Lisandro, évidemment

Au coup de sifflet final samedi soir au Stade de France, tous les joueurs lyonnais se sont rués sur lui. Lui, Licha, l'homme de la pampa argentine, venu à Lyon pour succéder à la surprise générale à Karim Benzema lors de l'été 2009, et pour aider l'Olympique Lyonnais à gagner des titres. Sa troisième saison aura été la bonne. Unique buteur de la finale d'une subtile reprise de volée du plat du pied droit, Lisandro, avec sept buts en six tours, a été d'assez loin le principal artisan de la cinquième coupe de France de l'histoire de l'OL. Et ce n'est sans doute pas un hasard si c'est lui qui a inscrit le but décisif : "Peut-être pas, acquiesce Rémi Garde. C'est peut-être un symbole, je suis très content pour lui car il a tout le temps envie d'apporter quelque chose, notamment sa volonté de gagner."

Aligné côté gauche samedi soir pour la première fois de la saison, Lisandro, qui était régulièrement exilé de la sorte par Claude Puel les années précédentes, a mis au supplice Vardin, le latéral droit normand. Par la qualité de ses déplacements, de ses prises de balle et de ses provocations, l'Argentin a rapidement montré qu'il était dans un grand soir, ce qui n'a pas toujours été le cas en 2012, notamment lors de la finale de la coupe de la Ligue contre Marseille (0-1) il y a quinze jours. "Ces derniers temps, il n'a sans doute pas été comme il l'espérait dans le jeu, explique Rémi Garde. Ce soir (samedi), il est décisif mais il n'aimerait pas qu'on rapporte toutes les choses à lui : c'est tout le groupe qui a gagné."

En larmes au coup de sifflet final, le vice-capitaine de l'OL était surtout soulagé d'avoir tenu sa parole : "Il m'avait promis qu'on allait gagner, confie Jean-Michel Aulas. Quand vous voyez pleurer Lisandro, vous ne pouvez pas rester insensible... C'est son trophée." Avec vingt-deux buts toutes compétitions confondues, l'Argentin, qui a pourtant été absent pendant près de trois mois, marche sur les traces de son score de la saison 2009-2010 (24 buts). Après avoir souvent répété qu'il ne quitterait pas l'OL sans avoir gagné un titre, "Licha", dont le bail à Lyon s'achève en 2014, va-t-il maintenant être tenté de découvrir un autre championnat? Si la crainte des supporters lyonnais n'est pas totalement infondée étant donnée la valeur économique du joueur, elle n'est à ce jour pas spécialement fondée : Lisandro et Jean-Michel Aulas se sont déjà accordés verbalement pour prolonger le contrat du goléador.