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Où va Rennes ?
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Publié 08/01/2011 à 19:02 GMT+1
Alors qu'il peut nourrir des ambitions, Rennes accepte un exode de ses joueurs (Gyan, Bangoura, Fanni). Le club mise sur ses jeunes et le long terme. Mais le pari est risqué. Au moment d'affronter Cannes en 32e de finale de la Coupe de France (17h45), les Bretons sont à la croisée des chemins.
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Depuis l'été dernier, il est difficile de suivre la stratégie du Stade Rennais. Armé pour jouer les outsiders, le club breton laisse partir un par un certains de ses meilleurs éléments. Un exode qui a débuté avec Moussa Sow, parti à Lille sans indemnité de transfert. Rennes a ensuite vendu Gyan et Bangoura pour 22 millions d'euros. Et, alors que l'équipe de Frédéric Antonetti a rejoint la trêve à la troisième place, à seulement un point du leader lillois, d'autres nouvelles de départs sont venus émailler l'hiver. Rod Fanni a rejoint l'OM. Quant à Sylvain Marveaux et Nicolas Douchez, ils devraient partir l'été prochain... gratuitement. Les deux joueurs, qui auraient pourtant une sérieuse valeur marchande, ne devraient pas prolonger. "Pas pour le moment", a annoncé Pierre Dréossi, qui semble résigné mais se défend :"Le Stade Rennais a besoin de joueurs qui souhaitent s'investir. Si ce n'est pas le cas, c'est inquiétant". En attendant, seul le Lensois Razak Boukari est venu renforcer les rangs rennais.
Publiquement, on laisse la porte ouverte à un autre renfort. "On va faire signer un joueur offensif étranger qui viendra soit dès cet hiver, soit au mercato", a rassuré Dréossi. Mais, cette semaine dans Ouest France, Patrick Le Lay a conditionné tout recrutement aux résultats sportifs. "Si on atteint l'Europa League, là on pourra se permettre d'investir, sûrement en attaque, a annoncé le président. Recruter un très bon attaquant pour renforcer l’effectif, pour la saison suivante et essayer d’accrocher une deuxième ou troisième place afin de se qualifier en Ligue des champions et commencer à écrire une histoire". Autrement dit, il faudra sans doute attendre l'été prochain pour voir arriver des recrues. Et encore, rien n'est garanti. "Si l’on n’atteint pas l’Europa League alors cela ne nous donnera pas envie de dépenser de l’argent pour la suite", a prévenu M. Le Lay. Au moins les choses sont claires.
"Si on atteint l'Europa League, là on pourra investir"
Malgré des enjeux immédiats, Rennes reste fidèle à sa politique. "On réfléchit à long terme", explique Pierre Dréossi. Frédéric Antonetti, qu'on imagine anxieux à l'idée d'une telle saignée, fait contre mauvaise fortune bon coeur et s'inscrit dans la politique définie par ses dirigeants. "On est parti dans une politique sportive qui donne la chance aux jeunes. On ne va pas changer de stratégie après six mois, justifie l'entraîneur. Il y a des joueurs qui peuvent franchir un cap, comme Yacine Brahimi, Tongo Doumbia, Georges Mandjeck, Jirès Kembo. Et pour cela, ils doivent avoir du temps de jeu". Le but est donc de conserver les jeunes talents du club en espérant pouvoir les encadrer pour un ou deux joueurs d'expérience la saison prochaine. D'autant que les derniers résultats ont conforté la vision du club. "La première partie de saison nous a surtout montré que les jeunes sont performants, parfois même plus que l'on ne l'espérait", analyse Dréossi.
Privilégier le long terme et la stabilité est une entreprise louable. Mais c'est aussi un pari risqué. La jeune génération, en "début de cycle", est-elle suffisamment armée pour remplir le premier objectif du club : se qualifier pour une Coupe d'Europe ? Ensuite, la marge de manoeuvre reste étroite. Si certains jeunes sont convoités, Rennes pourra-t-il refuser certaines offres ? On pense notamment à Yann M'Vila qui suscite la convoitise de nombreux grands clubs (Real Madrid, Inter Milan, Bayern Munich, Liverpool). Si l'un d'eux était disposé à mettre les 20 millions d'euros demandés par le club breton, il serait difficile de refuser. Pourtant, l'international est une pièce maîtresse du projet rennais et Frédéric Antonetti compte énormément sur lui.
Place aux jeunes
En parlant d'Antonetti, il aura lui aussi un rôle majeur. "J'ai envie qu'il reste. Il fait partie de notre stratégie de continuité", a affirmé Patrick Le Lay. Ça tombe bien, le Corse a fait savoir que "la logique voudrait qu'(il) reste". Mais "si je ne réussis pas à Rennes, je ne peux pas rester", a-t-il également laissé entendre. Reste à savoir ce qu'il entend par réussite. S'il n'a pas les moyens de ses ambitions, l'entraîneur corse saura-t-il taire sa frustration ? Déjà, cette saison, il aurait aimé voir arriver Ederson, Bafétimbi Gomis, Mevlut Erding ou Issiar Dia. "Mais les joueurs confirmés sont trop chers pour nous car ils ont des salaires qu’on n’a pas à Rennes. Et deuxièmement, ils ne sont pas encore attirés par le Stade rennais", sait-il. Dans six mois, Rennes aura-t-il grandi sur ce plan ?
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