Sanchez mate Vino

Le peuple basque espérait Samuel Sanchez. Il a eu droit à son homonyme, Luis Leon. Le Murcien a enlevé samedi la 30e édition de la Clasica San Sebastian. Echappé dans le final en compagnie d'Alexandre Vinokourov et Carlos Sastre, le leader de la Caisse d'Epargne s'est montré plus rapide que le Kazakh dans le sprint final. Sastre, lui, n'en pouvait plus. Sanchez a parfaitement répondu à l'attaque de Vinokourov à trois kilomètres de l'arrivée. Les deux hommes se sont ensuite regardés, autorisant le retour de Sastre. Mais c'est bien entre Vino et lui que l'affaire allait se jouer et le duel allait tourner à l'avantage de l'Espagnol.

Ce trio majeur s'était dégagé dans la seconde ascension de l'Alto de Jaizkibek, col de 1re catégorie qui constitue traditionnellement le point clé d'un parcours toutefois rendu plus musclé par els organisateurs cette année. C'est d'ailleurs Luis Leon Sanchez qui a lancé le coup décisif, à 40 kilomètres de l'arrivée, avant d'être suivi par Vinokourov et Sastre. Ils ont collaboré ensemble pour résister au retour d'un groupe de sept poursuivants au sein duquel figuraient notamment des hommes en vue du dernier Tour de France, comme Robert Gesink (Rabobank), Ryder Hesjedal (Garmin-Transitions) ou encore Joaquin Rodriguez (Katusha).

Durant la dernière heure de course, ce groupe de chasse est revenu tout près des hommes de tête mais sans jamais pouvoir opérer la jonction. Sur la ligne d'arrivée, Sanchez, Vinokourov et Sastre ont préservé une bonne trentaine de secondes d'avance sur leurs poursuivants. Comme souvent, on a retrouvé devant des coureurs présents sur le Tour, à l'exception de Haimar Zubeldia. Le Basque, contraint de renoncer à la Grande Boucle sur blessure, avait de la fraicheur et de l'envie. Installé dans le groupe de poursuivants, le coureur de l'équipe RadioShack est sorti dans le final pour s'offrir une belle quatrième place.

Mais le grand gagnant du jour est bien Luis Leon Sanchez. Passé tout près d'une troisième victoire d'étape en trois ans sur le Tour (il avait été battu au sprint par Sandy Casar à Saint-Jean-de-Maurienne) et un tout petit peu déçu par sa 11e place au classement final à Paris, Sanchez boucle en beauté son mois de juillet. Il s'offre sa plus belle victoire dans une course d'un jour et perpétué la récente domination espagnole sur l'épreuve. Paradoxalement, les coureurs ibériques avaient fait chou blanc dans la Clasica entre la victoire de Miguel Indurain en 1990 et 2003. Mais depuis, ils ont rattrapé le temps perdu, remportant six des sept dernières éditions. Seul Leonardo Bertagnolli, lauréat en 2007, a légèrement atténué cette hégémonie.