Parker, "on est fier que ce soit un Français, un mec de notre génération et notre pote"

Il n’a pas voulu en faire des montagnes. Les honneurs, il y est habitué. Et là, Tony Parker savait que c’était écrit. S’il sait parfaitement ce que cela signifie, il n’en a pas rajouté devant les micros, après la victoire des Bleus face à la Pologne (69-66). "Cela fait bizarre de devenir le meilleur marqueur de l'histoire de l'Euro, devant des joueurs comme Dirk Nowitzki et Nikos Galis. C'est un grand honneur", a juste glissé le meneur des Bleus sans même un sourire. Avant d’ajouter : "Je dois dire merci à mes coachs, mes coéquipiers et mes amis." Difficile d’être plus conventionnel. Mais l’histoire, Parker l’écrit sur les parquets. Et ses coéquipiers se sont chargés de parler pour lui.

Ce record n’a pourtant pas besoin d’être raconté. Il classe Parker chez les géants européens, sa juste place. Tous ceux qui sont passés devant les micros n’ont cependant pas pu y couper. Tous ont dû réagir à cette marque effacée par leur coéquipier, devenu le meilleur marqueur de l’histoire de l’Euro (1046 points) après avoir dépassé la légende grecque Nikos Galis (1030). Copain de chambrée à l’INSEP, ami depuis l’enfance et coéquipier à San Antonio, Boris Diaw a fait aussi sobre qu’efficace. "Ça parle de lui-même, souligne le capitaine des Bleus. On est fier que ce soit un Français, un mec de notre génération et notre pote. On est super content pour lui."

Après avoir expédié une première fois la question par un "pour en avoir parlé avec lui, il considère que c’est anecdotique" et avoué qu’il avait chambré Parker "car il a mis le double de matches que Galis", Nicolas Batum a résumé tout ce que cette performance souligne. "Ca démontre qu’il est fidèle à l’équipe de France et que c’est un gros, gros joueur. Des records comme ça, ça impressionne", a glissé l’ancien Manceau avant de rappeler : "Mais bon, ce qu’il veut plus que tout : c’est l’or". Ça, il devra attendre encore un peu.

Ce que Parker a pu savourer c’est l’hommage rendu par le public de l’Arena de Montpellier. Pour fêter leur champion, les spectateurs lui ont réservé une standing ovation juste avant le début du deuxième quart-temps. Même Marcin Gortat, alors sur le banc polonais, s’est levé pour applaudir. "Ca fait plaisir d’avoir pu participer à cet événement. Surtout devant notre public", conclut Nando de Colo. Un souvenir qui restera assurément marqué dans la mémoire de TP. Même s’il ne veut pas le dire. Pour le moment, il ne pense qu’à une chose : le titre.