OM - PSG : La finale des finales

Réjouissez-vous ! Vraiment. Samedi soir, au Stade de France, vous allez vivre un moment d'histoire. Un vrai. Promis, juré. Je vous entends d'ici : "c'est déséquilibré", "il ne va pas y avoir de match", "Paris est trop fort et va écraser l'OM", etc. Vous aurez peut-être raison et on aura le temps d'en reparler samedi vers 23 heures. Mais, d'ici là, ces pronostics sont comme les promesses, ils n’engagent que ceux qui les entendent.

Ne soyez pas rabat-joie : profitez juste du prestige d'une finale de Coupe de France entre l'Olympique de Marseille et le Paris Saint-Germain. Parce que c'est un plaisir rare que le football français n’a connu qu’une fois, en 2006 (2-1 pour Paris). Si la vie parisienne de Vikash Dhorasoo ne s’est pas terminée comme il l’aurait espéré, l’ancien international tricolore garde un souvenir forcément ému d’une soirée qui fut avant tout la sienne.

Une seule finale entre Parisiens et Marseillais, c’est, vous en conviendrez, pas loin d'être invraisemblable alors que les deux meilleurs ennemis de l'Hexagone sont aussi les meilleurs représentants d'une compétition bientôt centenaire.

Si l'Olympique de Marseille n'a plus mis la main sur le trophée Charles-Simon depuis une éternité, 27 ans pour être précis, il reste à ce jour le club le plus titré d'une compétition dont il a écrit quelques pages mémorables. Pas la peine de chercher bien longtemps pour dénicher la meilleure illustration possible : 1989 et la finale face à Monaco (4-3) - le triplé de JPP, la résistance héroïque de Dib et de ses partenaires, la bise à Mitterrand - fut peut-être la plus belle de toutes. Les chanceux qui étaient au Parc des Princes ou devant leur écran ce soir-là ne pourront qu'acquiescer.

Le Paris Saint-Germain ? C'est 9 sacres. Depuis… 1982. C'est simple : le club de la capitale a gagné 27% des Coupes de France mises en jeu depuis la saison 1981/1982. Qui dit mieux ? Personne, évidemment. Ajoutez-y quatre finales perdues dans l'intervalle et vous avez une idée de ce que représente Paris pour la coupe. Et de ce que la coupe représente pour Paris. Si les millions qataris ont changé le club et donné à l'armada parisienne des ambitions aux contours continentaux plus qu'hexagonaux, la Coupe de France a sauvé un sacré paquet de saisons parisiennes durant la décennie pré-QSI. Les supporters du club de la capitale, ceux qui étaient là avant, le savent.

A Marseille aussi, on sait ce que l'on doit à la Coupe de France. Et, même, ce qu'on lui devrait en cas de succès, samedi soir sur le pré dionysien. Au terme d'une saison pourrie, la pire de l'OM si l'on ajoute aux désagréments du terrain le bazar - pour rester poli - dans la coulisse, le club phocéen a tout de même une chance de clore l'exercice 2015/2016, peut-être le dernier de l'ère Louis-Dreyfus, sur un sourire. Il n'effacerait rien du gâchis olympien. Mais donnerait à l’enfer un petit goût de paradis. Parce que c'est un titre. Parce que c'est Paris. Et parce que le PSG vise un deuxième quadruplé de suite et qu'il n'a jamais été aussi puissant.

Que Marseille - anonyme 13e de L1 - décroche une onzième Coupe de France ou que Paris - écrasant champion - en accroche une dixième à son palmarès, la soirée du 21 mai 2016 comptera dans l'histoire de l'un des deux clubs. Et de la Coupe de France.