Nîmes a du mordant

Nîmes (Nat), qui a éliminé son 4e club de L1 d'affilée en écartant Sochaux (4-3) mercredi en quarts de finale de Coupe de France de football, a écrit un nouvel épisode de son histoire d'amour avec Dame Coupe et peut encore donner des sueurs froides à Auxerre, Monaco et Sedan (L2).

A l'inverse, le rêve de Boulogne-sur-mer (CFA) de marcher sur les traces de son voisin nordiste Calais (finaliste en 2000 alors qu'il évoluait en CFA) s'est heurté d'un rien à la logique de la hiérarchie. Auxerre s'est en effet imposé en prolongation (2-1) après avoir égalisé dans le temps additionnel (90+1). Les Crocodiles nîmois sont devenus ces dix dernières années des véritables spécialistes de la Coupe de France. Premier club du troisième échelon national à avoir disputé une finale (1996), Nîmes va ainsi disputer la 9e demi-finale de son histoire - et sa quatrième en neuf ans - après être une nouvelle fois entré dans les annales de l'épreuve: pour la toute première fois un club de niveau 3 a éliminé quatre clubs de l'élite consécutivement (Saint-Etienne en 32e, AC Ajaccio en 16e, Nice en 8e et Sochaux en quart de finale).

Mercredi, les Crocodiles ont semblé animés d'une force irrésistible, un supplément d'âme qu'expliquait l'entraîneur gardois Didier Ollé-Nicolle après la rencontre: "Nous avons été menés deux fois, les joueurs étaient à ce moment-là touchés. Et là, nous avons effectué un renversement de situation magique, en montrant des qualités morales et techniques supérieures à la moyenne qui ne traduisaient pas l'écart théorique entre le National et la L1. "

Avec cette force que la Coupe de France insuffle parfois aux "petits", Nîmes peut inquiéter Monaco (4e de L1) et Auxerre (6e de L1), devenus à l'issue des quarts de finale les favoris objectifs de la compétition. Il y a fort à parier que Monégasques et Bourguignons voudront éviter l'écueil nîmois, dimanche lors du tirage au sort des demi-finales qui seront jouées les 10 et 11 mai. En attendant, l'entraîneur ajaïste ne boudait pas son plaisir d'avoir passé le piège de Boulogne. "Nous avons fait preuve de grande qualité morale, commentait-il, et si le mot amateur, à tort d'ailleurs, est synonyme de combativité, alors nous étions aussi des amateurs ce soir (mercredi). Nous sommes une équipe qui n'abandonne jamais."

Sans faire de bruit, en maîtrisant Grenoble (L2) dans la douleur mardi (2-1 a.p.), Sedan (L2) s'est lui aussi hissé dans le dernier carré, comme en 1999 (finaliste) et en 2002. Les Ardennais ont le mérite de la régularité: tous les trois ans depuis 1999, ils sont au rendez-vous des demi-finales.