Après Real Madrid - Barça : la prestation de Raphaël Varane a impressionné lors du Clasico

Quand on est recommandé, voulu et sans cesse complimenté par José Mourinho, c'est qu'on en vaut la peine. De cette caste très fermée des protégés du Special One, Raphaël Varane, 19 ans à peine, fait partie depuis un an et demi. Face au FC Barcelone, mercredi soir à Santiago Bernabeu, celui qui deviendra "meilleur que Laurent Blanc" - dixit Mourinho - a sorti une prestation de classe internationale pour sa première titularisation au sein de l'arrière-garde madrilène dans un Clasico. Histoire de faire les choses en grand, à l'image de son match, le jeune défenseur central est venu égaliser à neuf minutes du terme de la rencontre. Son coup de tête dans la surface catalane, consécutif à un centre d'Özil, s'est révélé être un modèle du genre dans la gestion du timing aérien. Sur ce coup-là, Varane - 1,91m - a pris le dessus sur Gerard Piqué - qui culmine lui à 1,92m - et Cesc Fabregas. Deux hommes pour le prix d'un. C'est son premier but de la saison et le troisième sous le maillot du club merengue. Mais le plus important, indéniablement.

La presse madrilène ne s'y est pas laissée tromper. Sitôt la rencontre terminée, elle a rendu grâce au jeune Français. Ainsi, AS a titré un explicite : "Varane freine le Barça". Marca lui a emboîté le pas avec son : "Varane tient le Barça" et un plus prononcé "Varane maintient le Real en vie". De son côté, le très sérieux El Pais lui rendu un bel hommage en titrant : "Le Barça n'a rien pu faire face à Varane". Celui que l'on appelle "Le Moine" (surnom donné par Thiévy Bifouma son coéquipier en U19) en Espagne a donc gagné le respect de toute une presse, intransigeante et parfois trop passionnée. Le Français a surtout gagné la confiance de tout Santiago Bernabeu qui a lui rendu un bel hommage. Un tel geste n'a pas de prix là-bas, Varane est un privilégié.

Avec son but, l'impétrant a cassé quelques records qui commençaient à prendre de l'âge. Ce mercredi 30 janvier 2013, le Français est ainsi devenu le plus jeune joueur du Real Madrid à marquer un but dans un Clasico, succédant donc à Raul Gonzalez Blanco, figure illustre du club madrilène. C'est aussi le septième français à marquer un but lors d'un Clasico. Son nom vient désormais côtoyer ceux de Raymond Kopa, Nicolas Anelka, Zinédine Zidane, Thierry Henry, Karim Benzema et Eric Abidal. Rien que ça. L'international espoir français est également venu se placer derrière un certain Lionel Messi comme le deuxième plus jeune étranger à avoir marqué lors du Derbi español (19 ans et 259 jours pour l'Argentin, 19 ans et 280 jours pour le Français).

Si la performance globale de Varane a impressionné c'est avant tout grâce à son excellente partition face à Lionel Messi, un peu pataud et en dedans mercredi soir, mais rudement bien muselé par son cerbère. Excellent complément de Ricardo Carvalho en défense centrale - en l'absence de Ramos et Pepe - l'ancien Lensois, est apparu serein face à l'Argentin, même si le Real a globalement vacillé face aux offensives catalanes. On retiendra de son match un excellent sens du marquage, un sens de l'anticipation dans ses interventions et surtout une précision d'orfèvre dans la relance (12 passes réussies sur 12 en première période). Si le Real est encore en vie après ce match aller, c'est évidemment grâce à lui.

Aïtor Karanka - qui remplaçait encore José Mourinho dans l'exercice - a d'ailleurs débuté sa conférence de presse par le sujet qui brûlait les lèvres des journalistes. "Mieux que ça on ne peut pas faire", a sorti d'entrée l'adjoint du Special One. "Il a fait un match extraordinaire en sauvant un ballon sur la ligne (24e sur un tir de Xavi dans la surface), et en égalisant. Il continue sa progression. Sa prestation prouve que le Real Madrid a bien fait de miser sur lui. Il est impressionnant, solide, et a la tête sur les épaules. Ce qui lui arrive, c'est vraiment bien", a ensuite conclu le Basque venu en express face à la presse mais avec l'air satisfait. Avec une telle prestation, Varane, encore en gestation et évidemment encore loin d'être titulaire indiscutable au Real, Didier Deschamps n'a pas résisté.