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La métamorphose

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 12/03/2011 à 21:55 GMT+1

Présenté à ses débuts comme le nouveau Richard Virenque, Rémy Di Grégorio a longtemps plafonné. Son transfert chez Astana semble lui avoir fait du bien. Samedi, en remportant sous la pluie la 7e étape de Paris-Nice, le grimpeur français a en tout cas donné un nouvel élan à sa carrière.

2011 Paris-Nice Remy Di Gregorio (Astana)

Crédit: AFP

La première chose qui frappe à la lecture de la biographie de Rémy Di Grégorio, c'est son âge: 25 ans. Le Marseillais entame déjà sa sixième saison chez les pros. Six saisons, et plusieurs vies. Propulsé grand espoir à 21 ans, cramé à 23, le voilà relancé à 25. Sa carrière se trainait sous le maillot de la Française des Jeux. Il comptait sur son transfert chez Astana pour se donner un nouveau départ. Sa victoire à Biot, samedi, exauce ce souhait, dans des proportions qu'il n'espérait sans doute pas. Lui qui n'avait obtenu qu'une petite victoire en cinq ans (une étape du Tour de l'Avenir, en 2006) s'offre un bouquet sur une course majeure du calendrier.
Comment expliquer cette transfiguration? Le travail, d'abord. La confiance, ensuite. "J'ai beaucoup bossé et je me suis remis en question aussi, explique-t-il. La facilité aurait été de rester dans la même équipe. Maintenant, j'aborde les évènements de façon différente. Le mental a changé." Ce changement d'air lui a fait du bien. Il ne croyait plus en lui. Voir qu'une équipe pense à le recruter lui a fait comprendre que, finalement, il valait peut-être quelque chose. "C'est vrai que j'avais perdu un peu la confiance pendant un an, j'ai eu un moment de flottement, avoue Di Grégorio. Ce qui m'a fait plaisir, c'est qu'on m'ait fait confiance, qu'un grand du peloton comme Vinokourov ait cru en moi."
"Je n'ai jamais revendiqué d'être un nouveau Virenque"
Chez Astana, sa mission est double: épauler ses leaders, Roman Kreuziger et Alexandre Vinokourov, quand ils ont besoin de lui, et jouer sa chance, quand elle peut se présenter. Mercredi, il avait déjà pris la bonne échappée sur la route de Belleville, mais n'avait rien pu faire contre Thomas Voeckler dans le sprint final. Il en avait gardé une frustration et la conviction que son heure viendrait. "Après cette étape, je n'ai pas très bien dormi, admet-il. On n'a pas souvent l'occasion sur Paris-Nice. Mais je me suis dit que j'allais tenter de nouveau.Je savais que j'en étais capable."
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2011 Parigi-Nizza Di Gregorio

Crédit: Eurosport

Alors, quand le peloton est revenu sur Karsten Kroon à 13 kilomètres de l'arrivée samedi, il ne s'est pas posé de questions. "Quand je me suis retrouvé devant, poursuit-il, je me suis concentré, j'ai pris des risques mesurés. Je n'ai pas eu peur, même quand j'ai failli chuter dans le final. C'est surtout la perte de temps qui m'a inquiété. Je savais que j'avais 15 secondes à gérer. Je suis vraiment super heureux. C'est une grande victoire pour moi, pour ma famille, mon équipe et tous ceux qui ont cru en moi". Inévitablement, on lui parle de nouveau départ, voire de renaissance après une telle journée. Mais Rémy Di Grégorio la joue profil bas. "Je ne revendique pas de statut. Je n'ai jamais revendiqué d'être un nouveau Virenque, qui est un sacré coureur pour lequel j'ai beaucoup de respect. Je suis un coureur offensif mais je ne veux pas m'enflammer. Je préfère apprécier cette victoire." Il l'a attendu assez longtemps, c'est vrai.
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