Greipel enfonce le clou

Un dernier kilomètre de feu. Après 195 bornes, plates comme la main et à l'intérêt limité, cette cinquième étape s'est enflammée dans les rues de Saint-Quentin sur un faux-plat montant qui a scellé le deuxième succès consécutif d'André Greipel (Lotto Belisol). Les cuisses de feu de l'Allemand lui ont permis de nettement dominer sur la ligne Matthew Goss (Orica) et Juan Jose Haedo (Saxo Bank). Cette fois, Greipel n'a compté que sur lui-même et sur une équipe Lotto Belisol qui l'a ramené des bas fonds du peloton dans les deux derniers kilomètres. Fabian Cancellara continue, lui, sa promenade de santé en jaune et devient ce jeudi le premier non vainqueur du Tour à avoir porté le maillot jaune 27 jours en carrière.

Mark Cavendish (Sky), à terre mercredi, a certes évité la chute à 2 kilomètres du terme, contrairement à Peter Sagan (Liquigas) et Tyler Farrar (Garmin), mais il a dû s'avouer vaincu. Le Britannique a pu compter cette fois-ci sur un train Sky, Bradley Wiggins compris, entièrement dévoué à sa cause. Mais ça n'a pas suffi. Cavendish est tombé sur plus fort que lui et Greipel devient le deuxième coureur à s'imposer deux fois de suite sur le Tour de France depuis 2006. Avant ce jeudi, seul...Cavendish avait collectionné deux bouquets en deux jours.

Mais avant de s'expliquer entre hommes forts, les sprinters ont bien failli se faire piéger par les échappés du jour. Avec 15 secondes d'avance à deux kilomètres de la ligne, Jan Ghyselinck (Cofidis), parti sous la flamme rouge, Julien Simon (Saur Sojasun), Mathieu Ladagnous (FDJ) et surtout Pablo Urtasun (Euskaltel), en tête jusqu'à 200 mètres du but, y ont cru jusqu'au bout. L'Espagnol, poursuivi par Ladagnous, a été rejoint dans la dernière courbe par Goss et l'avant-garde du peloton, avant que Greipel s'impose en force.

Un final inattendu pour une étape qui dessinait un scénario écrit d'avance. Les quatre hommes de tête ont certes compté un avantage dépassant les cinq minutes mais le peloton mené par Lotto a contrôlé toute la journée l'écart. Si toutes les équipes de leader ont pointé le bout de leur nez à vingt kilomètres de l'arrivée pour protéger les cadors du classement général, le quatuor a parfaitement géré son effort. Ce n'est que le faux plat final qui a eu raison de leur audace. Un final cruel, en particulier pour Mathieu Ladagnous qui, en 2007, s'était fait reprendre à 400 mètres de la ligne à Compiègne. Malheureusement pour lui, l'histoire a bégayé à Saint-Quentin.