Prudhomme "surpris"

C'est le cas de figure que Christian Prudhomme ne souhaitait absolument pas voir. C'est celui devant lequel il se retrouve pourtant aujourd'hui. Lors de la présentation du parcours 2011, en octobre dernier, quelques jours après la révélation du contrôle positif au clenbutérol d'Alberto Contador sur le Tour 2010, le patron du Tour avait eu cette phrase: "tout ce que nous demandons, c'est que les choses aillent vite." Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il n'a pas été exaucé. 10 mois après la fin de l'édition 2010, sept mois après la présentation officielle de l'édition 2011, le cas Contador reste en suspens.

Le Tribunal arbitral du sport s'était pourtant engagé à rendre son verdict avant la fin du mois de juin. Mais l'annonce, jeudi, du report de l'audition d'Alberto Contador à une date ultérieure rend caduque ce calendrier. Il faut trois journées pour que le TAS puisse étudier correctement le dossier, dans la mesure où une vingtaine de personnes (Contador, mais aussi les avocats et une batterie d'experts) doivent tous être disponibles. Il parait donc hautement improbable que cette affaire puisse être jugée par l'instance avant le début du prochain Tour de France. Contador reste donc en liberté. Liberté conditionnelle, certes, mais liberté tout de même.

Mis devant le fait accompli, ASO a accusé le coup jeudi. Christian Prudhomme a fait part de sa "surprise". "On est surpris parce que le TAS avait annoncé à plusieurs reprises que la décision serait rendue avant le départ. Le calendrier était fixé avec une audience prévue entre le 6 et le 8 juin", a souligné le directeur du Tour à l'AFP. "On ne peut que répéter ce que l'on dit depuis l'automne: on espère une réponse avant le départ du Tour. On veut croire qu'une décision sera rendue avant le départ du Tour 2011", a ajouté Christian Prudhomme. Un vœu pieux, a priori.

S'il souhait s'aligner au départ, rien ne peut donc empêcher Alberto Contador de prendre le départ de la Grande Boucle en Vendée le 2 juillet prochain. Rappelons qu'il a été blanchi de toute accusation par la fédération espagnole. L'UCI et l'AMA ont fait appel de cette décision, mais jusqu'à preuve du contraire, le Madrilène est innocent pour l'instant. Il parait donc peu probable qu'ASO prenne le risque juridique de récuser Contador en le déclarant persona non grata au mois de juillet. Comme tout le monde, mais plus encore que d'autres en sa qualité de directeur du Tour, Christian Prudhomme est victime de ce dossier interminable. Lorsque commencera le Tour de France 2011, nous ne saurons toujours pas, de façon définitive, qui a remporté l'édition précédente. Incroyable mais pourtant vrai.