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Wiggins et le dopage

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ParEurosport

Mis à jour 14/07/2012 à 01:20 GMT+2

Bradley Wiggins a publié une tribune dans le Guardian vendredi pour vider son sac et expliquer les raisons pour lesquelles il est étranger au dopage.

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Crédit: Eurosport

Bradley Wiggins s'est livré à un véritable plaidoyer, vendredi dans les colonnes du quotidien anglais, le Guardian, expliquant dans une chronique fleuve pourquoi il ne s'est jamais dopé et pourquoi il ne se dopera jamais. Une sorte de cri du cœur. C'est sa réponse aux suspicieux et aux questions qui sont revenues sur le tapis depuis qu'il a endossé le maillot jaune le week-end dernier.  Insatisfait par  ce qu'il a eu le temps de dire (et surtout de ne pas dire) lors des diverses conférences de presse, il a choisi de s'exprimer plus longuement. "Je n'ai pas le sentiment d'avoir été en mesure d'apporter une réponse complète à ces questions", explique le leader du Tour de France en préambule.
S'il dit comprendre les interrogations, eu égard aux errements de son sport et de certaines de ses grandes figures dans un passé récent, Wiggins regrette qu'on ne prenne pas la peine de se souvenir de ses paroles et de ses actes. "Ces insinuations me mettent en colère parce que je pensais que les gens regarderaient mon histoire personnelle et les choses que j'ai pu dire, confie le Londonien. Comme lors de l'affaire Puerto, ou ce que j'ai dit de Floyd Landis et quand Cristian Moreni a été contrôlé positif en 2007. En rentrant à la maison, j'ai jeté la tenue Cofidis dans une poubelle de l'aéroport de Pau parce que je ne voulais plus être vu avec, ni courir à nouveau avec, parce que j'étais tellement malade de ce qui s'était passé." Trois mois plus tard, Wiggins quittait effectivement Cofidis pour rejoindre HighRoad. "Ce que j'ai dit et ce que je ressentais à l'époque est toujours vrai aujourd'hui", renchérit-il.
Victime du dopage
L'actuel maillot jaune n'accepte pas non plus qu'on puisse considérer qu'il sort de nulle part. Pêle-mêle, il rappelle sa victoire d'étape en montagne sur le Tour de l'Avenir en 2005 et évoque une progression continue. "Sur le Tour 2007, rappelle-t-il, je termine cinquième du contre-la-montre d'Albi, derrière Alexandr Vinokourov, Andrey Kashechkin, Cadel Evans et Andreas Klöden. Les deux premiers ont été contrôlés positifs, donc j'ai en réalité terminé troisième, après deux semaines de Tour, à une époque où je n'étais pas focalisé sur la course (..)J'avais déjà le moteur." Selon lui, son arrivée au sommet s'explique par la conjonction de deux éléments: sa propre implication, sans commune mesure depuis deux ou trois ans avec ce qu'elle a pu être par le passé, et le recul du dopage dans le peloton.
Mieux, pour lui, ces deux données sont étroitement liées. "J'accorde moins d'attention à ce qui se passe en dehors de ma bulle parce que je ne termine plus deuxième derrière des coureurs qui se dopent", estime-t-il. Wiggins juge avoir été victime du dopage: "C'était une ère différente et personnellement, je l'ai trouvée difficile. J'avais deux enfants dont je devais m'occuper, je devais trouver le moyen de vivre, négocier des contrats et des gens me battaient parce qu'ils se dopaient. Je n'avais pas peur de dire tout haut ce que je pensais de tout ça parce que ça affectait directement ma vie et la vie de ma famille." Aujourd'hui, le coureur Sky est convaincu que les choses ont changé. "Les contrôles ont commencé à mieux fonctionner, il y a eu le passeport sanguin, alors les chances de se faire prendre sont bien plus fortes, poursuit-il. En même temps que les choses se sont mises à évoluer, mes performances se sont améliorées et j'ai commencé à travailler beaucoup plus dur qu'avant."
"Ce que j'aime, c'est faire de mon mieux"
Puis, Wiggins avance les raisons fondamentales pour lesquelles il refuse le dopage. Il y aurait d'abord, d'après lui, une culture britannique différente. "La Grande-Bretagne est un pays où le dopage n'est pas moralement acceptable. Je me fous de ce que les gens disent, l'attitude envers le dopage est différente de celle qu'elle peut être en Italie ou en France, ou un coureur comme Richard Virenque peut se doper, se faire attraper, être banni, revenir et être un héros national." Wiggins l'assure, il ne prendrait, par ailleurs, jamais le risque de se doper. "Je pourrais tout perdre. La liste est longue. Ma réputation, mon niveau de vie, mon mariage, ma famille, ma maison. Tout ce que j'ai accompli. Mes titres olympiques, mes titres mondiaux. Je devrais amener mes enfants à l'école dans un village du Lancashire avec tout le monde me regardant, sachant que j'ai triché."
Mais au-delà de lui, il ne supporterait pas l'idée d'embarquer ceux qui lui sont proches dans sa propre faillite, rappelant que sa femme, son beau-père et beaucoup de ses amis sont impliqués dans le cyclisme. "Il ne s'agit pas que de moi, précise-t-il. Je ne voudrais pas vivre avec ça.  Se doper n'en vaut pas la peine. Ce n'est que du sport. Le sport ne compte pas autant que le reste de ma vie. Ce que j'aime, c'est faire de mon mieux et travailler dur. Je préfère m'arrêter demain plutôt que de me doper, je préfère encore courir le dimanche et travailler chez Tesco." Un plaidoyer convaincant? A chacun de se faire son idée.
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