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L'Angliru, ce monstre

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 04/09/2011 à 18:52 GMT+2

En quatre ascensions, l'Angliru s'est inscrit dans l'histoire du cyclisme mondial. Avec des pentes moyennes à plus de 20%, le sommet des Asturies ne s'offre qu'aux plus méritants. Présentation d'un monstre, juge de Paix attendu de la 15e étape, et peut-être de cette édition 2011.

Angliru. Sept lettres pour faire peur. Il n'a fallu que quatre apparitions au programme de la Vuelta pour que ce col à nul autre pareil entre dans l'histoire de l'épreuve, et par la même dans celle du cyclisme. Le peloton du Tour d'Espagne s'est coltiné le monstre en 1999, 2000, 2002 et 2008. Pour le meilleur, du point de vue de l'observateur. Le spectateur, au bord de la route, le téléspectateur, dans son canapé, et le journaliste, confortablement installé devant son micro ou en salle de presse, se régalent. Les autres, sur leur vélo, en bavent comme jamais. Avec l'Angliru, on atteint les limites de ce qui peut être demandé à un coureur cycliste.
Une fois arrivé au sommet, il y a neuf ans, David Millar avait trouvé la force de s'énerver. "Nous ne sommes pas des animaux. C'est inhumain", avait lâché l'Ecossais. Des propos rappelant ceux des pionniers de la Grande Boucle, 90 ans plus tôt, quand les Garrigou, Lapize et autres Faber étaient devenus les premiers héros du Tourmalet ou du Galibier. L'Angliru propose un défi d'une autre époque. Ici, ce n'est pas la longueur de la pente (12,2 km) ou l'altitude qui effraient, mais plutôt son inclinaison, démentielle: moins de 400m d'altitude au pied, 1573 au sommet. Soit une pente moyenne de 10,3%, avec plusieurs passages à plus de 20% (23,5 au plus fort de la dénivellation). De quoi devenir fou…
Jusqu'à 23,5% de pente
La première partie de la montée est relativement clémente. Jusqu'au sixième kilomètre, elle oscille entre 6 et 9%. C'est déjà redoutable, mais ce n'est rien à côté de ce qui est proposé par la suite. Après un léger replat, l'enfer commence à la sortie de La Via Para. Lors des six derniers kilomètres, la pente ne descend pas sous les 13% de moyenne par kilomètre. Certains passages sont absolument démentiels, comme ces 150 mètres à 22%, aux Curves de Les Cabanes. La pente maximale est atteinte au lieu dit La Cueña les Cabres, avec 23,5% sur 300 mètres, à environ deux kilomètres du sommet. Le final est à peine plus tolérable, les 500 derniers mètres s'effectuant à 15% d'inclinaison moyenne.
C'est en 1997 que les organisateurs ont eu l'idée d'ajouter au menu de la Vuelta cette ascension complètement folle. Il n'aurait pas été possible de l'escalader plus tôt, la route étant quasiment impraticable, jusqu'à ce qu'elle soit enfin goudronnée. L'affaire Festina, un an plus tard, a failli compromettre l'apparition de l'Angliru, la tendance étant à des étapes de montagne moins dantesques, plus humaines. A ce titre, l'Angliru s'est inscrit à contre-courant de l'histoire à la fin des années 90. "Certains seront obligés de mettre pied à terre", pronostique Pedro Delgado, double maillot amarillo. Le Ségovian a vu juste. Au sommet, le grimpeur espagnol Jose Maria Jimenez triomphe. L'Italien Gilberto Simoni, puis deux Espagnols, Roberto Heras et Alberto Contador, lui succèderont au palmarès. Seuls les purs grimpeurs peuvent envisager de triompher du géant des Asturies.
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