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Bardet ne va pas se la jouer Guy Roux : oui, il peut gagner le Tour

Laurent Vergne

Mis à jour 14/07/2017 à 16:00 GMT+2

TOUR DE FRANCE – Passé près de la victoire à Chambéry, Romain Bardet a mis dans le mille jeudi à l'altiport de Peyragudes, où il a produit une énorme impression dans la rampe finale. Toujours troisième du général, mais à seulement 25 secondes du maillot jaune, le leader de l'équipe AG2R La Mondiale doit maintenant tout faire pour forcer son destin.

Romain Bardet

Crédit: Getty Images

Celle-là, Romain Bardet la voulait. Vraiment. Pour lui, Peyragudes, c'était d'abord le moyen d'évacuer Chambéry. Dimanche, on avait quitté le leader d'AG2R sur un sentiment de frustration. Pour deux malheureux kilomètres, son offensive dans la descente du Mont du Chat n'avait débouché sur aucun bénéfice. "Chambéry, a-t-il avoué jeudi après sa tonitruante victoire pyrénéenne, c'était grosse déception. J'y ai cru, à la victoire d'étape et au maillot jaune. Ça a été un peu dur à avaler, j'ai ruminé ça pendant toute la journée de repos. Je savais qu'il faudrait mettre au fond la prochaine fois."
La prochaine fois, c'était donc ce jeudi, dans le premier des deux combats proposés par les Pyrénées. Resté sagement dans le sillage des Sky pendant toute l'étape, comme tous les autres rivaux de Chris Froome, Bardet a surgi dans la rampe finale de l'altiport de Peyragudes. Un terrible mur avec des passages à 20%, qui ont affiché sa force, et la faiblesse de Froome. Mais il avait bien préparé son coup : "J'étais ici en reconnaissance avec mes parents au mois de mai et c'est vrai que j'avais remarqué que c'était une ascension qui pouvait me convenir. Je suis même le premier coureur à l'avoir gravi, le jour où ça a été goudronné."
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L'arrivée de la 12e étape : Bardet a été monumental dans le mur final

C'est un poids en moins
A chaud, le natif de Brioude est d'abord ravi d'en avoir claqué une. Le garçon gagne peu, mais il gagne bien. "C'est ma première victoire de l'année, a-t-il rappelé. C'est un poids en moins. En 2016 non plus, je n'avais pas gagné avant le Tour, et je n'avais pas gagné non plus après d'ailleurs. Mais le Tour, c'est mon grand objectif et ça fait quand même trois ans de suite que je gagne une belle étape, je suis content." Clairement, Bardet a couru pour l'étape mercredi, plus que pour le général. Mais de fait, il est gagnant sur les deux fronts. Bonifications comprises, il a repris huit secondes à Fabio Aru, le nouveau maillot jaune, et 32 à Froome. Au général, il se retrouve à 25 secondes de l'Italien et à seulement 19 du Britannique.
Les deux dernières étapes de montagne l'ont prouvé, Romain Bardet est fort. Très fort. "Aujourd'hui, il était même le plus fort du Tour dans cette arrivée très difficile", juge Julien Jurdie. Le directeur sportif d'AG2R La Mondial a été impressionné par son leader. "J'ai senti qu'il avait beaucoup d'énergie dans le final, il en avait dans le ventre, a-t-il ajouté. Personne n'a pu prendre la roue de Romain, ça veut dire beaucoup de choses, c'est de bon augure pour la suite."
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Romain Bardet savoure sa victoire à Peyragudes

Crédit: Getty Images

Jurdie : "Il faut croire en nos rêves"

Après Chambéry, où il avait démontré sa capacité d'initiative, après Peyragudes, où sa force a sauté aux yeux, le Français ne peut plus se cacher. Son ambition doit être de tout faire pour gagner ce Tour de France. "On ne va pas se cacher, tranche Julien Jurdie. On ne va pas faire notre Guy Roux à dire qu'on joue le maintien. Forcément, on a des ambitions très élevées sur ce Tour et on pense au maillot jaune." Comment pourrait-il en être autrement quand, à neuf jours de l'arrivée, on pointe à moins de 30 secondes du maillot jaune ? Julien Jurdie, encore : "Comme je le dis à mes coureurs depuis le départ, il faut croire en nos rêves."
Romain Bardet, lui, n'est pas exactement un rêveur. Avoir plus les pieds sur terre que ce garçon, c'est compliqué. Mais cela n'empêche pas l'ambition, toujours teintée de prudence. "Il reste quand même beaucoup de chemin jusqu'à Paris", rappelle le vainqueur du jour. "Attention, prévient aussi Jurdie, le Tour, c'est une grosse machine. On remet les compteurs à zéro tous les jours. Pour que ce soit possible (NDLR : d'aller chercher le maillot jaune), il faudra un Romain à 100% tous les jours et une grosse équipe autour de lui. Le Tour n'a aucune pitié." Pas de risque que Bardet l'oublie.

Appétit aiguisé

Mais on le sent gourmand. Un appétit encore aiguisé mercredi, non seulement par sa victoire mais aussi par le fait qu'au fond, personne ne lui est supérieur sur ce Tour. Pas même Froome, prenable comme il l'a rarement été depuis le début de son règne. Bardet se plait bien, là, en embuscade. "Ça devient très intéressant car il y a quatre coureurs qui se tiennent vraiment de près, savoure-t-il. Il n'y aura pas de place pour tout le monde."
Il est prêt à tout faire pour prendre la sienne. Peut-être même dès vendredi. "Demain (NDLR : vendredi), il peut y avoir des écarts, prévient Bardet. Ça va être une course folle, débridée. J'espère mettre à profit la reconnaissance que j'ai faite au printemps. Je m'attends vraiment à une grosse bataille, ça risque d'être encore plus dur." Ce qui ne serait pas forcément une mauvaise nouvelle pour lui...
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Romain Bardet vainqueur de la 12e étape à Peyragudes devant Rigoberto Uran et Fabio Aru

Crédit: Getty Images

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