Tour de France 2015 - Tejay van Garderen s'est incrusté dans le wagon des favoris, y restera-t-il ?

- Non."

Tejay van Garderen est du genre ambitieux et, à bientôt 27 ans, il estime que l'heure est venue pour lui de s'affirmer. Deux fois cinquième du Tour, l'Américain a fait ses gammes. Il se rêve désormais en vrai prétendant à la victoire finale plutôt qu'en faire-valoir du Britannique, membre pour l'instant le plus impressionnant d'un "quatuor fantastique" qui pourrait bien être devenu un Big 5.

Après tout, l'Américain a de solides références, particulièrement cette année. Il a parfaitement géré les neuf premiers jours de course. Et Chris Froome lui-même en fait un rival des plus sérieux :

À écouter Froome, toujours habile au moment de distiller ses messages auprès des journalistes, Van Garderen ferait presque figure de rival numéro 1, devant le trio Quintana-Contador-Nibali. Le Britannique s'est déjà frotté deux fois à l'Américain cette saison :

Van Garderen veut s'appuyer sur ces performances pour regarder ses rivaux droit dans les yeux. "Je ne dois pas être intimidé", expliquait-il dimanche après la victoire des BMC dans le contre-la-montre par équipes. Et l'Américain de se corriger immédiatement : "Je ne suis pas intimidé. Je ne m'estime pas en retrait : j'ai désormais toutes mes chances."

Impeccable depuis dix jours, Van Garderen aborde effectivement la montagne en position de force, avec toutefois les mêmes réserves sur ses performances que pour celles de Froome : les cadors du Tour n'ont toujours pas gravi un col dans cette édition 2015 et il faut encore tenir deux semaines à très haute intensité. Le leader de la BMC comme celui de la Sky devraient répondre présents mais leur place précise dans la hiérarchie de cette Grande Boucle reste à définir. Surtout, il est toujours possible d'opposer à Van Garderen le principal argument qui le place un cran en dessous des "4 Fantastiques" : il n'a jamais remporté un grand tour.

Du haut de ses sept triomphes sur trois semaines, Alberto Contador (Tinkoff - Saxo) le lui a rappelé : "Il a beaucoup de talent, il était déjà très fort en montagne sur le Dauphiné, mais il ne sait toujours pas ce que c'est que de gagner un grand tour." L'Américain pense pouvoir surmonter ce handicap et se projette sur les derniers rendez-vous alpins, à La Toussuire (19e étape) et l'Alpe d'Huez (20e), où le Tour se gagnera selon lui. Mais sera-t-il toujours dans le match d'ici là ?