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Droit à une seconde chance

Eurosport
ParEurosport

Publié 28/04/2010 à 02:28 GMT+2

Pour la plupart d'entre vous, tout coureur pris une première fois par la patrouille pour un contrôle positif a le droit à une seconde chance. En revanche, en cas de récidive, la suspension à vie s'impose. C'est ce qui ressort de vos réponses à notre débat.

CYCLING 2010 Liège Bastogne Liège Alexandre Vinokourov

Crédit: AFP

"La question de cette mesure est comparable à celle qui consiste à condamner à mort les criminels. Si c'est pour éviter une récidive, radicalement parlant, on peut affirmer que la mesure garantira une efficacité maximale. Dans ce sens, il vaudrait donc mieux pénaliser à vie un sportif qui triche, car ainsi il ne trichera plus dans ce domaine, puisqu'il sera définitivement écarté du contexte. En revanche, si c'est pour prétendre lutter ainsi contre le fléau du dopage, on peut affirmer que la mesure ne garantira pas une efficacité maximale, puisque la peine capitale n'a pas servi non plus à diminuer la criminalité dans les Etats qui l'appliquent. Et cette règle absolue ne se montrera pas beaucoup plus dissuasive dans le sport. En effet, les sportifs tenteront malgré tout de tricher, et les astuces pour masquer les contrôles ne s'en trouveront que renforcés, du côté du mensonge.
Cela dit, au moins, on n'assistera plus à ce mensonge permanent qui voit revenir des sportifs, auteurs des pires magouilles par le passé, des "repentis", qui ont purgé leur peine de 2 ans, aussi performants qu'avant, et soi-disant "propres", parce que changés. On est ici en plein infantilisme, celui du petit cancre qui aurait pris enfin ses dispositions pour devenir un bon élève, parce qu'il a été puni et qu'il a payé, au fond tout cela sonne faux et sent mauvais. Ce système actuel, qui fait de ces tricheurs soit des suspects invétérés soit des martyres transfigurés, demande d'être changé. Ce changement, même s'il ne permettra pas d'éliminer la tricherie dans le sport en général, évitera au moins cette mascarade, comme celle que l'on constate aujourd'hui avec le retour entre autres de Vinokourov. Pour ces raisons, il vaudrait mieux suspendre à vie des coureurs qui trichent en connaissance de causes du contrat. Finalement, comme des managers d'équipes qui s'en séparent sur le champ, les instances sportives devraient en faire de même, et définitivement."
Christian Favre
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"Je ne pense pas qu'il faille suspendre à vie tous les tricheurs. En effet, qui a actuellement des soupçons concernant Millar, pourtant ex-dopé ? Ricco a commis une erreur de jeunesse ; il a le droit à l'erreur, et le suspendre à vie à son âge me paraîtrait très dur : quelle reconversion pourrait-il alors avoir ? De plus, la loi voit la prison comme une étape : ceux qui ont purgé leur peine peuvent reprendre leur liberté. Pourquoi remettre ce principe en cause dans le cyclisme ? Et "en cas d'erreur", comme le prétendent certains coureurs, laissons-les nous prouver qu'ils veulent courir propres. En revanche, la suspension à vie DOIT être imposée dans tous les cas de récidive : là, il n'y a plus aucune chance de rémission."
François_OM
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"Cette question nécessite vraiment réflexion. Il est vrai que le fait de voir des coureurs pris pour dopage chaque année gâche la fête. Si l'on prend l'exemple de Vinokourov (car c'est le cas qui est au coeur de l'actualité avec sa récente victoire), c'est un coureur que j'apprécie énormément de par son punch, ses qualités de battant. Or, en 2007 lorsqu'il a été suspendu pour dopage, j'ai vraiment été déçu et c'est la que l'on voit que ce sport est vraiment pourri de l'intérieur (combien de champion ont déja été pris pour dopage (Hamilton, Vino, Ulrich, Basso pour les actuels, Pantani et cie pour les anciens). Une suspension a vie pour ces tricheurs pourrait être une bonne solution. En effet, les coureurs prendraient-ils le risque de ruiner leur carrière complète pour briller sur une course ? Car une suspension de 2 ans est un arrêt dans la carrière d'un sportif mais après cette suspension les coureurs sont de nouveaux sur les routes et exercent leur métier. Alors que si la suspension pour dopage était une suspension à vie, un coureur réfléchirait à deux voire même trois ou quatre fois avant de se doper et de prendre le risque d'être au chômage plus tôt que prévu..."Alban Babilaëre
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"À cette question, une seule réponse, sans la moindre hésitation : OUI. Fut un temps où il était possible d'être dopé à la suite d'une erreur, d'une ignorance ou d'une négligence. Mais ce temps est révolu depuis des années et des années. En effet le dopage est devenu une technique très fine, qui demande tout un concours de compétences, de matériel, de temps : sans cela on ne franchit pas le tout premier barrage de dépistage, on est découvert à la moindre analyse élémentaire. Ceux qui trichent maintenant le font sciemment et délibérément : en aucun cas ils ne peuvent plaider non-coupable, aucune circonstance atténuante ne peut être invoquée. Ce sont des malfaiteurs qui tuent le sport, qui polluent le spectacle, qui répandent le doute, qui sèment le mauvais exemple. La sanction doit donc être lourde, exemplaire et définitive : c'est la seule manière de dissuader les coureurs présents et les générations futures – ainsi que les équipes, les sponsors et et les investisseurs – de transformer les stades et les routes en laboratoires chimiques, et les sportifs en bêtes d'abattoir. Cela dit, il ne faut pas se faire d'illusion : tant que l'argent règnera en maître sur le sport, la bataille ne sera pas gagnée. C'est lui qui est le premier dopant et le premier pollueur."
Borsalino
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"Le plus beau dans le sport c'est la lutte, le dépassement de soit, l'acharnement et l'envie. Comment peut-on en arriver à ce dopé pour gagner ? Quelle joie y-a-t-il ? Comment peut-on dormir ensuite sans y penser ? Oui, il faut bannir tous ces gens qui pourrissent le Sport avec un grand S. Je pense que bon nombre de coureurs s'entraînent dur jour après jour pour espérer faire partie des tout meilleurs. La politique de la France en termes de dopage est largement en avance par rapport à certains pays. Il faut lutter sans cesse car la survie de toute la nouvelle génération est à ce prix. Je continue à m'intéresser de près au Tour de France, mais il est vrai qu'à chaque exploit, ma joie n'est plus la même La suspicion est là et je ne peux pas l'évacuer. Est-ce que plus d'argent dans le vélo changerait quelque chose ? Une meilleure rémunération de tous les coureurs  n'endiguerait pas "un peu" le dopage ? Je souhaite aux coureurs "propres" de toujours croire en leur métier et de continuer à se battre pour exister."
Damien
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"Personnellement, je pense qu'on a tous le droit à une seconde chance. Nul n'est à l'abri de la tentation quand on connait le prestige d'une victoire dans une des grandes courses que sont les différents Tours et les classiques. Une suspension à vie doit être appliquée si l'on est contrôlé positif une seconde fois. Certes le doute subsiste, mais comme on dit si bien "nous ne sommes que des hommes". L'exemple de David Millar montre qu'on peut avoir fait une bêtise une fois mais ne pas forcément vouloir recommencer, maintenant c'est à eux de nous montrer qu'ils peuvent regagner la confiance du public, et des différentes instances du cyclisme mondial."
Gizmo0024
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"Je dis oui, a condition que cette mesure s'applique dans toutes les disciplines sportives olympiques (Football, Tennis, Natation...etc...), et avec la même rigueur dans les contrôles. Le nombre d'affaires de dopage dans le cyclisme n'a jamais été aussi important que depuis 2006, tout simplement car les moyens de dépistage sont de plus en plus performants, et car on s'acharne sur ce sport en flirtant parfois avec les limites du respect de la vie privée. Le cyclisme est culturellement (sans doute plus qu'ailleurs) gangréné par le dopage, et des procédures plus rigoureuses sur la durée de la suspension permettrait peut être de lever l'hypocrisie générale qui règne dans le "milieu. L'UCI doit faire preuve de plus de fermeté, en accord avec un organisme totalement indépendant qui assurerait les contrôles de A à Z."
Jon Remburse
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Faut-il suspendre à vie les tricheurs ? C’est un débat sans fin. Et il est vrai que, d’une certaine manière, cette solution radicale pourrait résoudre quelques problèmes et faire trembler quelques coureurs. Ceci-dit, le pardon n’est-il pas l’un des fondements de notre civilisation ? Et puis, ne regretterions-nous pas certains suspendus ? David Millar, par exemple. Après avoir purgé sa peine et avoir prêché la bonne parole, il est revenu et personne n’a contesté. L’Anglais est en plus redevenu un coureur populaire, maintenant loué pour son aveux et son implication dans la cause et donc, de ce fait, pardonné par ses pairs. N’aurait-on pas eu des remords si cet homme avait été châtié des pelotons à vie ? Si, probablement.
Vinokourov, c’est la même chose, après tout. Certes le contexte est différent – sans compter que son contrôle positif est dû à une erreur d’appréciation, la transfusion sanguine est très largement "dissimulable". Mais depuis, il a pour l’instant fait un parcours sans fautes. Evidemment, sa crédibilité en tant que champion de 36 ans est discutable – qui a dit Lance Armstrong ? – mais bon, pour l’instant on a rien eu à lui reprocher si ce n’est son retour au premier plan. Pour Ricco, c’est encore différent. Le bonhomme est pas franchement le moins mystérieux, et on a pas mal de reproches à pouvoir lui faire post-contrôle. Mais le système est le même que pour Millar, l’Italien a purgé sa peine. On ne peut pas décemment lui en vouloir de revenir "en haut de l’affiche" : c’est son job de cycliste professionnel d’être l’un des meilleurs. Pour finir, j’aimerais comparé le tricheur à un meurtrier. Un meurtrier, avec ou sans circonstances atténuantes, va-t-il prendre "perpet'" ? Non. Et même si la comparaison peut déplaire, elle est assez représentative, je trouve.
Nicolas Graf
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"Suspendre à vie les sportifs contrôlés positifs ? Oui, mais seulement en cas de récidive. Interdit-on d’exercer à un médecin qui n’a pu sauver un de ces patients ? Interdit-on à un conducteur responsable d’un accident mortel de conduire à vie ? Oui, tous ces cas de dopage décrédibilisent ce beau sport qu’est le cyclisme. Mais qui a oublié la brillante fin de carrière des Rous, Brochard, Virenque ? Qui n’a pas vibré lors des échappées alpestres ou pyrénéennes  de ce dernier ? Alors, oui, il faut être intransigeant dans la lutte contre le dopage et ce dans tous les sports. Mais il faut comprendre que certains puissent, un jour, succomber à la tentation. Une erreur, c’est excusable. Par contre, le comportement après contrôle de certains laisse à désirer : Schumacher, Vinokourov, qui a pris sa retraite pour ne prendre qu’un an avant de vouloir revenir. Schumacher, qui nie encore et toujours presque 2 ans après les faits. A ces 2 attitudes, je préfère celle d’un Kohl, qui a avoué, pratiquement, dès l’annonce de son contrôle positif.
 Cependant, je pense qu’il faudrait revoir l’échelle des sanctions. Je pense qu’on pourrait par exemple réduire les suspensions à 1 an. Certains doivent déjà levés les bras, persuadés de l’inefficacité d’une telle peine. A cette première année, vous ajoutez une seconde année ou le coureur ne pourra courrir qu’en classe 2 puis une seconde en classe 1 et 2, soit 3 ans avant que le coureur ne puisse revenir sur Liège-Bastogne-Liège ou le tour de France. Ce type de sanction a plusieurs avantages : durant ces 3 années, le coureur doit être contrôlé régulièrement et inopinément. Il fera la preuve qu’il s’agissait d’une erreur et non d’une habitude. De plus, ceci permettrait à des coureurs, qui possèdent majoritairement peu de diplômes, de gagner leur vie durant cette période. Enfin, il faut punir financièrement le coureur ainsi que les équipes avec un système de peine gradué pour celle-ci : un cas de dopage, rien. Deux cas, 100000 € d’amende et une semaine de suspension par exemple,…. de façon à responsabiliser les coureurs et l’encadrement face au dopage. Pour conclure, première erreur, on pardonne sur trois ans, la seconde, dehors."
Joe Varrault
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