La chronique de J.Durand

Aujourd'hui, j'ai envie de reparler de la course, même si tout le monde parle d'autre chose. Lors de cette 17e étape, j'ai été impressionné par la maîtrise de Daniele Bennati. Pourtant, ce coureur n'avait encore jamais remporté d'étape dans un grand Tour à ce jour. Il était décevant même depuis le départ de Londres. Pour diverses raisons. Il a d'abord été pris dans la chute collective de Gand. Ensuite, il a surtout travaillé pour l'autre sprinter de l'équipe Lampre, Danilo Napolitano. Mais il n'a pas renoncé et depuis quelques jours, on a recommencé à le voir.

Il faisait déjà partie de la première échappée dans l'étape de Loudenvielle, en compagnie de Tschopp, Kirchen ou Menchov. C'était la preuve d'une forme retrouvée. Jeudi, il s'est à nouveau glissé dans le bon coup. En plus, il y a emmené son équipier, Daniele Righi. Compte tenu de sa pointe de vitesse, Bennati s'est retrouvé dans la peau du favori. Et ce n'est pas toujours évident de s'imposer quand on a une aussi grosse pancarte dans le dos. Il a su prendre ses responsabilités et suivant toutes les attaques de Voigt, Elmiger et Fothen dans la dernière difficulté. C'était à lui de le faire et il l'a fait.

Ensuite, il a tout de suite collaboré avec ces mêmes coureurs pour écarter David Millar ou Matteo Tosatto, deux coureurs qui auraient pu être dangereux pour lui. A partir du moment où ses adversaires ne lui ont contesté la victoire que dans les cinq derniers kilomètres, Bennati ne pouvait plus perdre. Lors du sprint, il a manoeuvré comme un pistard dans une série de vitesse. On a rapidement vu que les trois autres étaient résignés. C'est du beau boulot. Pour conclure, j'ai envie de dire à Sébastien Chavanel: "si tu veux gagner une étape, suis le modèle Bennati!"