Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Contador, présumé coupable

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 06/02/2012 à 19:44 GMT+1

C'est parce qu'il n'a pu faire la démonstration de son innocence qu'Alberto Contador a écopé de deux années de suspension. C'est ce qui ressort du rapport publié par le Tribunal Arbitral du Sport afin d'expliquer sa décision qui ne pouvait, dès lors, que sanctionner l'Espagnol.

Contador Alberto

Crédit: dpa

Sur quels éléments le Tribunal Arbitral du Sport s'est-il appuyé pour sanctionner Alberto Contador ? Le TAS a publié lundi, dans la foulée de son verdict, un rapport de 98 pages pour étayer son jugement. Il en ressort qu'aucune vérité n'a pu être clairement établie, ni dans un sens ni dans l'autre. Mais le TAS rappelle que, puisque aucune des parties ne remettait en cause le contrôle positif du coureur, ce dernier se devait de démontrer "sur une prépondérance de probabilités" qu'il n'avait commis aucune faute grave ou négligence pour échapper aux deux ans de suspension, la sanction quasi-automatique en cas d'infraction aux règles antidopage.
En d'autres termes, Alberto Contador était présumé coupable, pas présumé innocent. Le doute, et doute il y a au terme de cette interminable procédure et de la bataille d'experts qui l'a animée, ne pouvait profiter à l'accusé. C'était à lui de démontrer par A+B qu'il n'était pour rien dans la présence de 50 picogrammes de clenbutérol retrouvés dans ses urines. Faute de l'avoir fait, ou faute, en tout cas, d'avoir convaincu ses juges de son absence de responsabilité, le coureur castillan ne pouvait dès lors plus échapper à ces deux années de suspension.
Suppléments nutritifs contaminés?
Sur le fond du dossier, le TAS a renvoyé dos-à-dos les thèses de l'accusation et la défense. La première s'appuyait sur une probable transfusion sanguine pour expliquer les traces de clenbutérol en très faible quantité. La seconde, elle, avançait l'hypothèse d'une contamination alimentaire. C'est la fameuse histoire du steak de Contador, qui a fait couler tant d'encre pendant dix-huit mois. Le TAS ne croit ni à l'une ni à l'autre. Les trois arbitres, chargés de trancher le sort de l'Espagnol, ont estimé qu'"aussi bien le scénario de la contamination de la viande que celui de la transfusion sanguine, étaient, en théorie, des explications possibles pour justifier un contrôle antidopage positif mais qu'ils étaient tous deux hautement improbables".
picture

Alberto Contador

Crédit: Eurosport

Alors, comment expliquer ce contrôle positif de Contador ? "De l'avis de la formation arbitrale et sur la base des preuves produites, la présence de clenbutérol a été plus vraisemblablement causée par l'ingestion de suppléments nutritifs contaminés", souligne le TAS dans son rapport. Une sorte de troisième voie, donc. Sur le fond, on voit mal l'intérêt d'avancer cette idée puisqu'il ne s'agit de rien d'autre que d'une hypothèse de plus. Faute de pouvoir être étayée, elle n'apporte rien. Et, de toute façon, elle est parfaitement inutile. Une fois encore, ce n'est pas là-dessus que les juges se sont basés pour sanctionner Contador, mais bien sur l'incapacité de celui-ci à les convaincre de sa bonne foi. Le verdict est tombé et c'est une excellente chose. Mais de ces 98 pages, il reste donc une impression bizarre. Un goût d'inachevé. Comme si le doute sur la réalité des faits subsistait. A défaut de profiter à l'accusé.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité