L’Argentine aurait tort de s’y voir déjà, le Paraguay est plus qu’un faire valoir

Le Brésil est éliminé et ce ne sont pas les Argentins qui vont pleurer. Ils auraient tort en revanche de crier victoire trop tôt. Alors que tout le monde bavait déjà devant une possible demi-finale entre l’Argentine et le Brésil, le Paraguay en a décidé autrement en éliminant la Seleçao en quart de finale (1-1, 4-3 aux t.a.b.). Un résultat qui pourrait ouvrir les portes à un troisième titre continentale pour l’Albiceleste, désormais grande favorite de la compétition. Attention tout de même à ne pas se voir trop beau pour Argentins privés de titre depuis 1993 et un dernier succès dans la Copa America.

Les coéquipiers de Lionel Messi savent qu'ils ne doivent pas sous-estimer le Paraguay. Les hommes de Tata Martino connaissent bien l’Albirroja. Ils en gardent un souvenir amer. Lors de leur confrontation en phase de groupe, l’Argentine menait 2-0 jusqu’à la 60e minutes avant que Valdez puis Barrios ne permettent à leur pays de revenir dans les dernières minutes. Un avertissement qui ne sera pas de trop pour des Argentins soucieux de concrétiser le travail de sa génération par un titre. Enfin, a-t-on envie de dire pour une sélection qui possède dans ses rangs Lionel Messi, Sergio Aguero, Carlos Tevez, Javier Mascherano ou encore Javier Pastore.

Cette Copa America a la particularité d’avoir des entraîneurs argentins à la tête des quatre nations demi-finalistes (Martino, Sampaoli, Gareca et Diaz). Le Paraguay possède donc dans ses rangs une arme majeure pour faire plier l’Argentine : Ramon Diaz. Un homme controversé à son arrivée à la tête de sa sélection en décembre 2014 mais qui est en train de réveiller une nation dont la nouvelle génération peine à prendre la relève.  

L’ancien international argentin (22 sélections) avait auparavant passé l'essentiel de sa carrière en Argentine (River Plate et San Lorenzo entre autre). L’homme de 55 ans est en tout cas confiant sur les chances de son équipe face à son pays natal. "Je crois que le Paraguay s'est fait respecter durant ce tournoi: nous avons affronté l'Argentine (2-2), l'Uruguay (1-1) et le Brésil et nous n'avons perdu aucun de ces trois matches. C'est vrai aussi que nous n'avons gagné aucun, mais je crois qu'il y a aura à l'avenir plus de respect pour notre équipe."

L’homme a fait du Paraguay une équipe similaire à l’Argentine 2014 et 2015 : un bloc équipe très dur à contourner qui joue les coups de pied arrêtés à fond. Les hommes de Tata Martino auront le ballon mais, depuis le début de la compétition, ils ne savent pas forcément qu'en faire. C’est là que les individualités jusqu’à maintenant discrètes vont devoir pointer le bout de leur nez. Et quand on parle d’individualité argentine, on pense forcement à Lionel Messi.