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Mancebo peut-il y croire?

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ParEurosport

Publié 03/09/2005 à 15:00 GMT+2

Mis en difficulté dès la première étape de montagne, où il ne se sentait pas dans son assiette, Paco Mancebo accuse déjà 1'26" de retard sur Roberto Heras. C'est à la fois peu et beaucoup. Le grimpeur de l'équipe Illes Balears mise maintenant sur sa régul

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Crédit: Eurosport

Avec son allure inimitable, la tête penchée en permanence sur son épaule gauche, comme si elle s'apprêtait à se désolidariser du reste de son corps, Francisco Mancebo donne toujours l'impression d'être sur le point de rendre son dernier souffle. Le voir à l'oeuvre sur son vélo en montagne est une souffrance, tant la sienne est communicative.
Attention, l'apparence est parfois trompeuse. L'accrocheur grimpeur madrilène ne peine pas toujours autant qu'il semble le montrer. Mais jeudi, lors de la première étreinte de la Vuelta avec la montagne, l'ami Paco était bel et bien au plus mal. Cette fois, l'image ne trahissait pas la réalité. Lorsque Roberto Heras porta le coup de grâce afin de faire fructifier le travail de son équipe dans les trois derniers kilomètres, il n'y résista pas.
Mancebo: "Je ne me sentais pas bien"
Le leader de l'équipe Illes Balears s'attendait d'ailleurs à boire la tasse. "Dès le matin, je ne me sentais pas bien. Je n'avais pas de bonnes sensations. C'était un mauvais jour, tout simplement" , explique-t-il. Dans conditions, perdre 49 secondes sur Heras lui a presque semblé un moindre mal. "Le temps perdu ne se rattrape jamais, mais je suis tout de même content de mon travail, car j'ai su me défendre et limiter les dégâts alors que je n'étais pas bien".
Relégué à 1'20" au classement général, Francisco Mancebo se retrouve pourtant déjà dos au mur. Heras a nettement l'avantage désormais. Le patron, c'est lui. Pour Eusebio Unzue, directeur sportif de la formation des Baléares, "Heras n'a jamais été aussi fort qu'à Valdelinares. Il a de plus été entouré d'une équipe qui a donné la sensation d'une grande puissance".
Unzue reste confiant
Mais il continue tout de même aux chances de son poulain. "La Vuelta se caractérise par son aspect souvent surprenant. Il peut donc se passer encore beaucoup de choses", avance Unzue en guise d'argumentation. L'autre source de l'optimisme du technicien espagnol, c'est la grande régularité du futur coureur d'AG2R. S'il ne sera jamais adepte des grandes envolées chevaleresques, Mancebo est un métronome.
Bien sûr, il peut coincer à l'occasion, quand tout ne tourne pas rond, comme jeudi, mais jamais on ne l'a encore vu s'effondrer en montagne. Dans un grand Tour, cette vertu n'a pas de prix. "La constance de Paco est un atout important. C'est pourquoi je ne suis pas abattu, même si perdre 49 secondes dès la première étape de montagne, c'est évidemment beaucoup", poursuit-il. L'avenir dira si c'était trop.
L'un joue placé, l'autre gagnant
Leur duel est en tout cas souhaitable, car il pourrait pimenter cette Vuelta. D'autant que Mancebo, c'est un peu l'anti-Heras. Sur le Tour de France comme sur celui d'Espagne le premier joue toujours placé, mais jamais gagnant, pour l'instant en tout cas. A l'inverse, le second semble être devenu un adepte du tout ou rien. Depuis trois ans, il sombre systématiquement en juillet pour ressusciter en septembre, sur ses terres.
Francis Lafargue, éminence grise de l'équipe Illes Balears, a même suggéré que Roberto Heras faisait sciemment l'impasse sur la Grande Boucle. Cela reste une hypothèse, mais si elle était confirmée, serait-elle condamnable? Après tout, dans dix ans, qui se souviendra que Paco Mancebo a terminé quatrième du Tour en 2004, performance pourtant hautement estimable? Probablement personne. Heras, lui, peut entrer de plain-pied dans l'histoire avec une quatrième victoire dans la Vuelta&hellip
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