Pas le temps de souffler

Marseille n'est plus en course sur tous les tableaux. Mercredi soir, l'OM a été éliminé de la Coupe de France par une équipe lensoise bien plus fringante (3-1) à Bollaert. Les hommes de Didier Deschamps ne sont pas parvenus à reproduire l'éclatante prestation de dimanche soir face à Valenciennes (5-1) en championnat. Un manque de régularité ? Pas vraiment. Une usure légitime due à un calendrier démentiel ? Certainement. Depuis le début de l'année 2010, les Marseillais ont déjà disputé dix matches en 40 jours. Et le marathon est loin d'être terminé puisque la Coupe d'Europe reprend ses droits la semaine prochaine. D'ici la fin du mois de février, les Marseillais joueront cinq rencontres en l'espace de deux semaines. Pour Deschamps, c'est un casse-tête.

L'entraineur de l'OM en a bien conscience. Dans l'Artois, son équipe n'a pas manqué de volonté de vaincre. Mais quand les jambes ne sont plus là, il devient bien difficile de lutter face à de valeureux Lensois à Bollaert. "On n’avait pas de jus", reconnait l'ancien capitaine des Bleus. "Cela peut arriver face à une équipe qui en avait beaucoup plus. Sur un plan général, nous n’étions pas très en jambes. Lens l’était dès le départ. Même s’il y avait de l’envie, c’était difficile sur le plan athlétique. Nous n’avons eu que trois jours  de récupération, Lens en a eu un de plus. Quand on a quatre jours de récupération, on le sent aussi", a-t-il également souligné, avant d'évoquer un contexte qui n'a pas favorisé sa formation. "En plus, le déplacement a été plus compliqué et légèrement plus long que prévu. Ce n’est pas une excuse mais la cadence est très difficile à maintenir." C'est toujours le même problème avec cette multiplication de matches à une période de l'année où les conditions climatiques sont très délicates. Marseille en fait les frais en ce moment.

Pour Deschamps, même si la déception prédomine, cette défaite n'est pas un drame pour autant. Elle aura au moins pour effet d'alléger le calendrier de son équipe. Mais il va quand même vite falloir la digérer car les échéances arrivent rapidement. "Je suis déçu d’être éliminé de cette compétition. Il nous en reste trois, On n’a pas le temps de s’apitoyer là-dessus car on a un match très important samedi à Monaco en championnat", a-t-il insisté. De là à estimer que l'élimination en Coupe de France est un mal pour un bien, il y a un pas que D.D. n'est pas loin de franchir. "On verra… On dit souvent ça. La cadence est infernale. C’est dur de répéter un match plein tous les trois jours. Il y a forcément des disparités car on peut affronter des équipes qui ont un ou deux jours de récupération de plus, ça peut se jouer là aussi. La fatigue est là, même si je fais tourner pour éviter d’avoir des soucis. Il faut garder de la fraîcheur chez tous les joueurs pour aller le plus loin possible", a-t-il conclu.

Mais les choses ne se passent pas exactement comme prévu pour Deschamps au niveau de son turn-over. Face à Lens, l'entraineur marseillais avait décidé de ménager Souleymane Diawara, Laurent Bonnart, Lucho Gonzalez ou encore Brandao, remplacé par Morientes. Sa défense n'a jamais dégagé une réelle sérénité, et l'attaquant espagnol a une nouvelle fois déçu. Pire, le Brésilien, entré en cours de match, a rechuté et sera indisponible durant trois semaines. "Il a ressenti un problème musculaire. C’est un souci de plus, peu importe le joueur. Lui était dans une bonne période. C’est un signe de fatigue, je voulais l’économiser par rapport à tous les matches à venir", soupirait le coach olympien au terme de la rencontre. Plus que l'élimination, la perte de l'avant-centre brésilien est certainement la plus mauvaise nouvelle de la soirée marseillaise à Bollaert. Car Deschamps a définitivement besoin d'avoir tout son monde opérationnel, surtout ses joueurs clés, pour affronter le marathon qui attend l'OM.