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Tour d'Espagne 2014 : Pour battre Alberto Contador, il faudra un incident ou un miracle

Julien Chesnais

Mis à jour 09/09/2014 à 02:51 GMT+2

Vainqueur de la 16e étape, Alberto Contador (Tinkoff-Saxo) file inexorablement vers un troisième succès sur le Tour d'Espagne. Sans être conséquente, son avance sur Alejandro Valverde (1'36'') semble suffisante vu sa domination à cinq jours de l'arrivée. Pour renverser le maillot rouge, ses rivaux devront inventer quelque chose.

Alberto Contador et son maillot rouge, Vuelta 2014

Crédit: AFP

Il refuse de l'admettre. Par humilité sans doute. Parce qu'il sait aussi qu'un coup du sort n'est jamais très loin, son abandon soudain sur le Tour de France n'étant que trop récent. Pourtant, Alberto Contador (Tinkoff-Saxo) sait au fond de lui que rien ou presque ne pourra l'empêcher de remporter la Vuelta pour la troisième fois de sa carrière. Sa victoire d'étape à la Farrapona, la première sur le Tour d'Espagne depuis le coup de Fuente Dé en 2012, lui a permis de se dégager le terrain et de marquer les esprits.
Son dauphin, Alejandro Valverde (Movistar), a pris une minute dans la vue et est désormais à 1'36''. Épatant mais battu, Chris Froome (Sky) est à 1'39''. Enfin, Joaquim Rodriguez (Katusha) a déjà reporté ses ambitions sur un podium qui s'est déjà éloigné (4e à 2'29''). "Disons que j'ai fait un pas important pour prendre mes distances sur les rivaux, concédait Contador, maillot rouge depuis le chrono de Borja mardi dernier et la chute de Nairo Quintana, qui abandonnera le lendemain. Il reste cinq jours. Il peut se passer encore beaucoup de choses." Oui, il reste cinq étapes à jouer après la journée de repos mardi. On peut même cibler trois rendez-vous, à commencer par le chrono final de Saint-Jacques de Compostelle (9,7 kilomètres). Mais celui-ci, trop court et trop plat, ne devrait pas changer grand-chose surtout que Contador reste une référence dans la discipline. Et s'il reste deux arrivées au sommet, seul l'étape de Puerto de Ancares, samedi, semble digne d'intérêt.
Avec cinq ascensions, dont la montée finale classée hors-catégorie (12,7km à 8,7% et une pointe à 18%), cette dernière étape de haute-montagne, placée la veille de l'arrivée, est propice aux offensives d'envergure. Sur le papier. Car dans la pratique, on ne voit pas qui pourrait tenter un coup pareil. Valverde n'est pas prêt à tout perdre pour remporter la Vuelta. Il trouve suffisamment amère sa 4e place sur le Tour pour risquer de tomber à nouveau du podium. La double ascension du Monte Castrove jeudi pourrait tout de même lui convenir. Pour gagner l'étape, mais pas pour refaire son retard. Ensuite, les deux autres grands d'Espagne paraissent trop enfermés dans leur schéma. A moins de débrancher son capteur SRM, Froome ne se laissera pas aller à un coup de folie. Et Rodriguez, celui qui a tout à gagner, n'attaque jamais sans apercevoir la flamme rouge.
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Chris Froome a longtemps espéré pouvoir décrocher Alberto Contador à force de l'attaquer, mais le Britannique a finalement dû s'incliner face au démarrage du maillot rouge dans le final de la 16e étape

Crédit: AFP

La fraîcheur est pour lui, son équipe tient le rythme

En deux semaines, Contador n'a encore jamais été lâché à pédale (hormis sprints en bosse). Alors pour le voir perdre plus d'1'30'', il semble ne plus rester que deux scénarios : l'incident ou la défaillance. On ne lui souhaite pas le premier. Et le second reste invraisemblable. Suite à son abandon sur le Tour le 14 juillet, le Madrilène de 31 ans n'a pas touché au vélo pendant au moins deux semaines (c'est ce qu'il a dit) pour récupérer de sa micro-fracture du tibia. La fraîcheur est censée être dans son camp et c'est d'ailleurs en troisième semaine que Contador pensait faire la différence.
Sa forme qui va crescendo depuis deux semaines ne dit pas le contraire. Et son genou strappé, un temps source d'inquiétudes, ne semble plus être un problème. Pour enfoncer le clou, son équipe Tinkoff-Saxo, qu'on disait l’une des plus faibles en montagne, fait plus que tenir la route. Oliver Zaugg retrouve ses jambes de son Tour de Lombardie 2011 victorieux et était même à 200 mètres d'en claquer une lors de la montée de La Camperona (deuxième derrière Hesjedal). Jesus Hernandez et Sergio Paulinho se sont aussi montrés précieux. Contador ne redoute ainsi qu'une chose : "J'ai peur qu'il m'arrive quelque chose, un problème, un incident de course. Un imprévu." Car sauf miracle, la Vuelta semble déjà gagné pour lui.
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Alberto Contador a beau faire le pitre sur le podium, le maillot rouge ne fait pas rire ses rivaux sur la Vuelta 2014. L'Espagnol est intouchable.

Crédit: AFP

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