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Voeckler, quel bonheur !

Eurosport
ParEurosport

Publié 08/07/2009 à 17:00 GMT+2

Magnifique Thomas Voeckler ! Présent dans l'échappée du jour, le Français s'est imposé de façon magistrale à Perpignan pour signer sa première victoire dans un grand tour. Il offre un bien beau cadeau à Jean-René Bernaudeau, le manager de Bbox Bouygues Telecom, dont c'était l'anniversaire mercredi.

Il faut toujours y croire. Même quand tout indique que la tentative est vouée à l'échec. Telle pourrait être la devise du baroudeur. Mercredi, sur une étape promise aux sprinters, Thomas Voeckler n'avait a priori rien à gagner en se glissant dans l'échappée du jour. Pour être tout à fait honnête, en cours d'étape, il y avait de quoi s'interroger, et même pester contre l'Alsacien. Pourquoi diable était-il allé dans cette galère? Pourquoi s'user quatre heures durant à l'avant de la course, alors que le sprint massif semblait inéluctable? Il y avait tant d'autres terrains plus favorables au profil de l'ancien champion de France. Mais Voeckler y a cru, malgré tout. Et en allant chercher cette magnifique victoire à Perpignan, il nous a tous donné une leçon.
Avant le départ du Tour de France, Thomas avait confié que son profil de puncheur n'était qu'un profil par défaut. Celui qu'on colle à tous ceux qui, comme lui, ne sont ni sprinters ni rouleurs et pas davantage grimpeurs. Comme une catégorie un peu batârde, un peu fourre-tout. Mais dans ce style là, Voeckler n'a pas beaucoup d'équivalent dans le peloton. Il a des jambes. Il a aussi de la tête. Il lui fallait les deux pour s'imposer à Perpignan. Autour de lui, dans l'échappée, le danger rôdait en effet de toutes parts. Mikhail Ignatiev, le Russe, semblait bien costaud. L'équipe Française des Jeux avait l'avantage de disposer de deux hommes devant, Anthony Geslin et surtout Yauheni Hutarovich, le Biélorusse, de loin le plus rapide du lot. Autant dire que Voeckler n'avait aucune chance de l'emporter au sprint. Il lui fallait partir. Au bon moment.
La galère de Gesink
C'est juste après la banderole des cinq derniers kilomètres que l'ex maillot jaune a choisi de porter l'estocade. Dès lors, les dés étaient jetés. Il fallait tenir. Sans réfléchir. Le Néerlandais Andreas Timmer (Skil-Shimano) a failli gâcher la fête, revenant à cinq secondes à peine avant la flamme rouge. Puis il a lâché prise. Voeckler venait de gagner son duel à distance. Le plus dur était fait. Sur la ligne, "Ti-Blanc" a réussi à préserver sept petites secondes sur le peloton. Rien n'est donc jamais écrit en cyclisme. La vérité d'un jour n'est pas celle du lendemain. Mardi, les Bbox avaient galéré lors du contre-la-montre par équipes. Une journée à oublier. 24 heures plus tard, c'est le bonheur total pour la formation vendéenne, dont c'est la deuxième victoire sur le Tour de France, trois ans après le succès de Pierrick Fédrigo à Gap. Une joie d'autant plus intense que Jean-René Bernaudeau fêtait ce mercredi son 53e anniversaire.
C'était donc le jour des Bouygues. Pas celui des Columbia. Pourtant, à 30 kilomètres de l'arrivée, quand l'échappée ne comptait plus que 40 secondes d'avance, l'affaire semblait pliée. Mark Cavendish songeait peut-être déjà à sa troisième victoire en autant d'étapes en ligne. Puis le scénario si bien huilé s'est grippé. Le train jaune et blanc a eu beau se mettre en route, l'écart est remonté au-delà de la minute, pour s'y maintenir jusqu'aux derniers kilomètres. Sans doute y avait-il de la part de la formation américaine un peu de fatigue après un début de Tour bien rempli. Peut-être aussi attendait-elle un peu de soutien de la part des autres équipes de sprinters, qui ont un peu tendance à se reposer sur la bande à Bob Stapleton. Après tout, Cavendish a déjà réussi son Tour, lui. Tout le monde ne peut en dire autant.
Celui des Rabobank est en train de virer au cauchemar. Denis Menchov a failli perdre gros encore mercredi. Le vent étant encore de la partie, les Saxo Bank et les Astana ont tenté un coup de force dans les 50 derniers kilomètres. Le peloton n'a alors pas tardé à se scinder en plusieurs morceaux. Menchov fut le seul ténor à se retrouver piégé. Si le Russe a repris sa place, son cas inquiète. Et que dire de celui de son principal lieutenant, Robert Gesink. Victime d'une chute au pire moment, juste avant la brutale accélération du peloton, le grimpeur néerlandais n'a jamais pu rentrer. Il a rallié la ligne d'arrivée près de 10 minutes après Thomas Voeckler. La galère des uns, le bonheur des autres. Ainsi va la vie du Tour. La roue ne tourne pas si souvent dans le bon sens pour le cyclisme français. Trop peu pour bouder son plaisir aujourd'hui...
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