"Il faut continuer"

Matthieu LADAGNOUS : C'est vrai, entre jeunes, on en parle un peu, mais ça ne nous inquiète pas pour notre avenir. Si les tricheurs se font pincer, c'est que les contrôles sont de plus en plus efficaces. C'est bien. Christian Prudhomme (le directeur du Tour NDLR) a dit que les tricheurs jouaient à la roulette russe, et ce qu'il a dit, c'est la vérité. On voit de plus en plus de lutte contre le dopage. Il faut continuer sur la même voie, parce que ça marche.

M.L. : On a l'impression que le public a compris ce qui se passe. Les gens comprennent qu'on fait tout pour être des coureurs propres. Ils sont proches de nous. Dans le gruppetto en montagne, les gens nous encourageaient, nous félicitaient même en nous disant: "Bravo à ceux qui font le Tour à l'eau claire". Les anciens racontent que, il y a quelques années, les gens se moquaient des retardataires, les traitaient de feignants.

M.L. : Non, pas du tout. Nous sommes une équipe jeune, l'ambiance était excellente. Quand on est amateur, on rêve de passer professionnel, et quand on est professionnel, on rêve de faire le Tour. Voilà, le rêve s'est réalisé.

M.L. : J'avais vu à la télé la démesure du Tour, mais la réalité dépasse ce que j'imaginais. Tout est démultiplié sur cette course: le public, l'ambiance, les médias. La course est plus tendue dans les premiers jours, plus nerveuse. Et même en montagne, sur les premiers cols, ça frotte plus que dans les autres courses parce que tout le monde veut se placer. J'étais super-content de prendre le départ et mon premier objectif était d'arriver à Paris. C'est chose faite.