Fédrigo comme chez lui

Pierrick Fédrigo sait y faire sur le Tour. Surtout quand il arrive près des Pyrénées. Après sa première victoire à Gap, en 2006, le Marmandais a toujours gagné dans les villes pyrénéennes. Tarbes en 2009, puis à Pau un an plus tard. Lundi, c'est à nouveau à Pau que Fédrigo est allé s'imposer, au terme d'une nouvelle échappée victorieuse. Il a réglé au sprint son dernier compagnon de route Christian VandeVelde. Les deux hommes avaient faussé compagnie à Thomas Voeckler, Samuel Dumoulin, Dries Devenyns et Nicki Sorensen, qui composaient avec eux l'échappée du jour. Il ne restait donc plus à Fédrigo qu'à s'occuper du cas VandeVelde. Plus rapide et plein de maîtrise, il n'a eu aucun mal à dominer l'Américain.

Destinée sur le papier aux sprinters, cette étape a donc finalement souri aux baroudeurs. Pendant plus d'une heure, ça a d'ailleurs bataillé furieusement en tête du peloton pour obtenir un bon de sortie. Un premier groupe de cinq coureurs, avec notamment David Millar, est resté en tête durant une trentaine de kilomètres avec 15-20 secondes d'avance sur un peloton refusant d'abdiquer. La bagarre a été si acharnée que les Sky, par l'intermédiaire d'Edvald Boasson Hagen et Christian Knees, ont fini par manifester leur mécontentement et réclamer une trêve. Mais même le pouvoir des Sky a ses limites sur ce Tour et les contres ont continué à se multiplier, jusqu'à ce que le groupe Millar soit repris.

Beaucoup d'efforts pour rien, donc, alors que le coup suivant allait être le bon. Il faut aussi, parfois, un peu de chance pour prendre la bonne échappée. Le peloton, lui, a ensuite pris congé de la course. Même les équipes de sprinters ont choisi de faire l'impasse. Andre Greipel avait pourtant annoncé sa volonté de s'octroyer un quatrième succès, en ce 16 juillet, date de son trentième anniversaire. Il a dû y renoncer lorsque ses équipiers de la formation Lotto se sont définitivement relevés à un peu moins de cinquante kilomètres du terme. L'avance des six hommes de tête a alors pris des proportions importantes, dépassant les dix minutes.

Les chances de victoires françaises étaient dès lors importantes. Voeckler, Fédrigo et Dumoulin cumulaient à eux trois sept victoires d'étapes, contre une seule à Sorensen, Vandevelde et Devenyns. Le plus rapide au sprint, Dumoulin se savait marqué. Et quand Fédrigo a giclé habilement à moins de sept kilomètres du but, le puncheur-sprinter de poche de Cofids s'est retrouvé piégé. Seul VandeVelde a suivi, mais Fédrigo avait l'avantage sur lui. Il suffisait de le concrétiser. C'est la deuxième victoire pour l'équipe FDJ, après celle de Thibaut Pinot à Porrentruy. Les hommes de Marc Madiot ne perdent pas leur temps sur ce Tour...