Bundesliga 2012-2013 : "le suspense manque", écrit Polo après le titre du Bayern Munich

Le FC Bayern est donc le champion le plus rapide de l’histoire de la Bundesliga. Tirons donc un énorme coup de chapeau à ce club, tout en n’oubliant pas que la lutte continue à tous les étages… Ecrivons-le franchement. Heynckes nous a surpris avec sa composition de départ contre l’Eintracht Francfort de Veh, affaibli par certaines absences. On s’attendait bien sûr à un véritable turnover. Que Lahm, Alaba, Müller ou Robben, voire Schweinsteiger se retrouvent du côté des remplaçants pour faire place à ce qui est, aujourd’hui, l’une des raisons du formidable succès bavarois : le banc.

Le coach l’avait d’ailleurs rappelé après la glorieuse victoire du weekend dernier contre le Hamburger SV (9-2) : “J’ai sept joueurs offensifs de classe mondiale mais il n’y en aura que quatre sur le terrain“. Les malheurs de Kroos sont donc déjà de l’histoire ancienne. Et Robben apparait comme le grand bénéficiaire de la semaine passée.

Mais prenons ce titre pour ce qu’il est vraiment : extraordinaire ! Donc par définition pas ordinaire, pas usuel. Car un championnat, s’il a besoin de locomotives, a surtout besoin de densité. L’histoire du football allemand gardera parmi les records, ce titre de tous les superlatifs. Mais honnêtement, une telle domination n’est pas une bonne chose. La quinquagénaire Bundesliga a délivré un 23e titre à l’ogre munichois. Preuve d’une supériorité sans partage. Certes. Mais je rappelle aussi que ce championnat donne son vainqueur une saison sur deux lors de la dernière journée. Le suspense n’a pas eu lieu cet exercice, comme l’année dernière d'ailleurs. Cela manque. La course aux records est néfaste sur le long terme et s’il faut fêter dignement ce nouveau trophée décerné dès la 28e journée (ce qui ne fut pas le cas à cause de la rencontre à venir de mercredi contre la Juventus Turin), il doit rester, je le répète, unique par sa rapidité.

Analysons les autres temps fosts de cette 28e journée.

On avait presque oublié le club de la Ruhr, décevant contre Galatasaray en Ligue des champions et en proie à une crise profonde. La victoire contre le Werder Brême (2-0), la cinquième en six journées de championnat au passage, permet à Schalke 04 de revenir à 4 unités d’un Bayer Leverkusen qui laisse encore des points en route. A noter que la prochaine journée verra un alléchant Schalke-Leverkusen. Décisif pour le podium ? Une déception cependant, celle de l’ancien lyonnais Bastos, deux fois remplacé, cette fois-ci dès la mi-temps, par son compatriote Raffael (photo) alors que le score est vierge. On connait la suite : un but et une passe décisive contre Hoffenheim et une passe contre le Werder pour le joueur entrant. Attention danger.

La nette victoire 3-0 contre un adversaire direct, le Fortuna Düsseldorf, permet à Hoffenheim, club du mécène Dietmar Hopp, de respirer et d’envisager d’aller chercher la place de barragiste. La première pour le nouveau coach, Markus Gisdol, est donc une franche réussite malgré la perte sur blessure du portier Gomes. D’autant plus que certaines phases de jeu sont intéressantes et à méditer. Il reste à confirmer ce résultat avec un calendrier pourtant très délicat d’ici la fin de la saison. L’espoir fait vivre.

Klopp a dit la vérité ! Alors qu’il annonçait qu’il n’allait “pas changer huit joueurs“, on a eu droit seulement à sept nouvelles têtes par rapport à l’équipe qui disputa la Ligue des champions au stade de La Rosaleda. Dortmund et son onze titulaire vraiment B se sont faits peur à domicile contre le FC Augsburg. Désireux de reposer les cadres en vue de son quart de finale contre Malaga de ce mardi, le BVB s’est retrouvé mené à la mi-temps. Un résultat au bout de 45 minutes qui aurait pu fausser le championnat lorsque l’on regarde, en bas de page, et la lutte pour l’Abstiegskampf.

Heureusement, Klopp envoie l’artillerie et Götze et Lewandowski rentrent avant l’heure de jeu. L’international polonais en profite pour scorer de nouveau. Il marque ainsi un but au minimum lors de ses dix derniers matches sur le terrain en Bundesliga. Le record du grand Gerd Müller est de 16 rencontres (pour 21 Tore) à la suite. Il reste du chemin mais la série est belle et il rejoint Klaus Allofs version 1984 alors au FC Cologne. Une belle référence !

C’est la phrase du jour. L’anecdote mérite d’être racontée. Interrogé par la chaine Sky, le directeur sportif du FC Bayern, Matthias Sammer, alors joueur du Borussia Dortmund, prévient : “La Juve venait juste de gagner le titre national en 1997 et puis les joueurs ont fait la fête. Sinon nous n’aurions jamais pu gagner la Ligue des champions contre eux“. L’hommage est appuyé pour la alte Dame avant le match retour de mercredi. On comprendra, dans ces conditions, le strict minimum décrété par le FC Bayern pour le compte des festivités liées au Meisterschale. Un homme averti en vaut deux.