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Alberto Contador en a encore sous le capot à trois semaines du Tour de France

Julien Chesnais

Mis à jour 17/06/2014 à 17:24 GMT+2

Alberto Contador est sorti comme l’homme fort du Dauphiné. Mais que ses adversaires se rassurent. Deuxième au classement final, l’Espagnol n’est pas encore à 100% à trois semaines du Tour de France, dont il vise une troisième couronne.

Alberto Contador (Tinkoff-Saxo) assume ses responsabilités sur le Dauphiné

Crédit: AFP

L’aurait-t-il fait exprès ? Deuxième du Dauphiné dimanche, perdant le maillot jaune pour un fil, Alberto Contador (Tinkoff-Saxo) avait déclaré le week-end précédent qu’une victoire ne serait pas forcément la bienvenue : "Gagner pourrait me mettre le doute". La phrase avait été lâchée avec une pointe d’ironie. Mais l’Espagnol n’en pensait surement pas moins. Rares sont ceux à avoir réalisé le doublé Dauphiné-Tour (cinq ces trente dernières années). Et Contador ne l’a jamais fait.
Lors de ses deux victoires sur la Grande Boucle, le Madrilène de 31 ans ne s’était classé "que" sixième (2007) et troisième (2009). Son meilleur résultat au Dauphiné, restait jusque-là une deuxième place en 2010, année où lui fut retiré son troisième Tour de France victorieux. Mais là encore, il était apparu en phase de rodage. Face à une concurrence faiblarde, il n’avait pu se jouer de Janez Brajkovic, qui cherche encore à confirmer ce succès sans lendemain.
Ma condition va au-delà de ce que je pouvais imaginer
La semaine passée, Contador n’a jamais semblé aussi en forme pour un début mois de juin. De sa résistance aux coups de boutoir de Froome lundi dans le col de Béal, à son raid désespéré mais magnifique dimanche pour sauver sa tunique jaune à Courchevel. "Ma condition physique est incroyable, s’était-il exprimé samedi à Finhaut-Emosson, où il avait dépossédé Chris Froome de son maillot de leader. Cela va au-delà de ce que je pouvais imaginer."
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Alberto Contador a pris le pouvoir à Finhaut-Emosson sur le Dauphiné, 14 juin 2014

Crédit: AFP

Beaucoup pourraient y voir des motifs d’inquiétude. Le Tour ? Mais c’est dans plus de trois semaines ! Un pic de forme ? Ça ne se tient guère plus d’un mois. Et en plus, tout va se jouer dans la dernière semaine de juillet. Avec trois étapes pyrénéennes, deux arrivées au sommet à Pla d’Adet et Hautacam, et un chrono de plus de cinquante bornes à la veille des Champs-Elysées. Non. Contador n’est pas en forme trop tôt.

Moreau : "Un timing idéal"

"On ne l’a pas vu à son meilleur niveau, affirme Christophe Moreau, vainqueur du Dauphiné en 2007 et aujourd’hui consultant pour Eurosport. La preuve, c’est qu’il n’a pas su retourner la situation le dernier jour. Il lui a manqué le coup de chausson pour renverser la vapeur." A 100% de ses moyens, Contador aurait pu refaire son retard sur Talansky et remporter le Dauphiné. "Il n’était pas venu dans l’optique de gagner. Il est certes un peu surpris de sa condition mais il n’a pas non plus été dominateur. Pour moi il est dans un timing idéal. On se doit d’être déjà affuté et capable de faire la décision." Ce qu’avaient fait Bradley Wiggins (2012) et Chris Froome (2013) ces deux dernières années.
Avant d'être sacrés sur le Tour, les Britanniques avaient confirmé leur suprématie sur le Dauphiné après un début de saison sans faute (Paris-Nice et Tour de Romandie pour Wiggins, Tirreno-Adriatico, Critérium International et le Tour de Romandie pour Froome). Contador semble s’en inspirer. A l’aube de conquérir une troisième Grande Boucle, l’Espagnol n’a laissé que des miettes ce printemps (victoires à Tirreno-Adriatico et Tour du Pays Basque, deuxième du Tour de Catalogne). Ne manque que le Dauphiné. Mais il semble l’avoir fait exprès. En juillet, il ne faudra pas compter sur une défaillance de Contador.
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