Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Lin, la nouvelle star

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 10/02/2012 à 22:56 GMT+1

En trois matches avec New York, Jeremy Lin est passé du statut d’inconnu à celui de phénomène aux Etats-Unis. Lancé en désespoir de cause par Mike D’Antoni, le meneur de jeu fait gagner les Knicks et son histoire a déclenché une tempête médiatique rarement vue. Future star ou étoile filante ?

BASKET 21012 New York - Jeremy Lin

Crédit: AFP

Depuis une semaine, le Madison Square Garden vibre à nouveau au son des "MVP ! MVP !". Pas pour Carmelo Anthony ou Amar'e Stoudemire. Si le difficile public de New York s’enflamme, c’est pour un inconnu de 23 ans qui vient de permettre aux Knicks d’enchaîner trois victoires de suite. Aujourd’hui, Jeremy Lin a déclenché une tempête médiatique à travers tout le pays. Tout ça en un temps record. Pour lui, tout a basculé samedi dernier lorsque Mike D’Antoni, sur la sellette après 7 victoires et 15 défaites, le fait sortir du banc face à New Jersey. A ce moment, il n’a que 65 minutes dans les jambes mais le meneur saisit sa chance. 25 points et 7 passes plus tard, les Knicks s’imposent et la machine s’emballe. Il récidive deux jours après face à Utah, devenant le premier joueur à signer au moins 28 points et 8 passes lors de sa première titularisation depuis un certain Isiah Thomas en 1981 (31 pts, 11 pds). Enfin, à Washington, il devient le premier depuis LeBron James à afficher au moins 20 points et 8 passes de moyenne lors de ses deux premiers matches en tant que titulaire.
En trois matches, ses statistiques sont impressionnantes : 25.3 points (à 58 %), 3.7 rebonds et 8.3 passes. Des chiffres dignes d’un All-Star. Pourtant, Jeremy Lin ne disputera même pas le Rising Star Challenge (la nouvelle formule du Rookie Game). Car personne ne pouvait prévoir l’ascension fulgurante de "Linsanity". Il y a une semaine, le natif de Palo Alto en Californie n’était encore qu’un joueur du bout du banc. En début de saison, celui dont personne n’avait voulu lors de la draft 2010 a même été coupé par deux franchises. Dès la fin du lock-out, Golden State le vire dans l’espoir de faire signer DeAndre Jordan. Houston, qui le récupère, s’en sépare à son tour juste avant le début de saison pour faire de la place à Samuel Dalembert. Lin atterrit donc à New York, un peu par défaut, où il va faire quelques tours en D-League, la ligue de développement de la NBA. Déjà il s’illustre avec un triple-double (28 pts, 11 rbds, 12 pds). Mais rien laissait présager un tel phénomène. Car il est aujourd'hui traité comme une star. Lui-même n’en revient pas. "Je suis un peu débordé en ce moment, sourit-il. Je n’aurais jamais pu imaginer ça".
Le Tim Tebow de la NBA ?
Si le phénomène a pris une telle ampleur, c’est qu’il dépasse le cadre du basket. C’est le genre d’histoire dont raffolent les Américains. Jeremy Lin est diplômé d’économie à Harvard. Il est aussi le premier Américain d’origine taïwanaise à évoluer en NBA. Une "double anormalité", note le New York Times. Lorsqu’il commence à enflammer les parquets, son contrat avec les Knicks n’est pas encore garanti et il ne peut pas se loger à Manhattan. Il dort chez son frère Josh ou sur le canapé de son coéquipier, Landry Fields. Chez l'Oncle Sam, "J-Lin" est aussi perçu comme un nouveau Tim Tebow, le joueur de football américain devenu une véritable icône, une sorte de mélange entre sport et religion. Comme lui, le basketteur ne manque pas une occasion de remercier Dieu. Tebow est d’ailleurs sa "source d’inspiration", dit-il. Lors de son passage au Verizon Center face aux Wizards, on a ainsi vu fleurir des versets de la Bible dans les gradins. Comme le quaterback des Denver Broncos, Lin a aussi changé le visage de son équipe.
picture

BASKET 21012 New York - Jeremy Lin (fans)

Crédit: AFP

Aujourd’hui, Jeremy Lin a déjà sauvé la tête de D’Antoni. Au moins pour le moment. Ce qui semblait être un pari désespéré est en train de tourner au coup de maître. "Il me disait toujours : donne-moi ma chance et je réussirai. Aujourd’hui, il réussit", peut se réjouir le coach. En une semaine, son compte Twitter a explosé et les médias asiatiques se sont empressés d’acheter les droits de diffusion des Knicks. Vendredi, on attend son duel face à Kobe Bryant. Mais trois matches, cela reste un échantillon assez maigre. Dans certains médias, on craint le feu de paille. On le compare plus volontiers à un J.J. Barea qu’à une vraie star en devenir. Une des chances de Lin est d’évoluer à un poste de meneur de jeu où New York attendait désespérément son sauveur depuis le départ de Chauncey Billups. Toney Douglas, Mike Bibby ou Baron Davis (actuellement blessé) ne sont pas des alternatives viables. Son prochain défi sera donc de résister aux retours des vraies stars, Carmelo et Stoudemire, absents lors des deux derniers matches. Depuis mardi, il a sauvé son avenir et gagné un contrat garanti pour la saison. Pour relever ce défi, Lin va enfin pouvoir dormir dans son propre appartement.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité