"Abusé", "injuste", "Gasol aidé" : Collet et les Bleus s’en prennent à l’arbitrage de France-Espagne

Les Français vont mettre du temps à digérer. Très longtemps. L’Espagne est venue leur voler leur rêve en demi-finale (80-75). Mais, selon eux, la Roja n'est pas la seule fautive. A peine sortis du terrain, les Bleus ont tout de suite pointé du doigt un fait du match qui leur est resté en travers de la gorge : l’arbitrage de ce match.

Le regard noir, le visage crispé et la mâchoire serrée, Vincent Collet a lancé sa saillie dès que la première question lui a été posée : "Je considère que les Espagnols ont été aidés par les arbitres. Ce sont eux qui les ont maintenus en vie. Ce n’est pas juste".

Alors oui, c’est l’excuse des faibles. C’est souvent plus facile de critiquer l’arbitrage pour ne pas affronter les vraies raisons d’un échec. Mais là, les Bleus ne cherchent pas forcément à se cacher. Ils ne l’ont jamais fait dans le passé. Ils assument d’avoir craqué en fin de rencontre. D’avoir mal géré ces dernières possessions si précieuses, d’avoir manqué ces lancers francs décidément maudits. Mais, l’arbitrage les a fait surtout bouillir. "On a jamais pu défendre sur Pau Gasol. C’est un grand joueur. Mais on n’a pas pu défendre sur lui", s’agace Nicolas Batum.

Pour étayer leur théorie, les Tricolores peuvent avancer les chiffres du match. Avec 28 fautes obtenues à 19, les Espagnols ont reçu beaucoup plus de coups de sifflets et ont marqué pas moins de 24 lancers (sur 26). A l’inverse, les Français sont allés 17 fois sur la ligne, mais seulement à 8 petites reprises lors des 40 premières minutes… Une différence assez nette alors que les deux équipes ont défendu aussi dur. C’est simple : Pau Gasol a tiré plus de lancers (16 sur 18) que l’ensemble des Bleus. Alors oui, l’intérieur espagnol va chercher ses fautes. Mais les Français estiment que c’est aussi lié aux arbitres.

Si Vincent Collet trouve ainsi que le traitement n’a pas été le même entre Pau Gasol et Tony Parker ou que Nikola Mirotic a pu faire des antennes sur Boris Diaw, un moment du match l’agace plus particulièrement : le troisième quart-temps quand les Français ont creusé un écart pour prendre jusqu’à 11 points d’avance. Ils auraient alors pu tuer le match. Mais les Espagnols sont revenus grâce aux lancers. "Les Espagnols étaient au bord de la rupture à ce moment-là et ils ont été aidés par l’arbitrage", lance-il.

"Pendant un long moment, on marquait des paniers. Pendant qu’eux mettaient des lancers. C’est ce qui leur a permis d’être à -8 au début du dernier quart-temps et de rester en vie. Là, c’était abusé", s’emporte le sélectionneur des Bleus. Pour ce dernier, la donne aurait été bien différente si les Français avaient été à plus 13. Mais les Espagnols sont restés dans le match. Et ensuite, les Français ont craqué pour lâcher un match qui va leur rester longtemps en travers de leur gorge. Un nouveau parmi tant d'autres...