dépassée après le titre mondial décroché sur le relais 4x400m par l'équipe américaine. D'Osaka, elle avait rapporté trois médailles d'or (200m, 4x100m et 4x400m). De Berlin, ce ne fut que deux. La faute à un relais US 4x100m défaillant en demi-finale. Après Helsinki en 2005 et Osaka en 2007, Allyson Felix a décroché un troisième titre mondial consécutif sur 200m. Une première là aussi dans l'histoire de l'athlétisme.

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Les Français sont repartis de Berlin sur un sentiment très mitigé. Trois médailles récoltées, une en argent et deux en bronze. Deux breloques sont venues des sautoirs et plus précisément de la perche où Romain Mesnil et Renaud Lavillenie se sont respectivement classés 2e et 3e, l'autre a été recoltée par Bob Tahri, 3e du 3000 mètres steeple. Pour le reste, pas de grosse perf', sinon celle de David Alerte qui a réussi le tour de force d'intégrer la finale du 200 mètres. Mehdi Baala, 7e de la finale du 1500 mètres, et les filles ont déçu. "C'était une équipe jeune", avait expliqué le DTN Ghani Yalouz. Depuis, il y a eu Barcelone qui a redonné du baume au cœur à toute la troupe.