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Fleuret mouché

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 11/11/2010 à 17:45 GMT+1

Le fleuret est la seule arme à ne pas avoir obtenu la moindre médaille aux Championnats du monde disputés cette semaine à Paris. Un rude constat d'échec pour cette arme jadis majeure de l'escrime française. A deux ans des Jeux de Londres, une remise en cause s'impose.

2010 Mondiaux Fleuret Erwann Le Pechoux

Crédit: AFP

Le fleuret français s'avançant sous la nef du Grand Palais avec quelques craintes. Quelques espoirs, aussi. Ceux d'une résurrection, favorisée par la capacité de ses champions et championnes à se transcender devant le public parisien. Mais la réalité du haut niveau est sans appel. La loi du plus fort s'impose aux plus faibles. Force est de constater qu'aujourd'hui, dans le concert international du fleuret, la France n'a plus les moyens d'imposer sa loi. Les Mondiaux de Paris sont venus le rappeler de façon cinglante.
C'est clairement une période de vaches maigres pour le fleuret. Loin des fastes de l'épée (trois médailles en individuel dont une en or et ce avant même les deux épreuves par équipes), l'arme de base de l'escrime n'a même pas réussi à sauver les meubles comme le sabre, qui a récolté du bronze grâce aux filles, par équipes. La thèse de l'accident ne tient pas. En comptant les Jeux de Pékin et les Mondiaux d'Antalya l'an dernier, c'est la troisième année consécutive que les fleurettistes font chou blanc. Alors, le fleuret serait-il devenu le maillon faible de l'équipe de France? Les résultats tendent à la démontrer.
"On réfléchit beaucoup"
Ne pas voir les Français sur le podium dans cette arme ne constitue pas en soi une déception. Il y a là une forme de logique. Hommes et femmes confondus, le meilleur classement d'un Tricolore au niveau mondial est 8e, Corinne Maitrejean. Cette dernière a tenu son rang en individuel, puisqu'elle s'est inclinée en quarts de finale face à la numéro un mondiale. Globalement, les filles sont en progrès. Astrid Guyart et Virginie Ujlaky sont également dans le Top 15 mondial. Le groupe est compétitif. Mais il doit encore progresser. Par équipes, les filles avaient sans aucun doute le niveau pour monter sur le podium. Mais en affrontant l'ogre italien dès les quarts de finale, la mission était impossible. "On a un an pour grimper dans le classement mondial par équipes pour ne pas affronter l'Italie trop tôt dans les grandes compétitions, note Franck Boidin, l'entraîneur national. On peut y arriver parce qu'à part l'Italie, on a déjà battu tout le monde ces derniers temps." Les filles sont sur la bonne voie.
Le mal est peut-être plus profond chez les hommes. Depuis le déclin de Brice Guyart, il manque clairement un leader, statut qu'Erwann Le Péchoux a décidément beaucoup de mal à assumer. Mais c'est toute l'équipe qui a sombré, à l'exception de Victor Sintès, quart de finaliste dans le tournoi individuel après avoir notamment réussi l'exploit de battre l'Italien Andrea Baldini, champion du monde en titre. Mais collectivement, le mal est profond. Pas de véritable chef de meute, as de densité au plus haut niveau. Stéphane Marcellin, l'alter ego de Boidin chez les homes, ne se voile pas la face. "Ce n’est pas un bon bilan parce qu’il n’y a pas de médaille, concède-t-il. Mais au vu des statistiques, c’est normal, on a commencé ce championnat à la 6e place et on reste à cette position. En individuel, avec le beau parcours de Victor Sintès, nous avons eu un espoir, mais au haut niveau on n’est pas là pour un beau parcours, on est là pour faire des médailles."
A moins de deux ans des Jeux Olympiques de Londres, où le fleuret sera au programme chez les hommes comme chez les femmes, le temps presse pour remettre tout le monde d'aplomb. "Maintenant, il faut qu’en Coupe du monde on arrive à faire des podiums pour nous ouvrir le tableau, estime Le Péchoux. Mais bon, il faut être honnête, vu nos résultats depuis 2 ans, nous sommes à notre place. On ne sera peut-être pas tous les 4 aux Jeux Olympiques." Perspective peu réjouissante, mais finalement très réaliste. "Le staff technique, mon adjoint et moi-même, on réfléchit beaucoup", assure Stéphane Marcellin. "Maintenant, ajoute-t-il, il faut que les athlètes se posent également les bonnes questions. Il faut réfléchir sur l’approche du haut-niveau et la gestion de la pression."
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