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LeBron James, une dernière danse avec Cleveland et puis s'en va ?

Antoine Pimmel

Mis à jour 25/10/2017 à 12:32 GMT+2

NBA - Rarement une équipe triple finaliste en titre n’a dégagé si peu de sérénité à l’approche d’une nouvelle saison. Trop de doutes, trop de flou à la tête de la franchise, qui peuvent perturber un groupe moins bien armé que l'an dernier, malgré les apparences. Au point de pousser le meilleur joueur de la planète, l'emblème d'une ville, à un nouveau départ en fin de saison ?

LeBron James et Cleveland sont dans de sales draps

Crédit: Getty Images

A Cleveland, c’est le calme avant la tempête. Ou, plutôt, l’apaisement après l’ouragan d’une intersaison rocambolesque au cours de laquelle les principaux candidats au titre se sont renforcés pendant que les Cavaliers géraient la séparation actée entre leurs deux meilleurs joueurs. La demande de transfert de Kyrie Irving – qui ne voulait plus jouer avec LeBron James – a eu l’effet d’un raz-de-marée dans l’Ohio. Elle a forcé les dirigeants à revoir complètement leurs plans et à négocier en express un deal susceptible de maintenir l’équipe dans la lutte avec les Warriors.
Une fois la tornade passée, il est temps de constater les dégâts. L’organisation s’en sort plutôt bien. Jae Crowder, Ante Zizic, Isaiah Thomas et le prochain choix de draft (convoité) des Brooklyn Nets ont été débauchés aux Celtics tandis que le meneur All-Star prenait la direction de Boston.
Il était difficile de récupérer une meilleure contrepartie. Les Cavaliers tenaient absolument à mettre la main sur deux types d’atouts différents dans cette affaire : des joueurs confirmés à même de soutenir LeBron dans sa quête de sacre et un jeune basketteur très prometteur, ou, à défaut, un pick à la prochaine draft potentiellement haut placé. Pourquoi une telle stratégie sur deux tableaux opposés ? Parce que l’été 2018 s’annonce cataclysmique en NBA. Quatre ans après son retour "à la maison", James a une nouvelle occasion d’aller voir ailleurs. Il sera libre de s’engager où bon lui semble et son départ serait un séisme pour la ligue.

Un propriétaire en roue libre

S’il faut se mouiller, soyons joueurs : plusieurs signes laissent penser que le King va opter pour un nouveau royaume au mois de juillet. Une nouvelle ère, sans doute moins glorieuse, s’annonce du côté de Cleveland. Un changement de cycle qui a commencé il y a quelques mois avec le licenciement du GM David Griffin. Eviction décidée par le propriétaire Dan Gilbert en personne, sans consultation de James au préalable. Anodin ? Pas vraiment, puisque Griffin négociait à ce moment-là une éventuelle arrivée de Paul George…
Sans dirigeant, Gilbert, a priori pas qualifié pour gérer l’aspect sportif de la franchise, a mené lui-même le recrutement. Et ses choix ne sont pas vraiment brillants : le vieillissant José Calderon, un Kyle Korver âgé 37 ans à qui il a donné 22 millions et l’éternelle déception Jeff Green. Des décisions qui ressemblaient fortement à une (re)prise de pouvoir du milliardaire. Depuis maintenant trois ans, il crache les centaines de millions de dollars chaque saison.
Il a dû ravaler sa fierté pour faire revenir LeBron après l’avoir à moitié insulté et dénigré lors de son départ à Miami en 2010. Il a dû apprendre à faire profil bas, lui qui aime l’ouvrir. Il s’est contenté de se taire et de raquer des sommes astronomiques dans l’ombre. Des dollars revenus aux proches de James (J.R. Smith, Tristan Thompson, Tyronn Lue). Le tout en encaissant les piques balancées par le champion dans la presse à chaque fois qu’il voulait faire accélérer un dossier.
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Dan Gilbert, propriétaire des Cleveland Cavaliers.

Crédit: Getty Images

Trump, motif de divorce ?

A l’aube de la nouvelle saison, les Cavaliers disposent de la masse salariale la plus lourde du championnat – et de loin – alors que l’organisation enregistre des pertes. Une quantité d’argent investi pour maintenir l’équipe compétitive sans bénéfices en retour. Aller en finale ne suffit pas. Ni pour James le compétiteur, ni pour Gilbert le patron. Voilà au moins un terrain où ils sont susceptibles de s’entendre… Car, pour le reste, il y a de la friture sur la ligne et une potentielle rupture en toile de fond.
Le boss est un pro-Trump quand son meilleur joueur critique ouvertement les décisions du président des Etats-Unis. Là encore, cela peut sembler anodin. C’est de la politique, pas du sport. Mais LeBron a dépassé le simple statut de sportif. Il est engagé (il a notamment milité pour la candidate démocrate Hilary Clinton à Cleveland). Dans le contexte actuel aux Etats-Unis, il est presque impossible d’imaginer les deux hommes cohabiter plus longtemps, au-delà de la saison qui démarre. Soit le proprio vend, soit la superstar s'en va.
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LeBron a traité Trump de "clochard" et il ne le regrette pas

Revenons au basket. Car si départ de James il y a, la première raison sera forcément sportive. Le quadruple MVP court après Michael Jordan. Un objectif qu'il ne cache plus. Et pour ça, encore une fois, disputer les finales (et prendre une rouste) ne suffit pas. Il lui faut des titres. Le problème, c’est que l’effectif actuel de Cleveland a effectivement les ressources pour remporter - comme chaque année - la conférence Est, mais probablement pas pour venir à bout de l’armada de Golden State. L’écart s’est peut-être même creusé cet été entre les deux titans NBA.

Un effectif renforcé... sur le papier

Ces Cavaliers nouvelle collection ont été construits un peu hâtivement. Il y a du talent à tous les postes et le banc semble plus profond que la saison précédente. Mais les lacunes sont nombreuses. Derrick Rose et Dwyane Wade vont composer une ligne arrière aux genoux fragiles, au shoot extérieur inexistant et à la défense plus que douteuse. Des points faibles que les Warriors se donneront à cœur joie d’exploiter jusqu’à explosion en cas de quatrième affrontement en finale.
Le départ d’Irving laisse clairement un vide. Surtout que son remplaçant, Isaiah Thomas, est indisponible jusqu’en janvier. Dans le meilleur des cas. Il n’est pas du tout improbable qu’il ne joue pas une seule minute avec les Cavaliers avant de mettre lui aussi les voiles à l'été 2018... Sa blessure à la hanche semble plus grave que prévue. Au point où Thomas était en réalité seulement le troisième élément de l’échange le plus important aux yeux des dirigeants, après le choix des Nets et Jae Crowder.
Comme quoi, même si Cleveland veut mener une double-stratégie, la priorité reste tout de même portée vers l’avenir et ce fameux pick de Brooklyn susceptible de ramener une nouvelle star en devenir autour de laquelle la franchise pourra se reconstruire… en cas de départ de LeBron James, évidemment.
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Isaiah Thomas, LeBron James, Dwyane Wade, Cedi Osman (Cleveland Cavaliers)

Crédit: Eurosport

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