Warren Barguil (Giant-Shimano), de retour au pays sur la Vuelta

Warren Barguil est de retour en Espagne, ce pays qui l'a vu éclore au plus haut niveau. Vainqueur de deux étapes sur la Vuelta l'an passé (13e et 16e), le jeune coureur breton avais surpris tout un public et un peloton qui, alors, ne le connaissait pas, ou si peu. Pourtant vainqueur du Tour de l'Avenir en 2012, Barguil s'était imposé en surprenant Rinaldo Nocentini et Bauke Mollema ou encore au nez de Rigoberto Uran lors de l'arrivée à Sallent de Gállego.

Cette année, c'est avec plus de maturité que le jeune coureur de 22 ans revient sur les routes de sa consécration. "J’avais été déçu de ne pas être retenu par mon équipe pour le Tour de France, dit-il sans hausser le ton, mais je me suis rangé aux arguments du manager Iwan Spekenbrink. Je suis jeune et il trouvait plus judicieux que j’enchaîne avec une nouvelle Vuelta avant de découvrir le Tour où il a joué la carte des sprinteurs Marcel (Kittel) et John (Degenkolb). J’ai donc la Vuelta en tête depuis plus de deux mois et je vais en prendre le depart avec l’idée de jouer un Top 15 du classement général. Le niveau, cette année, est exceptionnel !” Et pour cause ! Parmi les 198 coureurs au départ, 57 ont déjà signé un Top 20 sur un grand tour et 33 un Top 10.

Attendu au tournant, plongé dans une nuage de cadors, nombreux auraient été ceux à être submergés par la pression, par l'envie de bien faire sur ce grand tour, l'unique auquel participera Warren Barguil cette saison. Mais le coureur de la formation Giant-Shimano s'est préparé pour cet objectif avec une sérénité déconcertante compte tenu de son jeune âge.

"Depuis un an, précise-t-il, j'ai progressé, j'ai gagné en puissance. Mon SRM en témoigne. La référence pour moi cette année a été le Tour de Catalogne où j'ai accompagné en montagne les meilleurs coureurs d'une épreuve très relevée. Dans un Grand Tour, c'est différent parce que la récupération et la gestion de l'effort sont capitales, mais je suis confiant. Oui, je vais lutter pour le classement général mais si au premier jour de repos je constate que ce n'est pas dans mes cordes, je me rabattrai sur une victoire d'étape. Et cette fois mon équipe est composée en partie pour John Degenkolb et en partie pour moi. Ce sera du 50-50." Répartir les rôles, diviser l'équipe et donc les attentes. Peut-être est-ce le secret de la réussite de Barguil.

Alors oui, face à des Quintana, Froome, Purito ou Contador, Warren Barguil ne fait pas office de favori, loin de là. Mais il n'a que 22 ans et il vient avant tout avec ce désir et ce besoin d'apprendre. Et même s'il grandit plus vite qu'on ne l'aurait imaginé (grâce entre autre à son intelligence sur un vélo et sa force de caractère), face à des géants, il lui sera difficile de sortir de l'ombre. Difficile, mais pas impossible.