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Du soleil, des larmes et un arc-en-ciel d'émotions : on n'oubliera pas ce printemps de sitôt

Benoît Vittek

Mis à jour 25/04/2017 à 16:31 GMT+2

Le printemps cycliste a connu une tournure tragique lorsque Michele Scarponi a quitté ses compagnons du peloton, emporté par un accident. Du show de Sanremo aux émotions de Liège, en passant par les légendes belges, la campagne des classiques a été d'une intensité extrême.

Alejandro Valverde

Crédit: Panoramic

Amoureux du cyclisme comme moi, il vous en faut certainement peu pour vibrer devant une course. Une accélération bien saignante, un peloton qui exhale la tension, des coureurs qui donnent tout sur la route pour une victoire triomphale ou une défaite meurtrissante, même le moins rythmé des après-midis cyclistes nous offre le lot de frissons suffisant pour qu'on revienne toujours chercher une nouvelle dose, le plus vite possible.
Ce week-end, ces "petites" émotions du vélo ont été balayées. Elles ont été emportées par le tourbillon qui a saisi le monde du cyclisme avec la disparition tragique de Michele Scarponi.
Quelque 1 300 kilomètres au nord de Filottrano, où l'Italien de 37 ans s'était installé avec sa femme et ses deux enfants, Liège-Bastogne-Liège a concentré tous ces sentiments, grandioses et tragiques, en point d'orgue d'une campagne de classiques qui, plus encore qu'à l'accoutumée, a lancé les acteurs du cyclisme sur d'irrépressibles montagnes russes émotionnelles. Du spectacle offert à Milan - Sanremo jusqu'aux larmes d'Alejandro Valverde dimanche. Après avoir dédié sa victoire et ses primes à la famille Scarponi, l'Espagnol a convoqué l'esprit de son ami : "Je suis sûr que de là haut, Michele nous dit de continuer de l'avant, de continuer à souffrir, et qu'il m'a donné une poussette pour me permettre de gagner."
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Valverde en larmes : "Michele était un ami, cette victoire est pour sa famille"

Tout le vélo est contenu dans cette scène : la légende du sport, avec Valverde qui s'élève au niveau d'Eddy Merckx sur les classiques ardennaises ; l'humanité de ces champions si facilement mis à nu par les épreuves ; les références mystiques que les coureurs convoquent pour toujours avancer sur ce chemin sacerdotal autour duquel leur vie entière tourne ; les parties sombres du sport également, avec deux coureurs liés par des joutes régulières, par une amitié brutalement envolée, mais aussi par l'affaire Puerto, qui les a chacun un temps mis au ban du cyclisme.

Plus fort que la douleur, la course

La course nous a permis de repartir de l'avant et nous a rappelé que cette campagne printanière avait tous les ingrédients pour nous enthousiasmer comme rarement. S'il ressort perdant d'un début de saison qui a largement récompensé l'expérience, Peter Sagan reste une formidable raison d'aimer le vélo. "Milan - Sanremo ? Ce sont ses les dix plus beaux kilomètres de l'année", m'a-t-on asséné un jour où je m'étalais sur la longueur étourdissante de la Primavera. Et qu'ils furent beaux cette année à l'initiative du Slovaque, jusqu'à cette superbe photo-finish entre trois magnifiques coursiers !
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La folle arrivée de Milan-Sanremo : Peter Sagan, Michal Kwiatkowski et Julian Alaphilippe

Crédit: Panoramic

La suite a mis en scène des champions plus grands encore. Son sprint, une merveille tactique dans les rues de Sanremo, a permis à Michal Kwiatkowski de s'affirmer un peu plus comme un ténor des courses d'un jour mais le Polonais pèse encore bien peu face aux légendes qui ont sublimé Flandriennes et Ardennaises. Même Greg Van Avermaet, qui a parfait sa mue de champion en décrochant à Roubaix son premier Monument, doit s'incliner face aux deux Belges du XXIe siècle.

Bienvenue chez toi Philippe, merci et à bientôt Tommeke, ciao Michele

Vainqueur sublime du Tour des Flandres, Philippe Gilbert a fait voler les frustrations en éclats. Notamment les siennes, lui qui a dû abandonner ses ambitions sur les Flandriennes pendant cinq saisons avec la BMC, et celles de ses supporters, qui ne l'avaient plus vu triompher sur un Monument depuis le printemps 2011. Ce triomphe, maillot noir-jaune-rouge sur les épaules et vélo exhibé à bout de bras, était beau. Il a été magnifié par son autre succès historique, sur l'Amstel Gold Race, deux semaines plus tard.
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Chute de Sagan, malchance de Boonen, exploit de Gilbert... : les moments forts de la course

Tom Boonen n'a lui pas réussi son pari, celui d'une sortie victorieuse à Roubaix. Ses adieux n'en ont pas moins marqué une consécration. Monsieur Paris-Roubaix a été célébré comme un roi. Et Tommeke l'a bien rendu à ses amis, en étalant une dernière fois son panache sur les pavés.
Comme la carrière de Boonen, la page des classiques printanières est tournée. On se projette désormais vers les Grands Tours, à commencer par le 100e Giro d'Italia. On vibre déjà par anticipation des joutes que ce rendez-vous historique promet. En attendant, une image fait le tour des réseaux sociaux : celle de Frankje, le perroquet qui accompagnait Michele Scarponi sur la route vers ce Giro qu'il aimait tant.
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