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Du duel James-Curry à la santé d'Irving : les points clefs de la finale Warriors-Cavaliers

ParBasketSession

Mis à jour 04/06/2015 à 13:26 GMT+2

NBA - La première manche des finales NBA entre les Golden State Warriors et les Cleveland Cavaliers aura lieu dans la nuit de jeudi à vendredi. Analyse d'une série qui s'annonce épique.

Lebron James face à Andre Iguodala et les Warriors - 2015

Crédit: AFP

Huit ou neuf équipes pouvaient légitimement ambitionner de remporter le titre NBA avant le début des playoffs. Ce constat s’explique autant par la progression de certains outsiders que par l’absence d’un réel favori désigné. Les Clippers, les Spurs, les Grizzlies, les Bulls, les Hawks, les Cavaliers, les Warriors, les Rockets et les Mavericks – voire les Wizards et les Blazers – ont tour à tour été décrits comme des candidats potentiels.
C’est un fait plutôt rare au sein d’une ligue où les meilleures franchises sont généralement les mêmes d’une année sur l’autre. Elles sont quatre ou cinq à se disputer le sacre chaque saison jusqu’au commencement d’un nouveau cycle au cours duquel s’établissent de nouvelles places fortes (Note : cette règle ne s’applique pas aux San Antonio Spurs de Tim Duncan et Gregg Popovich). Peut-être assistons-nous à l’avènement d’une nouvelle ère.
Les Golden State Warriors ont gambergé dans les bas-fonds de la Conférence Ouest pendant cinq longues années depuis une demi-finale disputée en 2007. Avant l’exploit de Baron Davis et ses hommes de main, la franchise d’Oakland avait manqué la post-saison douze saisons de suite. Les Cleveland Cavaliers ont eux aussi longtemps végété en eaux troubles. En cendre après le départ de LeBron James en 2010, ils ne se sont relevés qu’au retour du fils prodige. Ces deux équipes ont les armes pour s’inscrire dans la durée et rivaliser pour le titre NBA pendant encore plusieurs saisons à venir – à priori. Cette finale pourrait donc marquer la naissance d’une nouvelle dynastie (potentielle).

Les deux meilleures équipes en face à face

Malgré leur superbe saison, les Warriors n’ont pas été présentés comme les favoris indétrônables même après avoir gagné 67 rencontres au sein d’une terrible Conférence Ouest. San Antonio était l’équipe à battre auprès d’une partie des observateurs. Le constat est le même pour Cleveland. Les Cavaliers ont été bâtis cet été – et en janvier dernier – pour dominer la Conférence Est mais leurs performances en saison régulière ne leur ont pas valu le statut de grandissime favori.
Ces deux formations sont montées en puissance tout au long des playoffs et leur présence en finale s’avère finalement logique. L’équipe sacrée d’ici quelques jours héritera bien du statut de championne NBA et non de survivante qui a su mener sa barque playoffs, voguant entre les blessures et les coups de Trafalgar (le résultat est le même – une bague – seule la manière diffère). Les Cavaliers ont perdu deux petits matches en PO. Ils ont sweepé les jeunes Celtics et les Hawks, pourtant premiers de la Conférence Est à l’issue de la saison régulière. Les Warriors comptent eux trois défaites et n’ont jamais été vraiment inquiétés – peut-être légèrement par les Grizzlies – alors qu’ils évoluent au sein d’une Conférence plus relevée et homogène que jamais. C’est du moins ce que l’on pensait avant que Golden State fasse plier ses adversaires les uns après les autres.
Les statistiques semblent démontrer la suprématie des deux équipes. Elles présentent le meilleur "net rating" des PO (léger avantage pour les Cavaliers : 10,1 pts de plus que leurs adversaires sur 100 possessions, 8,4 pour les Warriors) et elles sont les plus efficaces en attaque et en défense.

Rencontre au sommet entre Stephen Curry et LeBron James

Elles peuvent aussi chacune compter sur l’un des deux meilleurs joueurs de la NBA. Golden State chérit Stephen Curry et Cleveland chouchoute LeBron James. Quelque part, cette finale, c’est aussi l’affrontement ultime entre deux superstars au sommet de leur art. Battre son opposant revient à freiner du mieux possible son meilleur joueur dans ce cas précis. Il apparaît donc primordial que les Cavaliers et les Warriors trouvent la stratégie la mieux adaptée pour défendre respectivement sur Curry et James. "Stephen Curry est comme moi, on ne peut pas l’arrêter", prévenait déjà LeBron James.
Le King a vu juste. Le meneur All-Star des Warriors marche sur l’eau depuis le début de la saison et il est le 31ème MVP de l’histoire à atteindre les finales NBA la même année. Intouchable depuis le début des playoffs, Stephen Curry est un calvaire pour les défenses adverses qui ne peuvent se permettre la moindre erreur, ni le moindre saut de concentration sous peine d’être punies par un tir longue distance, un drive ou une passe lumineuse de la star d’Oakland.
Désastreux en défense en début de saison, les Cavaliers ont trouvé un équilibre après les arrivées de Timofey Mozgov, J.R. Smith et Iman Shumpert en janvier. Ils n’ont encaissé que 98,1 points sur 100 possessions depuis le début des playoffs, surclassant ainsi toutes les autres équipes engagées dans la compétition. Cleveland a certes profité du niveau plus hétérogène (et moins relevé) de la Conférence Est mais les joueurs de David Blatt ont incontestablement fait de gros progrès dans ce domaine. La marge d’erreur leur semble en revanche nettement plus limitée contre une équipe aussi complète que Golden State. Les errements de Kyrie Irving ou J.R. Smith et les oublis des uns et des autres ne seront plus permis en finale alors qu’ils étaient moins pénalisants durant les tours précédents.
Irving, blessé, sera chargé de garder Stephen Curry. La tâche s’annonce herculéenne pour le meneur All-Star qui n’a jamais eu la réputation de stopper son adversaire direct. Il manque de vitesse latérale, manque de fondamentaux, parfois de concentration et il a tendance à subir les écrans adverses. Curry pourrait s’en donner à cœur joie dans ce contexte, ce qui devrait pousser le staff des Cavaliers à rapidement envoyer Iman Shumpert ou même LeBron James – sans doute dans le money time – sur la star. Mais une telle manœuvre aurait pour conséquence de laisser Irving sur un joueur plus grand et plus puissant que lui comme Harrison Barnes ou Klay Thompson. Les deux ailiers des Warriors ont appris à punir des vis-à-vis sous dimensionnés au poste bas. Cleveland va devoir choisir son poison face à l’attaque polyvalente et flamboyante de Golden State.
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LeBron James avec Cleveland en playoffs 2015

Crédit: AFP

Comment défendre sur LeBron James ?

Défendre ne sera pas non plus une partie de plaisir pour les troupes de Steve Kerr. C’est pourtant leur plus grande force – contrairement à ce que certains pourraient encore penser. Les Warriors font partie des meilleures équipes de la NBA en défense depuis l’arrivée de Mark Jackson sur le banc de la franchise. Le coach a depuis été licencié mais Kerr a repris ses systèmes tout en apportant sa touche ainsi que celle de Ron Adams, assistant de luxe réputé pour sa rigueur défensive. Golden State dispose d’une armada de défenseurs grands, solides aux bras gigantesques. Ils devront sans doute se relayer pour ralentir au mieux LeBron James. "Je pense que je n’ai jamais été aussi bon", avoue lui-même la superstar des Cavaliers.
Le King a flirté avec la perfection pendant les finales de Conférence contre Atlanta (presque un triple-double de moyenne sur la série : 30,3 pts, 11 rbds et 9,3 pds). Physiquement, techniquement et mentalement, il est au sommet de son art. Harrison Barnes sera le premier à défendre sur James. Le jeune ailier des Warriors a le corps pour limiter la casse au poste bas face au bulldozer.
Avec Andre Iguodala, Draymond Green, Shaun Livingston et Klay Thompson, les Californiens ont la possibilité de switcher sur les écrans sans payer le prix fort. La défense des Warriors est si bien organisée que les Cavaliers vont devoir se montrer ingénieux pour percer le coffre-fort. Il est donc essentiel que Kyrie Irving puisse évoluer à son meilleur niveau – ou au moins à 70% de ses capacités.

Quid de la santé de Kyrie Irving ?

Le meneur des Cavaliers s’est blessé au pied puis au genou au cours des playoffs et il s’est accroché pour aider ses coéquipiers. Kyrie Irving fait acte de présence et il est toujours déconseillé de lui laisser trop d’espace pour manœuvrer (48% de réussite à trois-points).
Cleveland dispose de la meilleure attaque des playoffs (108,6 pts marqués sur 100 possessions) mais le jeu tourne essentiellement autour de LeBron James depuis la dégradation de la forme physique de Drew. James opère en pick&roll avec plusieurs shooteurs à ses côtés et l’adresse extérieure de J.R. Smith et Iman Shumpert explique aussi le succès de la franchise en PO. Les Cavs tentent 29 tirs longue distance par match (36% de réussite, 5ème). Seuls les… Warriors arrosent plus fréquemment de loin (30 trois-points tentés par match, 38% de réussite). Bienvenue dans la NBA moderne.
Jouer le pick&roll avec James en espérant que le King se fraye un chemin jusqu’au cercle ou qu’il ressorte la balle dans le corner à l’opposé est une tactique fiable contre Boston, Chicago ou Atlanta. Mais cela pourrait montrer ses limites contre Golden State, surtout lorsque les Cavaliers aligneront Tristan Thompson et Timofey Mozgov ensemble sur le parquet. Les deux intérieurs sont incapables de s’écarter du cercle et ils prennent de l’espace dans la raquette. A l’inverse, les Warriors peuvent très bien laisser Andrew Bogut en bas pour couvrir les pénétrations tout en profitant de la tonicité de Draymond Green – second du vote du DPOY – pour combler les brèches.
Les Cavaliers devraient donc logiquement aligner un cinq ‘small ball’ sur de nombreuses séquences pendant ces finales. Ils ont excellé avec Tristan Thompson en pivot mais cette configuration permettrait aux Warriors de se débrider également et de jouer sur leur vitesse et leur adresse extérieure. A vrai dire, Golden State est à l’aise quelle que soit la situation proposée. On suivra d’ailleurs avec attention le duel tactique entre Steve Kerr et David Blatt. Les deux coaches sont des novices à ce niveau. Blatt n’a jamais entraîné en NBA avant cette saison (longue carrière fructueuse en Europe) et Kerr était encore consultant TV l’an passé. Les deux rookies ont fait leurs preuves et on surveillera leurs ajustements et leur gestion du temps de jeu des superstars.
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LeBron James et Kyrie Irving se félicitent lors du match 1 entre Cleveland et Boston (saison 2014-2015)

Crédit: AFP

Deux équipes capables d'assurer même sans leurs stars

Les Warriors ont par exemple dominé leurs adversaires par 5 points d’écart avec Stephen Curry sur le banc depuis le début des PO. C’est un sacré exploit et cette statistique en dit long sur la qualité du banc de l’équipe d’Oakland. Les remplaçants de Golden State sont susceptibles d’évoluer sur plusieurs positions et d’imprimer un rythme soutenu des deux côtés du parquet grâce à Iguodala et Livingston notamment. David Lee n’est plus que l’ombre du All-Star qu’il a été mais, on ne sait jamais, il est toujours susceptible de marquer trois ou quatre paniers de suite dos au panier. A l’inverse, Festus Ezeli a haussé son niveau de jeu et sa présence en défense est un plus. Seul hic, ce cinq bis manque de shooteur mais Steve Kerr a tendance à laisser Klay Thompson avec les réservistes pour compenser.
Un peu en-dedans contre Houston, le deuxième Splash Brother sera l’un des facteurs X de la finale. S’il parvient à enflammer son équipe comme il l’a fait tout au long de la saison régulière, les Warriors seront particulièrement difficiles à prendre. Thompson est dans un duel à distance avec Kyrie Irving. Autre atout indéniable : Draymond Green. Golden State n’a clairement pas la même physionomie sans lui. Il crée des espaces et apporte de la combativité. Les Warriors sont d’ailleurs dominés par leurs adversaires quand Green se repose sur le banc. Ce dernier devra donc veiller à ne pas se retrouver en foul trouble. C’est d’ailleurs un point que les Cavaliers devront exploiter en forçant Dray à défendre sur James – même s’il en est capable – ou en l’obligeant à batailler avec Tristan Thompson aux rebonds.
Si les Warriors sont forts même quand Curry est sur le banc, que dire des Cavaliers sans James ! Alors que le banc de Cleveland semble moins complet sur le papier – Blatt utilise huit joueurs – les Cavs ont pourtant dominé leurs vis-à-vis par 12,5 points (sur 100 possessions) lorsque le King n’était pas sur le parquet. Ce chiffre semble presque irréel en l’absence de Kevin Love et avec un Kyrie Irving diminué. Thompson, Smith, Shumpert mais aussi Matthew Dellavedova et Timofey Mozgov ont su élever leur niveau de jeu pendant les PO et ils devront poursuivre sur leur lancée pendant les finales. Néanmoins, l’effectif des Cavaliers est moins profond et cela pourrait éventuellement faire la différence.
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