Alberto Contador (Tinkoff-Saxo) creuse encore l'écart, Philippe Gilbert (BMC) s'impose en solitaire

Encore un morceau de bravoure pour Alberto Contador (Tinkoff-Saxo). A l’issue d’un nouveau coup de force bourré de panache, l’Espagnol a repris 1’13’’ sur ses principaux rivaux lors de la 18e étape remportée par Philippe Gilbert (BMC). Le maillot rose compte désormais 5’15’’ et 6’05’’ sur Mikel Landa et Fabio Aru (Astana) et se rapproche un peu plus d’un deuxième succés sur le Giro, à quatre jours de l’arrivée à Milan.

La vengeance est un plat qui se mange chaud pour Contador. Il y a deux jours, les Astana avaient tenté un coup d’état en attaquant le roi incontesté de ce Giro 2015, retardé par un incident mécanique dans la descente d’Aprica. Ce jeudi, le Pistolero a rendu la monnaie de sa pièce à la formation kazakhe. Quand Landa s’est retrouvé piégé suite à une chute collective avant le pied de la seule difficulté du jour, le difficile Monte Ologno (1re catégorie), à 50 kilomètres de l’arrivée, le maillot rose n’a pas eu de cas de conscience pour faire rouler les siens.

Contador a ensuite fait du Contador. Une attaque dès le pied de l’ascension, un long raid de 45 kilomètres, solitaire puis accompagné de Ryder Hesjedal (Cannondale-Garmin), dans la longue descente vers Verbinia. Derrière, Landa a cravaché pour reprendre le groupe des biens classés au général, où Aru s’est accroché avec difficulté. Le Basque a alors compté sur le soutien des Movistar et de la FDJ pour tenter de limiter l’écart sur Contador, qui a atteint deux minutes avant de se figer à 1’13’’ à Verbinia.

Tout cela s’est déroulé bien loin de l’échappée des douze, qui était plus imposante avant que Damiano Cunego (Nippo-Vini Fantini), contraint à l’abandon, et Roberto Ferrari (Lampre-Merida) ne se fassent faucher par une moto. Lâché dans le Monte Ologno, Philippe Gilbert a alors fait parler son punch et sa malice. Au moment de faire la jonction sur Bongiorno (Bardiani), De la Cruz (Etixx-Quick Step), Siutsou (Sky) et son équipier Moinard (BMC), le spécialiste des Ardennaises a profité de l’effet de surprise pour attaquer et s’échapper inexorablement à 20 kilomètres de l’arrivée.

Il signe ainsi, en solitaire, sa deuxième victoire d’étape sur ce Giro, après celle acquise lors du 12e acte au Monte Berico. Aussi, le Wallon a privé les Français d’une premier bouquet sur ce Tour d’Italie. Deuxième à Abetone lors de la 5e étape, Sylvain Chavanel (IAM) a pris la troisième place derrière Bongiorno, et juste devant Moinard. Si Alexandre Geniez (FDJ) fait bonne figure au général - il a reculé du 9e au 10e rang ce jeudi -, les Tricolores n’ont plus que trois jours pour éviter de rentrer bredouille.