Leipheimer reste à quai

Le Tour de France est fini pour Levi Leipheimer. L'Américain, victime d'une chute dans le final de la 12e étape jeudi, peu avant l'arrivée à Vittel, a le poignet cassé. Il ne peut donc poursuivre cette Grande Boucle 2009. "Mon poignet est cassé, je ne peux pas décrire à quel point je suis déçu", a-t-il confié sur sa messagerie Twitter. Leipheimer occupait la quatrième place du classement général, à 39 secondes seulement du maillot jaune, Rinaldo Nocentini, soit à 33 secondes de son équipier Alberto Contador.

Jeudi soir, il semblait pourtant confiant quant à ses chances de continuer le Tour. "J'ai mal au poignet, je ne vais pas être très à l'aise demain (NDLR: vendredi)", avait déclaré après l'arrivée Leipheimer, qui faisait alors contre mauvaise fortune bon coeur: "Mais, c'est étonnant, je vais bien, c'aurait pu être bien pire." "A deux kilomètres de l'arrivée, mon pneu a glissé et je n'ai pas pu empêcher mon vélo de partir en dérapage. J'ai heurté le bord du trottoir". Dans la soirée, il avait posté un nouveau message sur Twitter qui laissait entendre que son poignet n'était pas cassé et qu'il avait donc évité la catastrophe. Au réveil, le ton avait brusquement changé.

Philip Maertens, l'attaché de presse d'Astana, est venu confirmer la mauvaise nouvelle ce matin. "Hier soir, a-t-il expliqué, ça allait encore, mais ce matin, la douleur était vraiment trop fort. Nous avons donc décidé de l'amener à l'hôpital de Vittel, où des radios ont révélé une fracture du scaphoïde. Il est toujours à l'hôpital. J'imagine que Levi voudra rentrer chez lui le plus vite possible, mais nous n'avons pas encore organisé de vol." Troisième du Tour de France en 2007, année de la victoire de Contador, Leipheimer semblait en excellente condition depuis le départ de Monaco. Derrière Contador et Lance Armstrong, mais devant Andreas Klöden, il faisait office de troisième leader potentiel chez Astana.

Son abandon prive la formation kazakhe d'un atout important, mais la situation se retrouve légèrement clarifiée par la même occasion. Klöden, en effet, ne semble pas en mesure sur la durée de revendiquer les mêmes prétentions que Contador et Armstrong. "Tôt ou tard, il faudra sans doute qu'Andreas se sacrifie", avait confié voilà quelques jours Alain Gallopin, le directeur sportif, sous-entendant que seuls Contador, Armstrong et Leipheimer pourraient jouer leur carte dans les Alpes. Au moins au début, avant que la situation ne se décante pour de bon.

Johan Bruyneel, manager de l'équipe Astana, a estimé que l'abandon de Levi Leipheimer "changeait beaucoup de choses" pour sa formation. "C'est décevant pour lui et pour nous. Il était très bien placé et il faisait partie des gars qui pouvaient gagner le Tour", a confié à nos confrères de Cyclingnews le manager belge. D'un point de vue stratégie, Bruyneel juge que la situation est plus pour Astana complexe sans Leipheimer. " Nous avions plusieurs options et nous avons perdu une de ces options. Tactiquement, nous sommes incontestablement affaiblis et je pense que cela va inciter les autres équipes à attaquer, dès aujourd'hui", estime-t-il.