Italie - Brésil (2-4) : Fred, l'autre arme fatale de la Seleçao avec Neymar

Si Fred avait besoin d’un déclic dans cette Coupe des Confédérations, il est arrivé samedi. Moins exposé que Neymar, dont tout le monde parle depuis le début de la compétition, l’ancien Lyonnais a retrouvé le chemin des filets et s’est même offert un doublé pour vaincre l’Italie en clôture du premier tour (4-2). Il n’avait plus marqué avec le Brésil depuis trois matches. Une éternité à l’échelle d’un attaquant qui, avant d’affronter la France en amical le 9 juin dernier, restait sur cinq buts en autant de rencontres avec la sélection auriverde. Certainement l’un des Brésiliens les moins talentueux de l’équipe-type concocté par Luiz Felipe Scolari depuis sa prise de fonction comme sélectionneur en novembre 2012, le natif de Teofilo Otoni (29 ans) possède des qualités de finisseur hors norme.

Fred l’a encore prouvé devant une Nazionale sans défense (huit buts encaissés en trois matches depuis le début de la compétition). Sur la pelouse de Salvador, il a étalé toute sa palette d’attaquant. Il a d’abord fait parler sa puissance sur son premier but. Bien servi par Marcelo, il a résisté au retour de Giorgio Chiellini avant de fusiller Gianluigi Buffon à bout portant (66e). L’avant-centre de Fluminense a ensuite fait parler son opportunisme sur sa deuxième réalisation, où il a profité d’un ballon cafouillé par Buffon sur une frappe de Marcelo pour assurer le succès brésilien (89e). Au-delà de son apport au tableau d’affichage, il a pesé sur la défense, notamment par son jeu de tête. Il a remporté 100% de ses duels aériens, étant à l’origine de l’ouverture du score de Dante sur l’un d’eux, sa tentative repoussée par Buffon ayant atterri dans les pieds du défenseur du Bayern Munich.

Le Mondial 2014, le tournoi de sa vie

Avec 37 ballons touchés et 95% de passes réussies, Fred (26 sélections, 11 buts) a confirmé samedi son apport indéniable à la Seleçao, où il s’impose plus que jamais comme l’option prioritaire en attaque. Sans grande concurrence pour occuper la pointe du dispositif brésilien, entre la méforme de Pato et Robinho, les pépins physiques de Leandro Damiao ou les limites de Jô, il justifie la confiance aveugle que lui accorde Scolari. "J'ai dit à Fred qu'il jouerait jusqu'au bout, sauf s'il perdait une jambe, parce que je crois dans les joueurs que je fais jouer, a lâché le sélectionneur brésilien après la victoire sur l’Italie. Ses deux buts sont importants pour lui et pour moi." Fred se montre ainsi digne du numéro 9 qu’il arbore dans le dos, propriété avant lui de Ronaldo ou Garrincha. Un héritage qui ne lui fait pas peur.

"Il y a une grande pression, c’est sûr, avec tous ces joueurs qui l’ont déjà porté et ont conquis des titres, avait-il reconnu en conférence de presse le 1er juin. Mais c’est une bonne pression, agréable, qui motive. C’est un défi merveilleux que tout joueur aimerait affronter. Pour moi, c’est normal. J’ai toujours essayé de marquer des buts, c’est mon travail. Et ça me plaît beaucoup." Meilleur buteur du championnat brésilien en 2012 sous les couleurs de Fluminense, avec 20 réalisations, Fred continue de marquer des points et les esprits, à un an de la Coupe du monde au pays. A ce rythme, il est difficile de ne pas l’imaginer titulaire pour la compétition la plus importante de sa carrière, après s’être contenté d’un second rôle lors du Mondial 2006 ou de la Copa America 2011. Sa chance arrive et Fred l’a bien compris. Il fera tout pour ne pas la laisser passer.