Victor Oladipo fait oublier Paul George aux Pacers

Que l’été fut long et pénible pour les supporters des Pacers. D’abord, ils ont dû subir les caprices de leur (ancienne) icône Paul George, ce dernier ayant décidé qu’il ne resterait pas dans l’Indiana à l’issue de son contrat, en 2018, parce qu’il préférerait jouer pour Los Angeles, sa ville natale. Un retournement de veste qui n’a pas plus à des locaux très attachés à leur état. Surtout que George a pendant longtemps assuré qu’il se voyait rester. La communication habituelle. L’ailier All-Star a finalement été envoyé au Thunder en l’échange de Victor Oladipo et Domantas Sabonis.

Nouvel élan de raillerie sur internet ou sur les plateaux TV où a été disséqué le transfert. La plupart des analystes et des passionnés ont répété que les dirigeants des Pacers pouvaient certainement obtenir une meilleure offre. Notamment en provenance de Boston, où Danny Ainge collectionne précieusement les choix de draft potentiellement hauts placés. Oladipo et Sabonis ? Ils ont été littéralement qualifiés de “paquets de chips”. L’organisation n’a même pas mis la main sur une pioche supplémentaire à la draft ! C’est pourtant l’atout majeur recherché par les équipes en reconstruction. Parce que oui, aux yeux de tous, la franchise n’avait d’autres options que de repartir de zéro et donc de squatter les profondeurs de la Conférence Est.

Les moqueries ne sont pas arrêtées là. Avant de prendre Oladipo, les Pacers ont refusé un échange à trois avec les Cavaliers et les Nuggets. Paul George était ainsi censé débarquer à Cleveland tandis qu’Indiana se serait retrouvé avec Gary Harris, un autre arrière prometteur. Préférer Oladipo, un joueur qui stagne depuis trois ans et en grande difficulté la saison précédente, à Harris, qui sortait d’une superbe campagne et en pleine progression, pouvait là encore paraître stupide.

Quelques mois plus tard, les supporters d’Indiana savourent. Les plus taquins d’entre eux relaient sur Twitter tous les messages des sceptiques pendant l’été. Leur équipe favorite pointe à la cinquième place à l’Est avec 16 victoires en 27 matches. Dont un succès acquis ce dimanche contre les Nuggets de Gary Harris… avec une performance extraordinaire d’Oladipo. Le deuxième choix de la draft 2013 a tout simplement battu son record en carrière en inscrivant 47 points (avec 7 rebonds et 6 passes). Il est le troisième joueur de l’Histoire des Pacers à dépasser 40 points, 5 rebonds, 5 passes et 5 paniers à trois-points sur une rencontre. Les deux autres étant Danny Granger et… Paul George, évidemment.

C’est justement dans la lignée de ces deux All-Stars qu’il s’inscrit désormais. Le nouveau patron, à Indianapolis, c’est lui. Et c’est incontestable. Il l’a encore démontré ce dimanche soir. Denver menait de 19 points en première période. Mais Oladipo a mené la révolte en marquant 32 de ses 47 points après la pause puis en prolongation. Les Pacers l’ont donc finalement emporté (126-116). Cette performance est à l’image de l’excellent début de saison du joueur de 25 ans. Il s’est complètement métamorphosé depuis qu’il a quitté Russell Westbrook et Oklahoma City. Surtout l’air de l’Indiana, où il a effectué son cursus universitaire, lui fait du bien. Il se sent bien dans la région et ça se voit sur les parquets.

C’est comme s’il avait soudainement relancé sa carrière. Comme s’il confirmait enfin le potentiel intéressant évoqué par les recruteurs à sa sortie de la faculté. Plus tranchant que jamais, Oladipo compile plus de 24 points, 48% aux tirs, 44% à trois-points, 5 rebonds et 4 passes. Il n’y a pas plus de dix joueurs qui brillent plus que lui cette saison. C’est évidemment un All-Star en puissance, ce qui constituera sa première élection. Les Pacers se sont trouvé un nouveau patron et ils ont déjà oublié l’ex. Un basketteur plus jeune, pour l’instant tout autant en réussite (à l’échelle de la saison régulière, évidemment – George a quand même mené la franchise à deux finales de Conférence) et surtout un homme qui aime vraiment l’Indiana. Soit la promesse que ce mariage heureux perdure plus longtemps que le précédent.

Comme le nombre de passes décisives distribuées par Rajon Rondo lors de la victoire des Pelicans contre les Sixers cette nuit. Un record cette saison ! Le meneur de New Orleans a alimenté en cartouches les artilleurs que sont Jrue Holiday (34 pts), Anthony Davis (29) et DeMarcus Cousins (23).

Les Knicks ont souffert pour venir à bout des Hawks, pourtant avant-derniers de la Conférence. Il a fallu 30 points de Kristaps Porzingis pour arracher la victoire. Mais Frank Ntilikina a aussi fait sa part du boulot. Si le meneur rookie a été maladroit (2/7 aux tirs), il a quand même fini avec 8 points, 3 rebonds, 3 interceptions et un différentiel positif de +11 quand il était sur le parquet.

Issue moins heureux pour Timothé Luwawu-Cabarrot. Titulaire avec Philadelphie en l’absence de Robert Covington, il a lâché un 2/10 aux tirs (4 pts au final) qui a pénalisé son équipe, battue par New Orleans.