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Boyer: "C'est lamentable"

Eurosport
ParEurosport

Publié 15/07/2009 à 06:00 GMT+2

Eric Boyer se dit consterné par l'attitude de certaines équipes qui n'étaient pas favorables à la suppression des oreillettes. Interrogé sur l'antenne d'Eurosport, le manager de l'équipe Cofidis n'a pas mâché ses mots, tenant des propos très durs vis-à-vis de certains de ses confrères.

Que vous inspire le déroulement de cette étape?
Eric BOYER : J'essaie de rester calme, mais ce n'est pas facile. Vous voyez à qui nous avons affaire. Vous voyez la mentalité de ces gens là. On mène un combat pour que les coureurs soient uniquement sur le terrain sportif, mais certains dirigeants d'équipes ne sont pas sur ce terrain là, eux. Ce sont des individus peu fréquentables. C'est désolant, car pour la plupart d'entre eux, ils ont été coureurs cyclistes. Ils ont transpiré avec un maillot sur le dos. Ils oublient qui ils ont été. Il faut toujours se souvenir ce qu'on a été, d'où on vient, ce qu'on a fait et pourquoi on l'a fait. Aujourd'hui, c'est la démonstration par l'absurde que ce sport est gangréné par cinq ou six voyous. Pas plus. Il faut s'en débarrasser.
Vous parlez de cinq ou six voyous, mais il y a près d'une quinzaine d'équipe qui a signé la pétition initiée par Johan Bruyneel...
E.B. : Il y a une partie des équipes qui suivent, parce qu'ils pensent que ces gens-là sont les plus forts. Il y a une autre partie qui lutte. Je fais partie de cette catégorie. Je lutte pour le bon sens.
Certaines équipes estiment avoir été informées trop tardivement de la décision de supprimer les oreillettes lors des deux étapes du Tour. Que répondez-vous à ça?
E.B. : Nous avons été informés le 19 juin dernier que cette étape se déroulerait sans oreillette. L'UCI, lors de son comité directeur tenu à cette date, a autorisé les organisateurs à les supprimer sur deux étapes. Il suffit de relire la presse du 19 juin. On ne va pas leur envoyer un Bristol à chaque fois ! C'est un mensonge de dire que nous n'étions pas prévenus. Mais ces personnes ne sont plus à un mensonge près. Ce n'est pas le premier, ce n'est le dernier. Moi-même, j'avais fait cette proposition l'an dernier alors que j'étais président de l'AIGCP. Nous avions évoqué cette idée. Alors, venir dire que cette décision a été prise sans concertation, je le répète, c'est un mensonge.
Manifestement, les coureurs ont suivi l'avis de leurs patrons d'équipes. Etes-vous surpris?
E.B. : Une grande partie des coureurs est terrorisé par les dirigeants. Ils estiment ne pas avoir le choix. Ils pensent qu'ils ne peuvent pas faire autrement. C'est dommage. Je regrette sincèrement qu'il n'y ait plus de Bernard Hinault dans le vélo.
C'est-à-dire?
E.B. : C'était un symbole. Il était porteur d'un héritage qu'il tenait de Merckx, d'Anquetil, de Coppi. L'héritier d'un sport pratiqué par des coureurs cyclistes qui ne s'occupaient que de sport, qui n'attendaient pas d'ordre venant d'un véhicule. A l'époque, les décisions étaient prises main dans la main entre le coureur et le directeur sportif, car à cette époque, tous étaient sur le terrain sportif, et uniquement sportif. Ils assumaient leurs propres décisions. C'est ce que j'essaie d'inculquer à mes coureurs. Je suis convaincu qu'Hinault, et d'autres, auraient eu la force d'envoyer balader ses dirigeants.
Comment résumeriez-vous la journée d'aujourd'hui?
E.B. : Je n'ai pas de mot pour qualifier ça. C'est lamentable. C'est antisportif. Je suis malheureux. Aujourd'hui, ce n'est pas beau, ce n'est pas bien. C'est malsain. C'est le 14 juillet, mais ce n'est pas un jour heureux.
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