Malgré Salyers

Marc Salyers était pourtant inarrêtable... Avec 40 points, l'intérieur américain était dans un grand soir. Déchaîné, surmotivé face à son ancien club, le MVP de la Semaine des As et de la dernière finale de Pro A a semblé venir d'une autre planète pendant une grande partie de la rencontre. Mais voilà, Roanne, limité à l'intérieur et par la maigreur de son effectif, a finalement subi sa troisième défaite en quatre matches d'Euroligue. Les champions de France font une mauvaise affaire dans l'optique de la qualification pour le Top 16, d'autant que l'équipe d'Istanbul faisait également partie des mal classés du groupe C.

Dès le début du match, Salyers a pourtant donné le ton avec 10 points à 4 sur 5 aux tirs en 10 minutes. On le sentait parti pour tout exploser. Et comme Adam Hess était lui aussi dans un de ses bons jours, la Chorale déroulait. Avec 33 points à 58% aux tirs, six rebonds offensifs et une petite balle perdue à la fin du premier quart temps, le champion de France a creusé l'écart pendant 15 minutes. Fenerbahçe ne pouvait que constater les dégâts. Impuissants devant la réussite et l'activité de Salyers et Hess (auteur de 13 de ses 20 points dans le premier quart), les Turcs avaient la tête sous l'eau (44-24, 14e). Mais voilà, la machine ou plus exactement le duo roannais s'est trop vite enrayé.

Sorti par Jean-Denys Choulet pour souffler, Salyers et Hess ont perdu leur rythme. Roanne a alors commencé à forcer des tirs, à prendre des shoots trop rapides. En clair, à gaspiller ses cartouches. Et pour ne rien arranger, les hommes de Choulet ont pris l'eau en défense. Dépassés par la puissance de feu adverse à l'intérieur, par l'adresse de Solomon et le collectif turc, ils encaissent un 14-2 avant de rejoindre les vestiaires. Le début de la fin...

Car ensuite, Fenerbahçe a fait parler le métier. Profitant du manque de rotation et d'adresse (1 sur 13 au troisième quart temps) de Roanne, les Turcs sont revenus dans le match pour passer devant à la sirène des 30 minutes (66-69). Avant de le tuer définitivement dans le dernier quart. Brion Rush complètement muselé par la défense d'Onan (3 pts !), Roanne était trop dépendant du génie de Salyers. Ce dernier a eu beau se démener dans la dernière période (16 de ses 40 points), il était trop seul pour stopper une machine comme Fenerbahçe. Comme toujours ces derniers temps, un sentiment de gâchis reste à la fin d'une rencontre d'Euroligue d'un club français. Et pourtant, Salyers était dans un grand soir...

Roanne : 31 paniers (dont 13 sur 30 à 3 points) sur 66 tentés - 15 LF sur 22 - 37 rebonds (Hess 9) - 16 passes décisives - 20 fautes personnelles

Marqueurs: Poupet (0), Soliman (7), Dartez (0), Badiane (2), Salyers (40), Cazalon (11), Hess (22), Pellin (5), Rush (3)

Fenerbahçe : 35 paniers (dont 9 sur 23 à 3 points) sur 67 tirs - 18 LF sur 26 - 34 rebonds - 9 passes décisives (Solomon 7) - 22 fautes personnelles

Marqueurs: White (10), Solomon (23), Turkcan (12), Onan (10), Basak (2), Erden (8), Kutluay (0), Mrsic (12), Vidmar (8), Savas (12)