La Vuelta s’offre un remake de 2012 avec des arbitres colombiens

La bataille des grands d’Espagne s’annonçait dès le départ de Jerez de la Frontera aussi belle qu’en 2012. Qu’elle y soit si semblable paraissait toutefois improbable. Mais, à l’issue d’un contre-la-montre renversant dans tous les sens du terme, les Espagnols sont redevenus les principaux protagonistes de l’épreuve. Après cette 10e étape, ils sont quatre dans les sept à l’issue du chrono de Borja. Ils étaient quatre dans les six après le chrono de la 11e étape en 2012. Aux trois déjà présents à l’époque (Valverde, Contador et Rodriguez) s’est ajouté Samuel Sanchez (BMC), 7e ce mardi. De leurs côtés, Chris Froome (Sky) a montré ses premières limites et Nairo Quintana (Movistar) a chuté, perdant – a priori – toute chance au général. Comme en 2012. Nous nous sommes amusés à comparer la situation actuelle et celle de 2012.

Ca n’a pas changé : Comme à l’époque, l’Espagnol est arrivé sur la Vuelta avec une forme inconnue. Retour d’une suspension de six mois en 2012, blessure sur le Tour cette année. Comme cela avait le cas il y a deux ans, il monte en puissance au fil des jours et il prend le maillot le lendemain d’une journée de repos.

C’est différent : Contador est loin d’avoir une équipe aussi solide en montagne qu’en 2012. Sans Majka et Navarro pour l’accompagner quand la pente s’élève, il lui sera dur de défendre un maillot récupéré sept jours plus tôt qu’en 2012.

Ce qu’il devrait se passer pour lui cette année : Il est LE favori depuis ce mardi et ce sera aux autres de faire la course. A lui de ne pas craquer.

Ca n’a pas changé : Comme à l’époque, le Murcien sortait d’un Tour de France compliqué mentalement et abordait la Vuelta comme deuxième leader. Mais il a pris l’habitude de retrouver son niveau sur la Vuelta, à l’image de son excellent chrono ce mardi. Comme en 2012 lors de la 11e étape. Il a de surcroit la meilleure équipe pour l’accompagner, surtout avec Quintana.

C’est différent : En 2012, Valverde n’avait pas fait le Tour à fond mais joué le gain d’une étape. De plus, le cas Quintana est complexe, sa position au général ne l’empêchant pas encore de briguer un podium.

Ce qu’il devrait se passer pour lui cette année : Si la Movistar lui fait confiance comme cela devrait être le cas, il sera à la lutte pour la victoire finale. La Vuelta 2013 a prouvé que jouer à fond le Tour ne l’empêchait pas de briller sur son Tour national.

Ca n’a pas changé : En 2014 comme en 2012, le Britannique abordait la Vuelta en position de grandissime favori. A chaque fois, il a semblé répondre présent jusqu’au premier week-end de l’épreuve. Avant de montrer ses limites. A l’image du chrono où, comme il y a deux ans, il est dominé par Contador.

C’est différent : En 2012, Froome sortait d’un Tour épuisant mais réussi, d’où une grande confiance en lui. Là, il revient de blessure et ne cesse de chuter. De plus, malgré Nieve, son équipe en montagne est bien moins forte qu’alors (Henao, Uran, Porte).

Ce qu’il devrait se passer pour lui cette année : Soit ses blessures le perturbent et il pourrait se refaire la cerise dans les prochains jours, soit sa forme suit celle de 2012. Il avait alors terminé à dix minutes de Contador.

Ca n’a pas changé : Comme il y a deux ans, le Catalan a vécu un Tour d’Italie frustrant, certes pour des raisons différentes. Il a abordé l’épreuve en gros outsider, sans pression. Son équipe est toujours la même, montagnarde mais incapable de rouler, ce qui lui avait coûté la Vuelta en 2012.

C’est différent : En 2012, Rodriguez n’avait pas fait le Tour même s’il n’a joué le coup à fond cet été. Invincible dans la pente il y a deux ans, Rodriguez a peiné lors de l’arrivée à La Zubia. A l’issue du chrono de mi-Tour d’Espagne, il a 1’37’’ de retard sur Contador. Au même stade en 2012, il était leader.

Ce qu’il devrait se passer pour lui cette année : Si l’étape de La Zubia n’était qu’une mauvaise passe, 2014 pourrait ressembler à 2013 où Rodriguez n’avait cessé de rattraper du temps… à Valverde sans jamais pouvoir lui chiper sa troisième place au général. Bref, il faudra faire fort pour gagner la Vuelta.

Ca n’a pas changé : Chaque Grand tour à son arbitre, c’est une habitude.

C’est différent : En 2012, c’était l’équipe Katusha, trop faible pour soutenir Rodriguez vers Fuenté Dé. Cette année, ce sera un tiercé colombien. Troisième et quatrième du général ce mardi soir, Uran (OPQS) et Anacona (Lampre-Merida) joueront forcément leurs chances à fond d’ici l’arrivée de la Vuelta et Contador ne pourra pas les laisser faire. Surtout avec un Uran à seulement 59’’. Quant au troisième, il était déjà là en 2012. Leader ce mardi matin, Nairo Quintana (Movistar) a peut-être perdu toute chance de gagner la Vuelta, mais pas de faire un podium.

Ce qu'il devrait se passer cette année : Quintana jouera t-il sa carte ou travaillera-t-il pour Valverde ? Sa décision – et celle de la Movistar – influera beaucoup sur la fin de ce Tour d’Espagne.