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"C'est fabuleux"

Eurosport
ParEurosport

Publié 30/07/2009 à 15:45 GMT+2

Le manager des Bbox Bouygues Telecom, Jean-René Bernaudeau est un homme heureux. Sa formation a récolté deux victoires d'étape sur le Tour de France et a démontré un état d'esprit très offensif. Retour sur la dernière Grande Boucle avec le patron de la formation vendéenne.

JEAN-RENE BERNAUDEAU, l'an dernier, vous aviez évoqué votre frustration après le Tour de France. Aujourd'hui, quel bilan tirez-vous de cette Grande Boucle 2009 ?
J-R.B : On est à l'opposé et il y a beaucoup de raisons. D'abord, nous terminons ce Tour à neuf. Les deux victoires, c'est fabuleux. On avait annoncé notre objectif, on l'a atteint. On est même allé au-delà de nos espérances. J'ai juste une petite frustration : j'aurais aimé que Laurent Lefèvre décroche une victoire. Il gagne à être connu. C'est le seul petit aspect négatif, mon seul regret. C'est vraiment un type bien, sa victoire aurait vraiment été la crise sur le gâteau.
Qu'est-ce qui vous a rendu le plus fier sur cette Grande Boucle ?
J-R.B. : On n'a montré que le cyclisme français, qui était tant décrié, n'avait rien à envier aux autres. Nous avions fixé des objectifs réalisables et nous avons été présents là où les observateurs nous attendaient. C'est-à-dire ni dans les sprints ni dans les chronos mais dans les coups. Didier Rous et Dominique Arnould ont travaillé en parfaite harmonie. Didier a une légitimité, une crédibilité, une autorité mais il met aussi beaucoup d'amour. Moi, je suis plutôt un affectif, lui peut être très dur. Il a une rigueur que je n'ai peut-être pas.
Qu'avez-vous pensé du premier grand tour de Pierre Rolland ?
J-R.B. : Je ne devrais peut-être pas le dire mais c'est une bonne chose ce qu'il lui arrive. Il va comprendre ce qu'est le vélo. Il y a une telle attente autour de lui. Pierre m'a montré qu'il avait une bonne santé car il n'a pas bénéficié d'une échappée et il a connu de nombreux éléments contre lui : des bordures ou encore le contre-la-montre par équipe qui fut catastrophique. Dans ma tête, il est quinzième. Il faut qu'il digère ce Tour. Didier Rous connaît toutes ses lacunes. Lorsqu'il est arrivé chez nous, il était une page blanche avec une énorme attente autour de sa personne. Une attente néfaste. S'il s'était retrouvé dans le top 10 au cours de la première semaine, on aurait eu droit à une vraie catastrophe. Un grand journaliste m'a affirmé que sa 22e place au général était la meilleure chose qui pouvait lui arriver. Pierre vit dans un pays passionné de vélo et qui attend le futur Virenque. Il nous a choisi pour deux ans et je peux affirmer que, l'an prochain, ce sera la jackpot. S'il écoute Didier, qu'il court devant, qu'il tourne plus les jambes, il ira très haut.
L'équipe Bbox Bouygues Telecom a surtout décroché deux beaux succès grâce à ses deux tauliers, Pierrick Fédrigo et Thomas Voeckler.
J-R.B. : C'est important. Thomas est un coureur accompli. Il n'est plus le jeune maillot jaune. Il a mûri. Thomas aime profondément notre équipe, il aimerait qu'elle grandisse avec lui et il est dans ses bonnes années. On le consulte, c'est plus qu'un coureur. Il a passé toutes les filières depuis le sport-études Vendée U. C'est un bel emblème de toute la structure. Pierrick, c'est un énorme talent. Mais Didier en parle mieux que moi.
Et Yukiya Arashiro a prouvé qu'il n'était pas qu'un coup marketing.
J-R.B. : Il fait 5e dès la deuxième étape puis il chute lourdement à Barcelone. Hubert Long et tout le staff se sont montrés sereins et professionnels durant les trois semaines. J'étais très inquiet car j'avais envie d'amener Yukiya à Paris. Il y a tout un pays qui le suit. Au-delà de Yukiya, nous avions quatre coureurs qui découvraient le Tour. Il ne pouvait pas être acteur dès la première année.
La Grande Boucle est le lieu de multiples tractations. Certains Bbox Bouygues Telecom sont très convoités. Qu'en est-il exactement ?
J-R.B. : On avance sur beaucoup de dossiers et on annoncera très vite l'arrivée d'un très bon coureur. On veut faire un bon début de saison avec nos coureurs de classiques pour soulager ceux qui s'alignent sur les grands tours. On veut briller sur les grandes classiques : le Tour des Flandres, Paris-Roubaix. Pour le reste, Fédrigo à la Saxo Bank, c'est une bêtise. Il est lié à nous pour un an encore.
De façon plus générale, comment jugez-vous de ce Tour 2009 ?
J-R.B. : J'ai aimé les grimaces de Contador. Il était le meilleur mais il a souffert. J'ai vu également un peloton qui n'a pas systématiquement avalé les échappés. A l'image de Pierrick ou Thomas. Le paquet n'a pas ressemblé cette année à un rouleau compresseur mécanique qui gobe les fuyards. Je retiens aussi Cavendish qui est un grand coureur. J'ai bien aimé l'attitude des coureurs français. Le Mèvel est un type charmant. En terminant 10e, il démontre que c'est possible. Sa performance peut décomplexer certains coureurs français. Il y a cru donc il l'a fait. Ça peut servir de déclencheur pour certains.
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