Fourcade:"Franchir un cap"

M.F. : Quand je regarde le chemin parcouru l’an dernier, je tire évidemment un bilan très positif. J’ai su m’adapter aux exigences de la Coupe du Monde, j’ai su faire avec une pression bien plus importante que sur les épreuves de Coupe d’Europe et j’ai beaucoup progressé que ce soit sur le plan technique, le plan mental ou encore la gestion de course. Il va néanmoins falloir manger encore deux ou trois saisons pour devenir un renard.

M.F. : A priori, je n’ai pas de carences même si l’on a tous ses petites préférences. Pour ce qui me concerne, le sprint est peut-être ma course favorite parce que cela suppose un véritable travail sur soi. On part seul, on arrive seul… Pour moi, c’est la course reine en biathlon même si d’autres pensent que c’est la mass start ou l’individuelle. Comme on dit, les goûts et les couleurs, ça ne discute pas. Mais bon, un tir couché, un tir debout et dix kilomètres de ski à faire le plus rapidement possible, c’est ce qui me parait le plus limpide.

M.F. : Cette année, on va faire 30 courses dont seulement 4 à Vancouver. Autant en être conscient tout de suite parce qu’il faut bien savoir qu’il n’y aura pas de médailles pour tout le monde. A titre personnel, j’aimerai bien faire mieux que l’an dernier en Coupe du Monde (ndlr : il avait fini 24e). Dans les 15, ce serait beau, mieux, ce serait super mais finalement l’essentiel ce sera de sentir que je poursuis ma progression.

M.F. : Sur le plan physique, ça ne change pas grand-chose. Avec les championnats du monde annuels en biathlon, nous sommes habitués à préparer un grand évènement en plus d’une saison de Coupe du Monde. Du coup, pour espérer briller à Vancouver, il ne faut pas modifier sa préparation en profondeur. Cette année, j’ai plutôt cherché à travailler dans la même direction en tentant de franchir un cap en augmentant un peu les charges d’entraînement. Au niveau du tir, en tout cas, je pense avoir très bien bossé même si les derniers réglages ne pourront s’effectuer qu’en compétition. Sur le plan mental par contre, les JO vont constituer une grosse nouveauté. C’est un peu l’inconnu… L’important, ce sera de ne pas se laisser griser par l’enjeu.  

M.F. : Les pistes devraient me convenir mais tout sera fonction du type de neige. En fait, je suis plus sensible à la dureté de neige qu’aux sites de compétitions. Je préfère les neiges rapides aux neiges lentes. Avant le matin des courses, on ne pourra pas avoir sur quoi on skiera alors autant éviter de se faire des films.

M.F. : Un petit peu des deux. Ce n’est pas parce que mon frère fait du biathlon que je vais progresser plus rapidement mais ses conseils ne peuvent que m’être utile. Il y a toutefois eu des périodes de ma carrière où cela a été plus dur à gérer. Quand tout marchait pour lui et que c’était plus délicat pour moi par exemple… En fait, il y a du pour et du contre mais au moins je ne suis pas le roi chez moi. Ça me permet de garder les pieds sur terre.