Alberto Contador (Tinkoff-Saxo) toujours en rose, Mikel Landa (Astana) remporte l'étape

Après la démonstration, la maîtrise. Au lendemain de son coup de force sur le chrono de Valdobiaddene, Alberto Contador (Tinkoff-Saxo) a parfaitement contenu les offensives de Fabio Aru (Astana) ce dimanche lors de la montée finale à Madonna di Campiglio. L'Espagnol prend la troisième place de la 15e étape à cinq secondes du vainqueur Mikel Landa (Astana). Au jeu des bonifications, le Pistolero conforte son maillot rose en reprenant sept secondes à son rival italien, sur qui il possède désormais 2'35'' d'avance.

Astana a tout tenté pour remporter la victoire. Elle y tenait particulièrement sur cette montée tristement célèbre où Marco Pantani fut exclu du Giro il y a 16 ans, au lendemain d'une victoire de prestige dans cette station des Dolomites. Si Fabio Aru - et son directeur sportif Guiseppe Martinelli, qui était aussi celui du Pirate en 1999 - avaient en tête de rendre hommage au grimpeur transalpin décédé en 2004, ils ont réussi. Certes, le Sarde ne s'est pas imposé. Mais il a participé au succès d'un équipier en le relayant dans les attaques après avoir donné le sentiment d'être à la rupture.

Landa n'a pas volé son succés. Il était dans doute le plus fort et c'est ainsi qu'il s'est envolé peu après la flamme rouge, avec l'aval de Contador, reprenant et déposant Yury Trofimov (Katusha), finalement deuxième. Le sextuple vainqueur de "Grand Tours" avait auparavant tenté de semer les Astana, mais il n'a jamais réussi à décrocher son compatriote. Vainqueur d'une étape du Tour du Trentin 2015, dont il s'est classé deuxième du général, le Basque de 24 ans s'offre ainsi sa première victoire sur une épreuve de trois semaines. Assurément la plus belle de sa carrière.

La course s'est d'abord débridée dans le Passo Daone (1e catégorie), dont le sommet était situé à 31 kilomètres de l'arrivée. Les déçus de la veille ont confirmé leur déclin. Richie Porte (Sky), et surtout Rigoberto Uran (Etixx-Quick Step) y ont sauté sous le tempo des Astana. En perdant huit minutes à l'arrivée, le Colombien, deuxième des Giro 2013 et 2014, voit les espoirs de podium s'envoler définitivement. À l'avant, Hubert Dupont (AG2R) - dernier rescapé d'une échappée de dix coureurs qui avait mis 80 kilomètres pour s'envoler - s'est fait reprendre au pied de la montée finale par le groupe maillot rose réduit à une quinzaine d'hommes.

Parmi eux, Alexandre Geniez (FDJ). Le grimpeur français n'a été lâché qu'à six kilomètres du but par le rythme infernal des Astana. Neuvième de l'étape, l'Aveyronnais remonte à la 10e place au général (+10'03''). De quoi aborder la journée de repos, lundi, avec le sourire. Tout comme Contador, dont le maillot rose est plus que jamais ancré sur les épaules.